Les Constantinois résistent sous un soleil de plomb
« Makach intikhabat ya l’issabet », « Un seul gaïd : le peuple » « La la lidictatourya dawletna madaniya », « dawla madaniya machi askarya »ou encore « el djeich dialna wal Gaïd Khanna » étaient, entre autres slogans, ceux brandis par les Constantinois en ce vendredi numéro 13 du soulèvement populaire né le 22 février dernier contre le pouvoir. De prime abord, la stratégie adoptée par les manifestants en ce vendredi fut largement orientée contre le vice-ministre de la Défense nationale.
L’intransigeance des manifestants quant à aller au bout de leurs revendications s’est encore une fois matérialisée hier. Hommes, femmes accompagnés pour beaucoup de leur progéniture, ont sillonné les principales artères de la ville hissant aussi des pancartes hostiles aux figures du système. Bensalah, Bedoui en premier, restent les principales cibles des manifestants. « Khlitou lebled ya serrakine » vous avez pillé le pays oh voleurs, scandaient les citoyens dont beaucoup cachaient mal leur colère.
Pour nombre d’entre eux, l’entêtement du chef d’état major à aller au bout de la solution dite « constitutionnelle », dont la tenue le 4 juillet de l’élection présidentielle constitue le principal objectif, mènera inéluctablement le pays droit dans le mur.
Rude exercice fut pour ainsi dire la marche de ce vendredi où les Constantinois se sont comme d’habitude donné rendez-vous vers 13 heures. Sous un soleil tapant dur cette fois-ci, les manifestants se sont regroupés en plusieurs points avant de s’ébranler en marches convergentes vers le centre de la cité, à la place de Bab El-Oued, jouxtant le palais de la Culture Mohamed-Laid-Al-Khalifa. Et, comme ce fut le cas la semaine écoulée, des débats furent improvisés par d’anonymes citoyens, dont la majorité marqua son attachement à résister jusqu’à « récupérer le pouvoir ». « Récupérer le pouvoir des mains des groupes maffieux qui n’ont fait que piller les richesses du pays reste notre objectif, et nous appelons l’institution militaire à nous soutenir et faire preuve d’impartialité et non pas à se mêler de politique ».
Des propos lancés par un orateur sous les youyous et les bravos. D’aucuns s’accordèrent en tout cas à dire qu’ils s’opposeront à la tenue des élections et que le départ des deux B qui résiste encore au mouvement populaire, Bedoui et Benslah en l’occurrence, ainsi que l’activation des articles 7 et 8 de la Constitution restent les seules voies salutaires pour sortir de la crise politique.