L’enfouissement des déchets de Constantine assuré jusqu’à 2065
« Constantine sera à l’abri d’une mauvaise gestion des déchets ménagers durant les cinquante prochaines années », dixit la directrice de l’environnement de la troisième agglomération du pays.
En sus des détritus et débris balancés par les entreprises en charge de relooker expressément, et, maladroitement soit dit en passant, les différentes façades des immeubles de la ville millénaire, il n’est nul besoin de préciser que les déchets ménagers augmentent le lot d’étiquettes désormais collés à Constantine et qui qualifient la cité de cité malpropre.
En effet, alors que l’on se soucie du problème auquel fait face présentement la population constantinoise plongée depuis près de cinq mois dans une gestion approximative des déchets ménagers, la responsable du secteur profitant de la remise en activité du seul Centre d’enfouissement technique, CET, de la wilaya n’a pas manqué de préciser qu’un second casier est en cours d’aménagement et devrait entrer en fonction avant la fin de l’année.
Ceci en sus des études entreprises actuellement pour la réalisation de 9 autres fosses, a encore précisé Mme Abla Belhoucine. Et, sachant qu’un casier est conçu pour recevoir les déchets de près de 5 années, il est donc facile par extrapolation d’en déduire que les dites fosses qui assureront l’enfouissement des déchets managers à raison de 500 tonnes/jour durant les cinquante prochaines années.
Fermé depuis l’été dernier en raison de son remplissage, le CET Bougharb sis à la commune d’El-Haria, à une trentaine de kilomètre du chef-lieu de wilaya, a été depuis, réaménagé et s’est vu augmenté de capacité et même doté de quais plus adaptés pour assurer la réception des déchets ménagers d’une population estimée à 850 000 habitants durant les quatre prochains moins en attendant que la seconde fosse actuellement en travaux soit livrée.
Pour rappel, les habitants de la localité de Ben Badis communément appelée El-Haria avaient refusé dans une protesta qui avait dégénéré en émeutes l’été dernier que le CET soit utilisé et avaient même exigé des autorités de le délocaliser.
Seulement la nature du sol de la région qui repose sur un substrat imperméable fait qu’il était difficile de dénicher un autre site plus adapté ou du moins à la jonction entre les trois plus importantes daïras de la capitale de l’Est à savoir, Constantine, El-Khroub et Aïn Abid.
En effet, près de 500 tonnes de déchets ménagers sont déversés quotidiennement dans ce centre, le seul actuellement fonctionnel.
Aussi, le site présente quelques inconvénients dont l’éloignement des centres urbains, ce qui pousse certaines entreprises de collectes de déchets ménagers à le déserter.
La solution toute trouvée pour les conducteurs des camions est donc de déverser leurs « charges » aux alentours des communes. Une situation qui, faut-il le préciser, a engendré, au vu et au su des responsables communaux accusés à juste titre d’ailleurs de laxisme, une prolifération de décharges sauvages.
Autre inconvénient est que le centre était démuni de quais pouvant recevoir convenablement les camions à benne-tasseuse. Le lieu n’était même pas aménagé et mal viabilisé ce qui posait énormément de soucis aux collecteurs avant d’arriver au niveau du creux pour y déposer leurs charges.
Bref, la responsable promet que dix fosses seront livrées au fur et à mesure sur les cinquante prochaines années, mais en attendant les amas de décharges sauvages qui pullulent la quasi-totalité des quartiers de la future capitale culturelle sont bien là pour rappeler aux habitants et au visiteurs de la ville du Rocher que la propreté de la cité reste encore négligée.