Les pluies sont attendues dans les prochains jours
Les quantités des pluies récentes ont pu donner un nouveau souffle à l’agriculture, en sus d’être bénéfique pour les nappes phréatiques. La persistance de cette tendance les semaines à venir devrait sauver la saison agricole, y compris la céréaliculture. C’est ce qu’a indiqué, ce mardi, le Pr Brahim Mouhouche, membre du Conseil national scientifique et enseignant à l’Ecole supérieure d’agronomie.
Intervenant sur les ondes de la radio nationale, Mouhouche a affirmé que suite à ces précipitations, « nous avons a eu plus qu’il ne nous faut pour sauver la saison agricole actuelle, plusieurs barrages ont commencé à déborder, notamment le barrage de Beni Haroun. En outre, ces pluies vont directement impacter l’économie nationale, sachant que chaque 10 mm de pluie peuvent couvrir un hectare de terre agricole en matière d’irrigation ».
Il a également souligné que la faible pluviométrie durant les trois mois précédents ont impacté la végétation d’une manière directe, mais ça été rattrapé grâce aux dernières précipitations.
Concernant le secteur agricole en général, il a expliqué que l’agriculteur qui a raté la campagne précédente de labours-semailles pour les grandes cultures, notamment les céréales, « peut se rattraper en semant des légumineuses » a-t-il dit.
Par ailleurs, il a également évoqué la nécessité d’augmenter le rendement du blé tendre, pour répondre aux besoins du marché, notamment suite à la crise mondiale en la matière. Mouhouche a expliqué que le rendement de 17 quintaux à l’hectare que produit l’Algérie actuellement « n’est pas économiquement rentable », étant un seuil minimal.
Dans ce sens, il a poursuivi qu’« il faut d’abord augmenter les surfaces agricoles et maintenir les rendements, relativement, moins élevés, ou bien améliorer le rendement des petites surfaces ». Selon lui, l’agriculteur doit opter pour des opérations « culturales extensives, qui ne demandent pas beaucoup de moyens, surtout avec la possibilité de l’irrigation ». Il a également précisé qu’il faut atteindre un minimum de 50 quintaux par hectares, y compris dans les terres agricoles du Sud.
En outre, il a fait savoir que la mise en valeur des terres destinées à la céréaliculture, peut coûter l’équivalent de 10 milles dollars par hectares, d’où vient la nécessité d’accompagner les agriculteurs pour investir dans ce processus.
L’expert a souligné que l’Etat doit aider d’abord les agriculteurs qui ont en vraiment besoin, au lieu de les subventionner tous, et ce, pour améliorer efficacement la rentabilité, mettant en avant l’importance des réseaux d’irrigation dans cette opération. Concernant les silos de stockage des céréales, il a salué la stratégie mise en place par le gouvernement, poursuivant qu’il est aussi important de préparer les surfaces, et les techniques indispensables pour pouvoir remplir ces silos.
Dans la même optique, Mouhouche a expliqué la nuance entre l’autosuffisance et la sécurité alimentaire, dont l’Algérie est bien classée en ce terme, bien qu’on est encore dépendants à 80% quant au blé tendre.