-- -- -- / -- -- --


Nationale

Législatives: Ces journalistes à la conquête de Zighout Youcef

Législatives: Ces journalistes à la conquête de Zighout Youcef

Ils sont plus d’une centaine à vouloir briguer un siège à l’hémicycle de Zighoud Youcef. Ce n’est pas une première dans le monde de la presse. D’autres les ont précédés; à l’image de leurs ainés Zahia Benarous, Nouria Djâafri, Mohand Arezki Boumendil, Mourad Boutadjine, Miloud Chorfi ou autres Belkacem Mellah. Certains, comme aujourd’hui pour les législatives du 12 juin prochain, se sont fondus dans des partis politiques et d’autres ont préféré le statut du candidat libre.
Concilier journalisme et politique est devenu une constante en Algérie, contrairement à beaucoup de pays dans le monde où le journaliste troque rarement sa casquette pour une carrière politique, jugée reluisante et bien rémunérée…voire un tremplin pour une promotion sociale.

Leurs motivations diffèrent mais le point commun reste leur « capital réseaux » cumulé des années durant et l’ancrage géographique voire tribale au sein de leurs circonscriptions, que ces candidats veulent investir dans une nouvelle expérience à même de marquer un tournant en embrassant une carrière politique.
Pour Abdelhakim Assaba, journaliste au quotidien arabophone Annasr, sa participation aux législatives du 12 juin découle d’une envie de pratiquer la politique et de valoriser son capital de relations, cumulé tout au long d’une expérience professionnelle de 33 ans dans le domaine de la presse.

L’ancrage géographique pour décrocher le sésame
« En tant que journaliste, j’ai toujours eu l’ambition d’exercer la politique. J’ai eu plusieurs opportunités pour me présenter lors des législatives de 2017 avec des partis qui m’ont proposé d’être tête de liste, mais j’ai toujours refusé. Avec la révision du régime électoral, j’estime qu’il y aura plus de transparence  et que c’est la popularité et l’ancrage territorial des candidats qui trancheront le jour du scrutin», déclare au Jeune Indépendant M. Assaba.

assaba

Abdelhakim Assaba

A en croire ses assertions, M. Assaba se dit prêt, s’il venait à être élu, à honorer ses engagements pris dans le cadre de la députation. «Lors d’un travail de proximité, nous avons  été bien accueillis par la population, où nous avons pu cerner les besoins des différents villages visités en termes de développement local. Je me suis engagé auprès des citoyens à ne pas lésiner sur les efforts pour désenclaver ces régions qui manquent de beaucoup de projets de développement et les représenter avec un grand sens de responsabilité », promet le futur député.
Et pour ce faire, M. Assaba  envisage, une fois élu, «de mettre en place un bureau de permanence à Jijel afin d’accueillir les citoyens et d’être à l’écoute de leurs préoccupations qui seront transmises au gouvernement.

Quant à Riad Houili, ancien journaliste et directeur de publication du journal et site d’information  Akhbar elwatane, les raisons l’ayant poussé à s’engager dans cette «aventure politique» sur la liste indépendante El-Fadjer El-Djadid, dans la wilaya de Jijel, sont multiples. D’abord, il est mû, explique-t-il, par un esprit militant dès sa jeunesse.
«Depuis mes études universitaires, j’ai toujours été activiste dans des organisations estudiantines et j’ai  vécu la situation politique qu’a dû traverser le pays pendant les années 1990, non sans être imprégné de l’atmosphère ambiante de l’ouverture du champ médiatique. J’ai été aussi parmi ceux qui ont soutenu l’ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche lors de sa candidature à la présidentielle de 1999», indique au Jeune Indépendant  M. Houili, affirmant qu’il a souvent été politisé et ne pouvait se détacher de la vie politique, sans pour autant cautionner aucun parti.

Houili

Riad Houili

Ce lien au monde de la politique se traduit aussi par son intérêt intense pour l’actualité politique en tant que journaliste. «J’ai continué à m’intéresser à la politique  en exerçant le journalisme et je trouve que ces deux domaines, à savoir le journalisme et la politique, sont inséparables», ajoute l’ancien rédacteur en chef  de la défunte chaîne KBC lancée par le groupe El-Khabar,

Une ambition légitime!
Mais ce qui incite le plus M. Houili à briguer la députation, c’est sa conviction pour le «changement radical pacifique et progressif» tant revendiqué par le Hirak.
Pour lui, seule l’initiative dans un cadre structuré et des outils démocratiques saurait traduire les revendications du Hirak pour amorcer le changement, s’opposant à toute vision basée sur «le nihilisme et le populisme». Et partant de cette approche, le candidat aux législatives du 12 juin veut faire du secteur de la presse son cheval de bataille afin, dit-il, d’essayer de mettre fin à la gestion «anarchique» du secteur. «Il nous appartient, nous les journalistes, de contribuer à la réforme du secteur en élaborant les textes juridiques régissant la profession. Cela permettra à la corporation de récupérer le métier des mains des ‘’arrivistes’’ et d’instaurer une sorte de justice et d’équité dans la gestion du paysage médiatique à travers l’application des lois. Si je suis élu, nous allons essayer de former un bloc au sein du pouvoir législatif afin d’être une force de proposition et de lutter, par tous les mécanismes juridiques, pour le changement à travers les questions écrites et orales, la réactivation des commissions d’enquête parlementaires, etc.», explique-t-il.

Interrogé sur le nombre important de journalistes ayant exprimé leur intention de participer aux prochaines législatives, M. Houili estime que c’est «une ambition légitime» au vu du lien qui existe entre les journalistes et la sphère politique. Il relève toutefois que les ambitions et les motivations diffèrent, tout comme pour les candidats issus d’autres catégories.

Du « MOJO » à l’APN
Pour Chems-Eddine Houari Abdelkader, âgé de 27ans et journaliste à l’Agence presse service (APS), sa volonté de participer à la vie politique s’explique par le fait qu’il considère que «l’Algérie doit être édifiée par sa jeunesse». «Ce slogan, nous voulons le traduire en actes concrets à travers nos principaux objectifs, à savoir créer une zone industrielle à Larba, y construire un hôpital,  y redynamiser l’activité commerciale et ouvrir des enquêtes sur la politique de la distribution des logements de cette commune», révèle-t-il.

received 485500139562843 1

Chems-Eddine Houari Abdelkader

En plus de cette conviction, le jeune candidat veut exploiter sa présence intense sur les réseaux sociaux en tant que journaliste spécialisé en « MOJO » (Mobil Journalism) et sa «popularité croissante» dans sa ville natale Larba pour s’engager dans un tel projet et être le représentant de sa ville à la Chambre basse du Parlement.

Le candidat sur la liste Elbadil, dans la wilaya de Blida, a toujours tenu informés ses partisans et amis et ceux de l’espace bleu sur l’évolution de la première étape du processus électoral, depuis l’annonce de son intention de se porter candidat le 15 mars dernier, passant par la collecte des parrainages, jusqu’au dépôt du dossier le 20 avril 2021 et la validation de sa recevabilité par l’Autorité de élections.
Les listes des trois candidats ont eu le quitus de l’Autorité des élections après le dépôt de leurs dossiers conformes et s’apprêtent d’ores et déjà à lancer leur campagne. Une mission qui est, avant tout, un investissement personnel mais aussi des sacrifices, au détriment de la vie privée, et pas seulement des dividendes à tirer de la députation.



Allez à la page entière pour voir et envoyer le formulaire.

Email
Mot de passe
Prénom
Nom
Email
Mot de passe
Réinitialisez
Email