Les cousins agresseurs de militaires condamnés

Un quart d’heure seulement a suffi au talentueux président du tribunal criminel d’Alger, Hellali Tayeb, pour constituer sa conviction personnelle et la transmettre à ses deux conseillers et aux deux membres du jury, quant à la culpabilité des deux criminels.
Les deux inculpés incarcérés à l’établissement pénitentiaire d’El Harrach, depuis plus d’une année, et poursuivis pour association de malfaiteurs et tentative de meurtre sur trois militaires, n’ont pu tenir que quelques minutes devant l’expérience du magistrat en charge du dossier.
Le juge en question a pu grâce à la tactique tracée au cours des débats, conduire les deux inculpés et de surcroît des cousins, dans un piège durant lequel ils ont fini par avouer leurs méfaits.
« Nous étions sous le effet des psychotropes, on ne savait pas ce qu’on faisait au moment des agressions. Je me suis entendu avec mon cousin Toufik pour transporter des voyageurs de la gare routière du caroubier vers la ville de Boufarik. Nous nous sommes mis d’accord, mon cousin et moi, de délester les voyageurs de leur argent, leurs portables cellulaires et leurs papiers personnels « .
Le principal accusé dans cette affaire, Dj Mourad a perdu de sa ténacité lorsque il a été confronté avec ses deux victimes et ont pointé un doigt accusateur vers lui. « Il s’est acharné contre moi, il m’a assené pas moins de 39 coups de couteau dans différentes parties de mon corps, dans un coin isolé des Eucalyptus « , dira le premier plaignant.
Et au deuxième de clamer haut et fort : « Le principal inculpé m’a porté trois coups de couteau au niveau de la cuisse et a tenté d’attenter à mon honneur ; tandis que son complice me menaçait à l’aide d’une arme blanche à chaque fois que je me défendais ! « .
Interrogé à propos des déclarations faites par les deux victimes, le principal accusé a déclaré au président du tribunal criminel : « Je n’avais nullement l’intention d’attenter à la vie des victimes.
Je n’ai porté à l’un d’eux que 16 coups de couteau ! Mon seul but était de leur voler de l’argent « . A la question de savoir s’il avait vraiment déchiré la carte militaire de l’un des victimes, l’inculpé a répondu par l’affirmatif : « Je l’ai déchirée car j’avais peur de la garder sur moi… « .
Le représentant du parquet général Bouabellah Hattem qui exerce au niveau du tribunal de Sidi M’Hamed a d’emblée affirmé que toutes les preuves légales et matérielles relatives à l’accusation sont formelles notamment en ce qui concerne l’intention criminelle de mettre fin aux jours de leurs victimes en leur assenant plusieurs coups de couteau et en utilisant une arme sophistiquée pour les maitriser
Il a enfin requis des peines de dix ans de réclusion criminelle assorties d’une amende d’un million de dinars contre les deux inculpés.
Coincés par les aveux de leurs clients, les témoignages des victimes et les demandes du procureur général, les avocats de la défense se sont contentés de demander l’application des articles ayant trait aux circonstances atténuantes conforment à l’article 53 du code pénal et l’article 592 du code de procédures pénales.
Ces demandes ont été purement et simplement rejetées et par le président du tribunal criminel et ses deux conseillers, dont Taffer Mohamed Sadek, élu récemment en qualité de membre du Haut Conseil de la Magistrature et les deux membres du jury.
Suite à quoi, les deux cousins, de surcroît des repris de justice en matière d’agressions, ont été condamnés dix ans de réclusion criminelle, après la délibérations, durant lesquelles juges et jurés ont répondu à l’unanimité par « oui » en ce qui concerne la culpabilité et par « non » pour les circonstances atténuantes.
Non satisfait quant au verdict prononcé contre leur client, les avocats de la défense comptent introduire dans les prochains jours des pourvois en cassation à la Chambre criminelle de la Cour suprême pour la révision non seulement du procès, mais aussi des peines qu’ils estiment « trop lourdes ! « .
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