Les feux de forêts visaient à « déstabiliser le pays »
Les feux de forêts enregistrés récemment dans la wilaya de Tipaza «étaient volontaires et prémédités dans le but de porter atteinte à la stabilité du pays», a déclaré, ce lundi, le procureur de la république près le tribunal de Cherchell, Kamel Chenoufi.
Les investigations ont permis d’interpeller 19 suspects avec saisie de matériels dont les moyens utilisés pour mettre le feu ainsi que des téléphones portables. Des mandats d’arrêt internationaux seront lancés contre les personnes impliquées dans ces incendies se trouvant à l’étranger. Des échanges d’informations sur les incendies entre les auteurs ont été découverts sur les téléphones portables saisis sur les mis en cause.
A en croire le même magistrat, les incendiaires «auraient été payés de l’étranger». Les autorités judiciaires du pays ont donc formellement identifié les personnes à l’ origine de ce complot et demandent leur extradition au pays. Le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné le 2 août dernier l’ouverture «immédiate» d’une enquête sur des incendies qui se sont multipliés ces derniers mois à travers le pays, ravageant plusieurs milliers d’hectares. L’enquête vise notamment à «déterminer les causes des incendies qui ont ravagé de vastes étendues de forêts ».
Ceux-ci ont également détruit des habitations selon les médias locaux, mais les autorités ne font pas état des dégâts. La direction générale des forêts (DGF) a indiqué avoir enregistré 1.216 foyers d’incendies, entre le 1er juin et le 1er août, qui ont détruit plus de 8.778 hectares dans 37 régions. Un pic de 66 incendies simultanés a été atteint le 27 juillet au niveau de 20 wilayas, nécessitant l’intervention des hélicoptères de la Protection civile pour les éteindre, selon la DGF. Lui emboitant le pas, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a affirmé que plusieurs de ces incendies étaient d’origine criminelle : «Certaines personnes impliquées dans ces incendies ont été arrêtées et leurs aveux seront bientôt diffusés», a déclaré le Premier ministre. Il a dénoncé des actes visant, selon lui, à déstabiliser le pays. L’Algérie fait face à des feux de forêts récurrents qui détruisent annuellement 1% du couvert végétal du pays.
Des enquêtes avaient été lancées en 2019 pour déterminer les causes, mais les résultats n’ont pas été communiqués. Un responsable de la DGF cité par l’agence APS, a révélé qu’une enquête sur les incendies de forêts en Algérie entre 1985 et 2018 montré que 66.673 incendies ont ravagé 1,073 million d’hectares de couvert forestier. A Tipasa, plusieurs départs d’incendies ont été enregistrés, notamment à Gourara. Selon le direction générale de la Protection civile, deux personnes encerclées par les feux y ont laissé la vie, tandis que 10 personnes ont été sauvées d’asphyxie. Les deux victimes se sont retrouvées encerclées par les feux à l’intérieur d’un poulailler. Selon la même source, trois familles de 15 personnes ont été évacuées dans un camp de Naftal.