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Nationale

Législatives du 12 juin : Un rendez-vous et des supputations

Législatives du 12 juin : Un rendez-vous et des supputations

Après 21 jours de campagne électorale, pour les candidats de listes partisanes et indépendantes qui ont fait feu de tout bois pour convaincre et séduire les électeurs, le jour J est arrivé. Plus de 24,49 millions d’électeurs sont attendus aux urnes ce 12 juin pour choisir leurs représentants à la Chambre basse du Parlement.

La prochaine Assemblée nationale censée être issue de ce scrutin a fait couler beaucoup d’encre et de nombreuses interrogations se posent sur la future composante de l’hémicycle Zighoud-Youcef. Selon les observateurs, ses contours restent encore «flous» et il est difficile de se prononcer sur la configuration de la carte politique du pays à l’avenir, et ce au vu des changements intervenus suite au remodelage du régime électoral. Au premier abord, le changement de la donne se traduit par le nombre de listes de candidature en lice, soit 836 listes indépendantes contre 647 listes partisanes.

Des chiffres qui laissent croire que les indépendants incommodent visiblement les partis politiques dans la rafle des 407 sièges au sein de l’APN, notamment dans les circonscriptions électorales où les listes indépendantes ont vu la participation de certains hommes d’affaires qui ont mis le paquet pour la réussite de leur campagne électorale, sans attendre les aides de l’Etat. Si l’on se fie au bilan communiqué par l’Autorité des élections, plus de 6 098 activités de proximité ont été recensées dans le cadre de la campagne électorale, dont 3 309 activités animées par les indépendants et 2 786 par les formations politiques. Ces chiffres semblent être «cohérents» avec le nombre des listes participantes mais elles reflètent surtout la nature des modes de communication politique adoptés par la majorité des indépendants pour approcher les citoyens et tenter avant tout de les convaincre de l’importance de participer massivement à ce rendez-vous électoral, puis de leur accorder leur voix.

A en croire les avis des candidats et des chefs de partis, les citoyens auraient été «réactifs» lors de ces rencontres de proximité et auraient même compris que ces échéances constituent «un moment charnière» dans l’amorce du changement tant revendiqué par le peuple lors du mouvement populaire du 22 février 2019. C’est d’ailleurs dans cette logique que la majorité des candidats libres ont centré leur discours politique sur «l’impératif du changement démocratique», lequel devrait commencer par le pouvoir législatif, d’où, estiment-ils, l’importance du choix des «bons représentants» et des membres devant siéger à la prochaine Assemblée nationale.

Les grandes circonscriptions électorales, un tremplin pour l’APN

Cependant, les partis politiques n’ont pas laissé le champ libre à leurs concurrents indépendants, et ce en investissant terrain à leur manière, d’autant plus qu’ils sont présents à travers leurs listes dans au moins 23 wilayas. A coup de sorties de proximité et de meetings populaires, ces derniers ont ainsi sillonné le territoire national durant 21 jours, tout en misant, les derniers jours de la campagne électorale, sur les circonscriptions électorales dont le nombre de sièges à pourvoir est important. De grands meetings et des sorties intenses ont été ainsi organisés à Alger, Oran, Sétif, Constantine, Batna, M’sila, Blida et Chlef. En somme, la rivalité s’avère «ardue» entre les plus importantes formations composant la mouvance islamiste, à savoir le MSP d’Abderezak Makri, le FJD d’Abdellah Djaballah et le Mouvement

ElBina d’Abdelkader Bengrina, lequel s’est efforcé, lors de ces législatives, de se démarquer de cette couleur politique «islamiste» en faisant preuve d’«une ouverture idéologique» plutôt «nationaliste». Peu importe l’étiquette affichée, ces partis structurés et rompus aux rouages de la pratique politique ont, à maintes reprises, réitéré leur ambition de rafler le maximum des sièges au sein de la future Assemblée nationale. Ce qui leur permettra, au final, de composer l’un avec l’autre à même de former un front plus ou moins homogène capable de défendre leurs projets, leur vision politique et, pourquoi pas, former une majorité parlementaire dont sera issu le prochain gouvernement.

Par ailleurs, ce qui caractérisera cette première législature après le Hirak, c’est la présence des partis appartenant à la défunte alliance présidentielle, lesquels tentent, peu ou prou, de se régénérer en se démarquant des anciens dirigeants de leurs partis, à l’image du FLN, du RND et du TAJ. Ces derniers ont vu, après le mouvement populaire de 2019, la désignation de nouveaux leaders marquant, selon eux, «le début de la rupture avec l’ancien ordre» régissant leurs entités partisanes respectives. Leur retour lors de ces législatives se veut, selon les analystes, une manière de se maintenir et de préserver leur existence sur l’échiquier politique face à «une disparition définitive» souhaitée et exprimée par le peuple durant les manifestations du Hirak ayant conduit à l’avortement d’un 5e mandat du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.

Une hirondelle ne fait pas le printemps…des démocrates

Pour ce qui est du courant dit «démocratique», seul le parti Jil Jadid a décidé de se lancer dans la course électorale de ce 12 juin. Son président, Djilali Soufiane, avait regretté, au mois de mars, la position des partis politiques issus du même courant, à savoir le PT, le FFS et le RCD, de boycotter, pour la première fois, les échéances législatives. Ce qui a réduit a minima les chances de ce courant de s’imposer face à ses concurrents dans l’appareil législatif.

Dans ces conditions, les observateurs prédisent une Assemblée populaire nationale avec une composante «hétérogène» dans le cas où les listes indépendantes remportent la majorité des sièges et, par conséquent, de futurs députés agissant en individuel. Quant à la deuxième possibilité, on s’attend à une Chambre basse prédominée par la mouvance islamiste, ce qui ouvre la voie à une éventuelle coalition devant négocier un gouvernement d’unité nationale, comme il a été mis en avant par la majorité des partis islamistes lors de la campagne électorale. Mais tout cela ce ne sont que des supputations en attendant le verdict des urnes à compter de ce samedi.



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