Législatives: Faible affluence à Alger Ouest
En dépit du nombre inédit des listes électorales, indépendantes et partisanes, et des mesures prises par les autorités du pays pour la réussite de ce rendez-vous électoral, les électeurs algérois semblaient désintéressés par les premières élections législatives organisées après la chute du président déchu, Abdelaziz Bouteflika. Du moins, c’est ce qu’a constaté le Jeune Indépendant lors d’une tournée dans plusieurs centres de vote à Alger ouest.
Dans plusieurs centres de vote, les électeurs se comptaient sur les doigts d’une main. Quelques personnes d’un certain âge, se sont dirigées vers les urnes dès l’ouverture du centre de vote, Mohamed Taibi dans la commune de Baba Hassen.
Pour certains d’entre eux, il s’agit d’un devoir à accomplir et d’une grande responsabilité, comme l’explique au Jeune Indépendant Salah, la soixantaine retraité de la CNASCNAS Caisse nationale de la sécurité sociale. « Je vote car je suis convaincu pour la première fois que mon bulletin compte, et que ma voix ne sera pas dérobée et sera pour celui qui la mérite sans fraude, pas comme à l’époque de la Issaba », a affirmé Salah, qui considère que le vrai changement passe par les urnes.
A 11h30, 129 personnes ont voté, selon un agent chargé du comptage dans ce centre de la banlieue algéroise. « Depuis l’ouverture du centre ce matin, on a enregistré 129 électeurs, qui ont accompli leur devoir électoral sur plus de 3000 inscrits», a confié cet agent préférant garder l’anonymat.
Après avoir fait son choix entre les listes électorales, Kamel, s’est dit déçu de voir les bureaux de vote presque vides, lui qui s’attendait à un engouement sans précédent pour ces élections tant importantes pour l’avenir du pays.
«Franchement je suis déçu de voir en fin de matinée que les bureaux de vote sont toujours vides. Le citoyen doit accomplir ses obligations envers son pays, et doit le soutenir surtout dans de pareilles circonstances, accentuées par plusieurs menaces de l’extérieur comme de l’intérieur », a regretté ce gérant d’entreprise, souhaitant que dans l’après-midi, une affluence plus importante des votants soit enregistrée.
Pas loin de Baba Hassen, dans la commune limitrophe de Draria, sur les hauteurs d’Alger, c’est le même constat dans le centre de vote Abdelghani-Takarli, une timide affluence des électeurs. Dans les couloirs de cette école primaire, les agents mobilisés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), pour assurer le bon déroulement du scrutin, chôment. Si on croit les dires de l’un d’entre eux, il a passé près de deux heures sans recevoir de votants dans son bureau.
Pour Karima, l’une des rares électrices rencontrées dans ce centre, le changement et l’Etat de droit oblige l’implication de tout le monde à travers un engagement concret qui permettra l’édification d’une « nouvelle Algérie, dont les fondements seront basés sur la justice, la démocratie et la liberté d’expression ».
« Toutes les conditions sont propices pour un changement radical dans notre pays, il suffit de bien choisir et d’être conscient que l’Algérie traverse une période difficile », a indiqué la jeune enseignante, convaincue que la volonté de changement exprimée par le peuple durant les manifestations du Hirak, doit impérativement passer par les urnes.
Entrain de chercher le bureau où il devait voter dans le centre de vote Ahmed Hireche, situé à Khraicia, Abdennour, 25 ans gérant d’une salle de sport, a appelé tous les jeunes à participer dans l’effort de l’édification des nouvelles institutions à travers l’accomplissement du devoir électoral et notamment en optant pour les meilleurs candidats, qui représenteront dignement leurs électeurs.
Il convient de rappeler que le corps électoral après révision périodique des listes électorales compte 24.392.438 électeurs, tandis que le nombre de listes électorales dans les 58 wilayas, s’élève à 1 483, dont 837 listes indépendantes et 646 listes représentant 28 partis.