Léger recul des prix du pétrole : Inquiétudes sur la demande mondiale
Les prix du pétrole ont reculé légèrement, la crainte qu’une économie mondiale en berne consomme moins que prévu compensant les coupes nettes de production de certains membres de l’Opep+.
Ce lundi vers 09H20 GMT (11H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin cédait 0,50% à 85,88 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate pour livraison en mai, perdait 0,53% à 82,08 dollars.
La semaine dernière, « le marché du pétrole a engrangé une quatrième semaine consécutive de hausse », notent les analystes de ING.
Mais si les cours restent soutenus par l’annonce au début du mois de baisses de production volontaires importantes par huit des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+), ils ont perdu de leur élan.
« Pourquoi est-ce que la réaction des prix n’a pas été plus importante? Pourtant, certains analystes prévoient un prix du baril à 100 dollars », note John Velis, analyste chez BNY Mellon.
« Avec les États-Unis qui se dirigent vers une récession modérée plus tard dans l’année, une source importante de demande va probablement être limitée », souligne-t-il, remarquant aussi que la réouverture de la Chine a été « moins impressionnante que prévu ».
Selon les rapports mensuels de l’OPEP et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publiés la semaine dernière, la demande mondiale devrait cependant croître autant que prévu en 2023.
Mais selon Edoardo Campanella, analyste chez UniCredit, si jamais la demande devait suivre ce chemin, les prix du pétrole « pourraient dépasser 100 dollars et aller au-delà du niveau optimal pour » l’OPEP+.
« Des prix trop élevés suppriment de la demande » et l’alliance de producteurs pourrait donc « surprendre le marché cet été en annonçant une augmentation de ses niveaux visés de production pour rééquilibrer le marché », ajoute-t-il.
Mardi, les investisseurs se tourneront vers deux indicateurs économiques chinois : la production industrielle, « qui inclut l’activité des raffineries », notent les analystes de ING, et le PIB pour le premier trimestre.
Un PIB chinois plus élevé que prévu pourrait relancer les cours en estompant les craintes sur la demande.
Pour rappel, malgré la hausse des cours mondiaux du brut et les appels lancés par certains pays en faveur d’un abaissement du plafond, la coalition du Groupe des Sept (G7) a annoncé qu’elle maintiendrait le plafond de 60 dollars par baril pour le pétrole russe transporté par mer, selon un responsable de la coalition qui a souhaité garder l’anonymat.
Cette décision intervient après quatre semaines consécutives de hausse des prix de référence du pétrole, grâce à la réduction de la production annoncée par l’OPEP+ qui regroupe l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, dont la Russie, ainsi qu’à la reprise de la consommation chinoise.
Les prix à terme du Brent et du pétrole américain se maintiennent au-dessus de 80 dollars le baril, et le brut russe continue de se vendre avec une décote d’environ 30 dollars par rapport au Brent, a précisé le fonctionnaire.
Selon l’AIE, les recettes pétrolières russes de mars ont augmenté de 1 milliard de dollars d’un mois sur l’autre pour atteindre 12,7 milliards de dollars, mais restent inférieures de 43% à celles de l’année précédente.