Les centres d’accueil boudés par les réfugiés syriens
La présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Mme Saïda Benhabilès, a affirmé que les réfugiés syriens refusent de s’installer dans les centres d’accueil mis à leur disposition par son organisation.
« Les réfugiés syriens boudent les centres d’accueil et veulent rester isolés loin des commodités offertes par le CRA », a déclaré Mme Benhabilès au Jeune indépendant. « Il est inconcevable de mettre sa vie et celle de ses enfants en danger pour mendier, alors que les portes de nos centres d’accueil sont grand ouvertes », a déploré la présidente du CRA.
Depuis le début du conflit syrien, plus de 35 000 réfugiés se retrouvent en Algérie. Benhabilès a fait savoir que le siège du CRA reçoit quasi quotidiennement des familles syriennes venant demander de l’aide et de l’assistance.
« Le CRA travaille en collaboration avec les pouvoirs publics et différents ministères afin d’offrir une vie décente à ces familles syriennes qui ont parfois tout perdu lors de ce conflit, qui dure maintenant depuis près de quatre ans » a-t-elle dit. Partout dans le grand Alger, des enfants, des femmes et parfois même des familles entières occupent les trottoirs, les entrées des gares et des centres commerciaux pour demander de l’aide aux passants, aux clients et aux propriétaires de commerces.
D’autres construisent des maisons de fortune en carton devant les mosquées ou dans les coins de rues et se couvrent comme ils peuvent du froid, alors que le CRA ouvre les portes des centres d’accueil à Sidi Fredj pour les familles et à El Qadous pour les célibataires.
« Nous faisons tout notre possible pour leur assurer une vie décente, la scolarité des enfants par exemple, nous n’exigeons pas un certificat de scolarité, mais juste une déclaration sur l’honneur du tuteur », a-t-elle ajouté, assurant que le CRA « offre à l’enfant tout le nécessaire scolaire afin qu’il puisse suivre ses cours comme ses camarades algériens ». Mais, « malheureusement, nous retrouvons certains d’entre eux assis à côté de leur mère ou de parents, à tendre la main aux passants », a-t-elle poursuivi.
Mme Benhabilès a fait savoir aussi que le CRA prenait en charge l’alimentation, les soins et l’hébergement des réfugiés en louant des chambres d’hôtel et des maisons pour certaines familles qui n’acceptent pas d’aller dans le centre d’accueil.