Les épreuves du BEM débutent dimanche
Après l’examen de la cinquième, place à celui du Brevet d’enseignement moyen (BEM).
Rythmées par le hirak et l’Aïd el-Fitr, les épreuves de la session 2019 débutent ce matin pour 631 395 candidats, et ce à travers tout le territoire national.
Les épreuves du BEM revêtent un caractère particulier. Le soulèvement populaire contre le système en place, qui a débuté le 22 février dernier, ne faiblit pas.
Cela n’a pas été sans conséquences sur l’état psychologique des élèves. Qu’ils soient au primaire, au CEM ou au lycée, ces derniers sont hantés par la protestation. Une situation inédite qui a d’ailleurs poussé les parents d’élèves à s’inquiéter davantage quant aux conditions de déroulement de l’examen ainsi qu’à la capacité de leur progéniture à se concentrer sur les épreuves. « Depuis le début du hirak, toute notre attention est braquée sur la situation que traverse le pays. Idem pour mon fils qui passe le BEM cette année. Il se concentre très mal dans ses révisions », a indiqué Nora, mère de famille, soulignant que « cela s’est répercuté sur ses résultats scolaires. Je ne vous cache pas mon inquiétude pour l’examen de fin d’année ». En effet, tel est le cas de tous les parents qui appréhendent cet examen décisif. Il faut dire que l’épreuve du BEM constitue un tournant décisif dans la scolarité des élèves. C’est l’année où les collégiens sont orientés vers différentes filières d’enseignement secondaire (lettres et philosophie, langues étrangères, sciences expérimentales, maths, technique mathématique et gestion et économie). Le BEM n’ouvre pas uniquement les portes du lycée mais aussi celles de la filière de son choix. Il suffit pour le candidat de se concentrer durant trois trimestres sur ses études pour accéder à la branche qu’il souhaite. Evidemment, les études supérieures visées déterminent la filière que doit « arracher » le postulant. Et comme l’orientation vers chaque filière se fait selon des critères pédagogiques, les candidats au BEM sont contraints d’être studieux pour une double épreuve. Celle de réussir l’examen du BEM et celle d’arracher les moyennes exigées.
Par ailleurs, plus de 4 000 détenus se présentent à l’examen du (BEM) au niveau de 42 établissements pénitentiaires agréés par le ministère de l’Education nationale comme centres d’examen officiels. Les candidats au baccalauréat et au BEM ont bénéficié de séances de préparation psychologique, de conseils et d’orientation pendant les révisions, sous la supervision de psychologues relevant du secteur des prisons. Une demande croissante de formation dans toutes les spécialités a été constatée ces dernières années dans les différents établissements pénitenciers, selon le directeur général du département des prisons, Mokhtar Felioune. Ce qui fait que les établissements pénitentiaires en Algérie sont devenus des écoles de formation, qui donnent de plus en plus d’importance à la science et à la formation. M. Felioune a souligné le nombre élevé de détenus qui passeront le BEM au cours de la saison scolaire en cours. Toutes les dispositions ont été prises pour assurer le bon déroulement de cet examen. Outre l’ensemble des préparatifs techniques, pas moins de 12 954 policiers seront déployés aujourd’hui à travers les centres d’examen.
Lynda Louifi