Les autorisations d’accès au territoire national suspendues
La délivrance des autorisations d’accès au territoire pour les ressortissants algériens de France sont suspendues, et ce trois jours après avoir autorisé deux catégories d’Algériens à regagner le pays.
Sans évoquer la raison, l’ambassade d’Algérie en France vient d’annoncer la suspension de la délivrance des autorisations d’accès au territoire national via les compagnies aériennes étrangères, rappelant au passage la suspension des vols de rapatriement assurés par Air Algérie, lesquels sont suspendus depuis plus d’un mois. «L’ambassade d’Algérie à Paris porte à la connaissance des membres de la communauté nationale de France que les vols de rapatriement assurés par la compagnie nationale Air Algérie demeurent toujours suspendus», affirme l’ambassade d’Algérie à Paris dans un avis publié hier sur son site.
«Il a été également décidé de surseoir, jusqu’à nouvel ordre, à la délivrance des autorisations d’accès au territoire national via les compagnies aériennes étrangères», est-il annoncé au grand dam de la communauté algérienne de France, laquelle a vu en la décision du ministère des Affaires étrangères algérien du 3 avril passé la fin de leur cauchemar. En effet, le ministère des Affaires étrangères avait instruit les ambassades d’Algérie à Paris et à Ankara, ainsi que le consulat général d’Istanbul de délivrer des autorisations de rentrer au pays, à titre exceptionnel, à des personnes bloquées en France et en Turquie désirant rejoindre le territoire national à travers les compagnies étrangères. Cette exception concerne deux catégories d’Algériens.
Il s’agit des citoyens devant accompagner les dépouilles mortelles de leurs proches parents dans la limite de quatre personnes et des citoyens bénéficiaires d’autorisations de sortie et de retour délivrées par les services du Premier ministre ou du ministère de l’Intérieur pour des raisons médicales et ayant achevé leur période de traitement dans l’un de ces deux pays.
Cette nouvelle note de l’ambassade d’Algérie à Paris, en plus de décevoir la diaspora algérienne de France qui veut rejoindre le pays dans le strict respect du protocole sanitaire, ajoute du cafouillage à la gestion du dossier de rapatriement des Algériens.
Bloqués depuis le 17 mars 2020, date de la fermeture des frontières du pays en raison de la propagation du coronavirus, ils sont nombreux à exprimer leur indignation après cette annonce. Certains ont même fait le déplacement hier au siège de l’ambassade de France à Paris pour avoir plus d’explications. En vain, ils n’ont pas été reçus et n’ont pas eu plus d’éléments d’information hormis cet avis qui annonce l’ajournement de la délivrance de ces «laissez-passer». La situation des 27 Algériens bloqués à l’aéroport Charles-de-Gaulle depuis fin février risque aussi de se compliquer avec cette décision.
L’ambassade de France assure cependant aux Algériens qu’ils seront tenus informés des décisions qu’auront à prendre les autorités algériennes à ce sujet. «Nos services ne manqueront pas de porter à la connaissance de nos ressortissants toute décision des autorités du pays concernant la date de reprise de ces vols», conclut le communiqué.