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Nationale

L’Algérie, les BRICS et l’ordre mondial: Alger au diapason des mutations géopolitiques

L’Algérie, les BRICS et l’ordre mondial:  Alger au diapason des mutations géopolitiques

Le sommet des BRICS promet d’être « la » grande rencontre de l’année 2023. A Johannesburg, 67 pays du Sud Global ont été invités à prendre part au 15e Sommet du forum.

Le grand débat tournera autour de la question de l’élargissement des BRICS à de nouveaux pays. L’Algérie qui prend part à cette réunion inédite a déposé sa demande de candidature pour rejoindre les BRICS, et ils sont une bonne quinzaine de pays à adopter la même démarche.

Les BRICS+ seront certainement la véritable locomotive de l’économie mondiale dans les prochaines années, d’où les enjeux qui découlent du sommet de Johannesburg. L’Occident intégral n’est pas convié. Mieux, il a été éconduit à l’instar de la France de Macron qui voulait un strapontin d’observateur.

C’est ainsi que l’Algérie qui, depuis au moins deux ans, ambitionne à adhérer aux BRICS aura l’occasion d’imprimer une dimension internationale à son action diplomatique dans une sorte de réédition de certains Sommets des non-alignés. Car toute proportion gardée, Johannesburg est une réédition moderne de Bandung en 1955, où « les damnés de la terre » ont décidé de prendre leur destinée en mains et sortir du tête-à-tête bipolaire. Aujourd’hui, l’enjeu est le refus de l’hégémonie occidentale et l’établissement de nouvelles normes et règles, plus démocratiques, plus inclusives et plus légitimes car discutées et négociées avec tous, contrairement à celles issues des arrangements de Yalta en 1945.

C’est d’ailleurs la profession de foi du chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov  pour qui « les pays aux systèmes politiques différents et aux valeurs originales qui en font partie offrent un exemple d’une diplomatie multipolaire visant à mettre au point sur un même pied d’égalité des formes efficaces de coopération humanitaire, économique, commerciale et en matière d’investissement. Toutes ces formes étant protégées contre le diktat étranger ».

Vers la multipolarité géopolitique

Le directeur du Service russe des renseignements extérieurs russes, Sergueï Narychkine n’a pas mâché ses mots. « Une structure comme les BRICS est dotée d’un potentiel important du point de vue de la formation d’une architecture démocratique et équitable des relations internationales. Je pense que ce n’est pas par hasard que son acronyme se prononce comme les briques en anglais (brics) ».

Plus que jamais, c’est la question du basculement vers la multipolarité qui intéresse les candidats aux BRICS. « La vie fait littéralement un clin d’œil aux Anglo-Saxons : ce sont vraiment des briques à la fondation d’un monde égal en droits et libre. De nouvelles briques ou de nouveaux pôles vont s’y joindre. L’édifice de la multipolarité va croître et se renforcera en défendant les droits des peuples à la souveraineté et à l’identité, en développant l’économie réelle. Aucune bête au monde ne parviendra à démolir cet édifice », a développé Sergueï Narychkine.

Pour Kingsley Makhubela, « l’Occident est terrifié par les BRICS parce qu’il a dominé l’économie, le social, le sport et d’autres sphères de la vie ». « Et maintenant, l’émergence des BRICS lui envoie un message effrayant », considère cet ancien ambassadeur sud-africain au Portugal et au Kenya. 

L’Algérie adhère à la Nouvelle banque de développement

Le message le plus effrayant pour l’Occident intégral c’est la perte inéluctable de sa suprématie financière qui s’accentue au fur et à mesure de la dédollarisation des économies et des échanges. Aussi, l’autre aspect crucial qui attire l’attention sur les BRICS est le fonctionnement de sa Nouvelle Banque de développement et l’abandon de la domination du dollar américain, poursuit Kingsley Makhubela.

A ce propos, l’Algérie a demandé, en juillet dernier, à rejoindre la nouvelle banque de développement des BRICS, une manière de se solidariser concrètement et financièrement avec cette démarche d’émancipation financière. « Nous avons demandé officiellement à rejoindre le groupe des BRICS et sa Nouvelle Banque de développement en tant qu’actionnaire avec une première contribution à hauteur de 1,5 milliard de dollars », avait déclaré le président Abdelmadjid Tebboune lors d’une interview à la chaîne chinoise CCTV.

C’est donc une demande d’un monde plus équitable et plus juste que les BRICS et les pays ayant formulé le vœu de s’y joindre mettent sur la table face à un Occident intégral orgueilleux qui refuse d’admettre l’amorce de son déclin. « La plus grande erreur commise par les administrations américaines successives a été de faire du dollar une arme. Maintenant, cette devise n’attire plus personne et les gens recherchent une alternative. Les BRICS fournissent la plate-forme pour ce type d’interaction économique importante », a développé l’ancien diplomate sud-africain.

 Un nouveau souffle pour le non-alignement

D’un autre côté, Kingsley Makhubela évoque également un scénario de fusion entre les BRICS et l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui comprend 9 États, dont la Chine, l’Inde, l’Iran, le Pakistan, la Russie et 4 États centre-asiatiques : « Je pense que si les BRICS devaient s’étendre, je pense qu’à l’avenir, les BRICS et l’OCS s’associeraient pour former une seule entité », car les deux organisations auront les mêmes membres. Et avec l’adhésion des BRICS+ c’est un nouvel élan qui est donné au mouvement des non-alignés né en 1955 à Bandoeng.

Avec l’accord des autres membres des BRICS, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a invité 67 dirigeants d’Afrique et du Sud global. « Ils représentent tous les continents et régions du Sud global », selon la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Naledi Pandor.

20 autres représentants d’organisations internationales ont également été invités. Parmi eux se trouvent le secrétaire général des Nations unies, le président de la Commission de l’Union africaine et la présidente de la Nouvelle Banque de développement des BRICS. Les dirigeants de plusieurs organisations africaines régionales et sous-régionales ont été également invités. 

23 pays ont déjà présenté une demande officielle d’adhésion, selon un diplomate sud-africain au courant du dossier. Y figurent notamment l’Algérie, l’Égypte, l’Éthiopie, le Bangladesh, l’Arabie saoudite et la Bolivie. Plusieurs autres pays, comme l’Indonésie, Bahreïn, le Mexique, le Nigeria et la Turquie ont exprimé leur intérêt. Le 4 août dernier, le Venezuela a officialisé sa demande d’adhésion.



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