Les députés algériens sont-ils déjà trop payés ?

Les députés touchent actuellement 300 000 DA et certains d’entre eux jusqu’à 400 000 DA. Est-ce beaucoup ? Est-ce peu ?
Les députés algériens sont sur le qui-vive. Ils ont flairé le gros coup. A l’approche de la révision de la Constitution qui devrait avoir lieu au premier trimestre 2015, ils font monter les enchères.
Un échange de bons procédés qui semble être appelé à se reproduire avec ce nouveau projet de loi. Et de quelle manière ! Ils viennent une nouvelle fois, démontrer leur nationalisme et leur amour pour la patrie.
Les députés proposent d’augmenter, non pas le SMIG qui se situe autour de 12 000 DA ou les salaires des fonctionnaires, mais leur salaire qui est aujourd’hui vingt fois supérieur au SMIG.
Dans la foulée, les députés souhaitent aussi bénéficier d’autres privilèges tels qu’un passeport diplomatique VIP et d’un congé spécial post-mandat d’une année, intégralement payé. Sans scrupules et sans gêne, les députés veulent s’octroyer des avantages pour le moins indécents. Car l’indécence n’a plus de limite. Ce projet montre aussi d’une certaine façon la voracité des membres de l’Assemblée populaire nationale, alors qu’ils touchent déjà près de 300 000 dinars.
Il est bon de rappeler que la dernière modification du statut des députés a été effectuée en 2008, quelque temps avant l’amendement de la Constitution qui a abrogé la limite des mandats présidentiels. Tout le monde aurait applaudi des deux mains si ces mêmes députés avaient proposé plus de concertation avec la chefferie du gouvernement ou avec la présidence de la République. Ces députés auraient fait montre d’exemplarité s’ils avaient décidé de baisser leur salaire.
Si le président de l’APN donne son accord final à cette proposition, chaque élu recevra plus de 400 000 DA à partir du mois de janvier 2015. Bien que les partis représentés à l’Assemblée nationale s’entendent pour augmenter le salaire des députés, la proposition ne fait pas l’unanimité.
Seul le FFS…. est contre cette proposition
Le FFS se démarque de la proposition de loi pour la réévaluation des salaires des députés et l’obtention d’autres privilèges comme les passeports diplomatiques. Le groupe parlementaire du FFS à l’APN n’est associé en aucune manière et d’aucune façon à cette initiative.
Les députés du FFS ne revendiquent aucun privilège et n’ont rien signé », écrit le parti dans un communiqué signé par le chef de son groupe parlementaire, Chafaâ Bouaïche. « Les députés du FFS se démarquent de toute revendication salariale et ne demandent rien pour eux », ajoute-t-il.
A l’heure de la transparence, la majorité des députés ne veulent pas que leur patrimoine soit rendu public avant et après leur passage à l’hémicycle. Certains élus sont hostiles à la transparence des comptes. C’est toutefois un dossier que personne n’ose défendre. Il n’y a certainement pas de mouvement en ce sens dans l’opinion publique. Les députés ne veulent pas se faire accuser d’être en conflit d’intérêts.
Le gouvernement peut difficilement agir en cette période marquée par la baisse des prix du pétrole qui fait craindre un tassement des recettes financières. Pendant que le peuple se saigne et que le gouvernement veut faire passer l’austérité pour la seule politique possible, les députés algériens doivent savoir que l’argent qu’ils perçoivent provient uniquement des recettes pétrolières. Le salaire d’un député dépend désormais du vouloir du président de l’Assemblée. Le salaire d’un élu est à nouveau sujet à controverse dans un contexte économique très difficile.
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