Les entreprises du BTPH pénalisées
L’Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (UNEB) revendique l’application effective du programme national de mise à niveau des entreprises. « Les 35 000 PME opérant dans le secteur du BTPH sont aujourd’hui confrontées aux contraintes liées à leur financement, mais également à l’application effective du programme national de mise à niveau », a déploré le président de l’UNEB, Salim Gasmi. L’évaluation des résultats de ce programme, entamé en 2010, reste selon lui, limitée au stade de diagnostic.
« Ce programme n’a pas réussi à aider les entreprises du BTPH à recevoir des aides financières et à bénéficier des formations et d’assistance techniques nécessaires », a-t-il regretté dans une déclaration à l’APS. Rappelant que 43 % des entreprises concernées activent dans la construction, le président de l’UNEB a estimé que l‘outil national, capable de réaliser actuellement les bâtiments de taille moyenne (5 à 7 étages), pourrait prendre en charge des projets de grande envergure à condition de bénéficier de facilitations, notamment l’accès au financement. Mais pour Abdelkrim Selmane, consultant en BTPH, l’outil national de réalisation ne dispose pas de moyens appropriés pour réaliser une grande partie du programme national de logements.
« Les entreprises les plus dotées de moyens humains et matériels ne peuvent pas prendre en charge plus de 3000 à 3500 logements par an en raison de leurs moyens de réalisation qui restent limités comparativement aux capacités modernes et énergétiquement efficients dont disposent les entreprises étrangères », a-t-il argué. Pour ce consultant, le développement des entreprises nationales est entravé par le manque de main-d’œuvre qualifiée et de matériaux de construction.
Prenant la défense de ses entreprises algériennes, il a estimé qu’il ne faut pas blâmer ces entreprises qui, auparavant, réalisaient des projets pour l’Etat, mais ne recevaient pas à temps leurs dûs et, pratiquement, ne pouvaient pas se développer et acquérir les moyens appropriés pour des projets de grande envergure. « Ceci dit, si tous les moyens sont réunis et les paiements de situation se font à temps, l’entreprise algérienne pourrait prendre en charge de 30 à 40% des projets inscrits, a-t-il estimé. S’agissant des projets confiés aux entreprises étrangères, cet expert a jugé que ces dernières ne sont pas en mesure de les réaliser toutes seules sans recourir à leurs homologues algériennes (privées et publiques) dans le cadre de partenariats ou de contrats de sous-traitance.
De son côté, Arezki Herbi de la Confédération générale du patronat du BTPH (CGPBTPH), estime que pour la réalisation d’infrastructures de base, les entreprises algériennes ont pris de l’envergure et peuvent désormais faire face au programme public du BTPH notamment dans le secteur de l’hydraulique. « Les entrepreneurs ont également commencé à moderniser leur outil de travail en important de nouveaux équipements comme les centrales à béton, les camions malaxeurs et les coffrages métalliques pour réaliser les projets actuels », a-t-il fait constaté. Par ailleurs, le représentant de cette confédération qui compte plus de 6000 entreprises adhérentes et 80 000 travailleurs, a soulevé les problèmes des PME qui activent dans le BTPH, notamment les lenteurs de paiement des travaux supplémentaires.