Les antibiotiques doperaient la propagation de la salmonelle chez certains animaux – Le Jeune Indépendant
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Les antibiotiques doperaient la propagation de la salmonelle chez certains animaux

Les antibiotiques doperaient la propagation de la salmonelle chez certains animaux

Les antibiotiques contribueraient chez certaines populations animales à propager des bactéries salmonelle, posant potentiellement un risque jusque-là insoupçonné dans les cheptels où ces médicaments sont très utilisés pour promouvoir la croissance du bétail, selon une étude publiée.

Ces animaux appelés « super-propagateurs » comprennent une minorité d’hôtes infectés qui propagent la majorité des infections, précisent ces chercheurs dont les travaux paraissent dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).

Ces « super-propagateurs » parmi le bétail ont été liés à certains types de salmonelle et à la bactérie Escherichia coli, qui provoquent des intoxications alimentaires responsables de 19.000 hospitalisations et de près de 400 décès aux Etats-Unis par an.

Ces scientifiques, dont Denise Monack, professeur de microbiologie à l’Université Stanford (Californie), ont étudié la transmission de la bactérie salmonelle typhimurium chez des souris afin de déterminer les caractéristiques de ces « super-propagateurs » par rapport aux autres.

Pour cela, ils ont volontairement infecté les rongeurs avec cette salmonelle et analysé les taux de ces bactéries dans leurs fèces. Ils ont constaté que les souris « super-propagatrices » répandaient un grand nombre de bactéries dans leurs excréments, la voie de transmission, sans pour autant avoir de symptômes de l’infection.

Ce groupe représentait 30% de tous les rongeurs infectés.
Après le traitement avec des antibiotiques, les souris « super-propagatrices » ont eu quelques perturbations intestinales comme les autres mais sont restées sans symptôme contrairement au groupe témoin.

En fait, les antibiotiques ont provoqué l’effet contraire attendu chez les « super-propagatrices » en les gardant en bonne santé tout en ayant autant, voire plus de bactéries dans leurs excréments susceptibles de transmettre l’infection.

Quant aux autres souris, la grande majorité, elles rejetaient peu de bactéries et étaient de ce fait peu contagieuses, expliquent ces chercheurs.
Ces scientifiques ne sont pas en mesure d’expliquer cette dichotomie qui pourrait bien aussi se produire chez les humains, selon eux.

Au lieu de voir leur système immunitaire réagir pour combattre les bactéries salmonelle, ces « +super-propagateurs+ semblent tout simplement ignorer leur présence », note Denise Monack.

« Leurs cellules immunitaires ont été comme reprogrammées et ne répondent plus aux signaux inflammatoires dans leurs intestins de la même manière », ajoute-t-elle. La seule façon actuellement de déterminer si un animal ou une personne est un « super-propagateur » d’agents pathogènes est d’analyser les excréments, ce qui est très laborieux surtout dans le cas du bétail.

Mais les chercheurs de Stanford ont découvert que les systèmes immunitaires des « super-propagateurs » et des autres sont différents, ce qui pourrait ouvrir la voie à la mise au point de tests sanguins plus pratiques pour les identifier.

« Si on peut déterminer le mécanisme responsable de cette réponse atténuée du système immunitaire chez les +super-propagateurs+, on pourrait potentiellement supprimer les symptômes des personnes atteintes d’inflammation chronique des intestins comme le syndrome de Crohn », relève le professeur Monack.

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