« L’ennemi n’exclut jamais à reconquérir son ex-‘’colonie’’ »
« La construction de l’avenir de l’Algérie est tributaire de son passé, de son histoire. On ne peut pas ignorer notre histoire, jalonnée par des luttes, des résistances, et surtout le refus de notre peuple de vivre sous le joug des agresseurs », a indiqué hier Abdelmadjid Chikhi, directeur général des archives nationales lors d’une conférence-débat au ministère des Affaires étrangères.
A travers cette conférence organisée à l’occasion de la Journée nationale du moudjahid, Chikhi a souligné que « l’Algérie est une grande nation, et fait actuellement l’objet d’intentions étrangères hostiles visant à déstabiliser le pays et à le plonger dans le chaos ».
« Des parties nous vouent une rancune viscérale, car l’indépendance de l’Algérie reste encore inacceptable pour eux », a-t-il enchaîné.
Dans le même ordre d’idées, le chercheur n’a pas manqué de marteler l’importance de connaître l’histoire algérienne « qui ne date pas d’hier ». « Une histoire qui remonte à des siècles où l’Algérie, avant d’embrasser l’islam comme religion, a été un pilier non négligeable pour l’Eglise catholique. »
Ces réalités justifient l’attitude de la France, « fille gâtée de l’Eglise » envers l’Algérie. Par ailleurs, le conférencier s’est étalé sur les différentes phases de l’histoire de l’Algérie résistante, et sur le rôle crucial que jouait chaque algérien, qu’il soit maquisard, fidaï ou moussebel, « ceci afin de faire face à la machine coloniale destructive ».
Et d’insister : « Il faut se mettre à l’évidence que l’ennemi n’exclut jamais sa disponibilité à reconquérir sa ‘’colonie’’. »
De son coté, Mustapha Bouttora, chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères, a mis en avant les objectifs de l’offensive du 20 août 1955 au nord constantinois. « Cette offensives a été un moyen pour désenclaver la zone des Aurès et donner un souffle à ses maquisards. »
Et d’ajouter : « L’objectif est, également, de transmettre un message à la communauté internationale, suggérant qu’il ne s’agit ni d’une rébellion isolée, ni d’une subversion, mais plutôt une révolution populaire émanant d’un peuple croyant fortement à sa cause juste. »
« Ces événements glorieux, ainsi que la victoire réalisée par la délégation représentant le FLN (Front national de libération) à la conférence de Bandung, qui s’est tenue du 18 au 24 avril 1955 en Indonésie, ont contribué à la planification du congrès de la Soummam, le 20 août 1956 », a-t-il enchaîné. Ces deux faits historiques ont permis l’élaboration de la stratégie du FLN adoptée, par la suite, sur le plan interne comme externe.
Il convient de rappeler que Abdelmadjid Chikhi, ex-professeur universitaire, est détenteur de plusieurs diplômes. Il a mené plusieurs recherches dans divers domaines à savoir les sciences littéraires, l’islam et l’histoire d’Algérie. Ce chercheur est considéré par ses pairs et la communauté scientifique internationale comme une référence de l’histoire algérienne, moderne et antique.