Les acolytes d’Abdelhamid Abou Zeid condamnés
Siégeant en matière criminelle, le tribunal criminel d’Alger a prononcé, avant-hier, sept peines allant de quatre à douze ans de prison ferme, contre les parents et proches du sanguinaire Ghadir Mohamed, alias Abdelhamid Abou Zeid. Ces derniers ont été reconnus coupables d’appartenance à un groupe terroriste activant à l’intérieur et à l’extérieur du pays et plus particulièrement dans le grand Sud.
Le tribunal a par ailleurs prononcé l’acquittement en faveur de trois accusés, lesquels étaient poursuivis pour adhésion à un groupe armé ayant pour objectifs, notamment, de déstabiliser la sécurité du pays et de créer un climat d’insécurité au sein des populations
Pour rappel, le procureur général près le tribunal criminel d’Alger a requis, au cours de son réquisitoire, des peines allant de cinq ans de prison ferme à vingt ans de réclusion criminelle, estimant que toutes les preuves de leur culpabilité existent.
Il a par ailleurs affirmé que l’intention criminelle existait chez les mis en cause, en approvisionnant des groupes terroristes activant au Sud algérien, en leur fournissant pas moins de 1 400 litres de carburants, en dissimulant des munitions et en participant dans des opérations d’enlèvements de ressortissants étrangers et surtout en guettant les déplacements des éléments de la sécurité, notamment des militaires et des gendarmes.
Les inculpés qui se sont succédé à la barre ont maintenu le même mot d’ordre : nier les faits qui leur ont été reprochés, que ce soit lors de l’enquête préliminaire ou à l’instruction judiciaire. Ils ont été unanimes à déclarer à la présidente en charge du dossier qu’ils n’ont fait partie d’aucun groupe terroriste activant au sud du pays et que dirigeait Mohamed Ghadir, alias Abdelhamid Abou Zeid, chef du groupe spécialisé dans l’enlèvement de touristes étrangers.
Les avocats de la défense ont insisté sur l’acquittement de leurs clients arguant que ces derniers n’ont rien à voir avec les groupes armés. Ils ont, par ailleurs, indiqué que, certes, leurs clients se sont spécialisés dans la contrebande des cigarettes et du carburant, mais ils n’ont rien à voir avec les attentats ayant secoué la région du Sud algérien durant dernières années.
Pour rappel, le tribunal criminel a déjà traité cette affaire en 2012, prononçant des peines allant de 10 ans à la perpétuité contre les accusés, dont Abdelhamid Abou Zeid qui a été abattu en 2013 lors de l’attentat terroriste ayant ciblé le complexe gazier de Tiguentourine (Illizi). Un pourvoi en cassation a été introduit et la Cour suprême a annulé les peines annoncées contre les 11 concernés.
Selon l’arrêt de renvoi, les mis en cause étaient poursuivis pour formation « d’un réseau de soutien et de logistique » à un groupe terroriste international dirigé par Ghadir Mohamed, dit Abou Zeid, activant dans le Sud algérien et les pays du Sahel et impliqué dans l’enlèvement de touristes étrangers pour demander des rançons.
Le dénommé Abou Zeid a adopté, selon la même source, « une nouvelle stratégie consistant à recruter des contrebandiers (drogue, carburant et armes) activant dans le Sahara dans le but de les utiliser dans l’exécution de plans criminels ». Outre le recrutement de nouveaux éléments pour renforcer le groupe du Sahara, les mis en cause fournissaient aux terroristes des denrées alimentaires, du carburant et des devises et activaient dans le trafic de drogue pour pouvoir financer l’achat d’armes.
Ils ont également dressé un faux barrage dans le Sud pour voler des voitures de type 4×4 aux citoyens en vue de les utiliser dans les déplacements des terroristes et les attentats, dont l’attaque armée ayant visé des éléments de la Gendarmerie à El Goléa en 2006. Les mis en cause ont reconnu durant l’enquête judiciaire avoir soutenu le groupe terroriste dirigé par Abou Zeid.