Législatives : Forte abstention à l’Est de la capitale
Ce sont les premières élections législatives depuis le mouvement populaire déclenché le 22 février 2019. Un rendez-vous qui n’a pas drainé des foules. Les appels au vote massif lancés par les candidats durant la campagne électorale n’ont pas eu l’effet escompté. Dans des bureaux de vote à l’est d’Alger, il n y a y avait pas foule.
La matinée de ce 12 juin était morne dans des bureaux de vote qui n’ont accueilli que peu de gens à l’occasion des législatives anticipée. Peu d’électeurs ont fait le déplacement pour aller voter, notamment parmi les jeunes. Au centre de vote Hocine El Ouartilani à Bab Ezzouar, le premier bulletin a été glissé dans un bureau de vote à 9 heures dépassé de quelques minutes. Et c’est une septuagénaire qui a donné sa voix mais sans trop de conviction. « Je vote juste comme ça.
C’est un devoir et surtout j’ai peur qu’on me demande ma carte de vote pour constituer un dossier administratif ou autre », nous a-t-elle dit, exprimant tout de même son souhait de voir la situation changée. Pour d’autres, voter c’est un devoir. « C’est mon devoir que j’ai accompli en votant », a indiqué un homme pour qui le temps est venu de laisser la place aux jeunes à la Chambre basse du parlement. « C’est le tour des jeunes, longtemps marginalisés. Avec eux on espère un changement », a-t-il précisé, au moment où une jeune fille accompagnant un homme d’un certaine âge s’assurait qu’il a opté pour la bonne liste et surtout pour la bonne personne.
Les bureaux de vote de ce centre à l’est de la capitale étaient vides durant la matinée, si ce n’était les organisateurs et les observateurs des partis politiques et des listes des indépendants qui animaient les lieux. Le deuxième bulletin dans ce bureau n’a été glissé que 40 minutes plus tard. « A ce rythme on va enregistrer une soixantaine de votants au maximum dans ce bureau », selon les pronostics d’un membre de ce bureau. Dans le bureau à côté un couple a franchi la porte en s’essuyant l’index gauche. « J’ai agi en tant que citoyen. Je vote depuis toujours. J’espère un changement au moins minime », a répondu cet homme à la question de savoir qu’est ce qui a motivé son choix d’aller voter, affirmant cependant avoir été déçu par certains représentants du peuple qui n’ont pas étaient à la hauteur de leurs engagements.
Trois heures après l’ouverture de ce centre de vote, une première estimation est faite. 124 personnes ont voté. A 11heures 20 minutes, le SG du FLN est arrivé à ce centre de vote pour accomplir son devoir. « Après une campagne où nous avons sillonné les quatre coins du pays, on espère garder notre place de leader. On a donné la chance aux jeunes, dans certaines wilayas75% des candidats sont jeunes », a déclaré Abou El Fadl Baadji.
Toujours dans la commune de Bab Ezoouar et cette fois dans un centre « école Mohamed Mimouni » réservée aux femmes, l’ambiance était la même. Sur les 4 215 inscrits, 50 personnes ont voté jusqu’à midi. Au centre de vote 11 décembre 1960 à El Hamiz, dans ce centre réservée aux femmes il n y a pas d’engouement. Sur 3 208 inscrits 54 voix ont été exprimées jusqu’à 13 heures, soit 1,68%, alors que taux n’était que de 0,46% à 10 heures du matin avec 15 votants. « Je vote pour mon pays.
Je n’attends rien de ces nouveaux élus », nous dit une femme, la cinquantaine, qui se plaignait de sa situation sociale. Dans le centre à côté réservé aux hommes, 457 personnes ont voté à 16 heures, sur les 4 089 inscrits, soit 11,17%, alors que le taux n’était que de 2,16% à 11 heures avec 87 votants. A l’extérieur de ces centres de vote, les gens vaquaient à leurs occupations.
Un jeune la trentaine, nous a affirmé ne pas être concerné par ce scrutin. « Je ne pense pas que ça va servir à quelque choses ou à changer les choses », a-t-il confié, faisant part de son manque de confiance en ces candidats qui ne sauront pas représenter le peuple. « Je ne voterais pas même si c’est mon père qui se présente aux élections. Je n’ai plus confiance », a-t-il ajouté, préférant consacrer sa journée pour travailler.