L’éducation routière à l’école dès la rentrée
Dès la rentrée scolaire, les règles de circulation, de prévention et de sécurité routières seront désormais enseignées à l’école. Du primaire au lycée, chaque élève doit suivre dorénavant un parcours pédagogique complet au cours duquel il doit notamment connaître les règles de la circulation routière et les moyens de prévention.
L’introduction de cette nouvelle discipline relative à la culture routière concernera des trois paliers l’enseignement (primaire, moyen et secondaire), selon le décret exécutif n° 23-98 publié le 5 mars au Journal officiel n°15, fixant les modalités d’enseignement, de prévention et de sécurité routière. Les établissements publics, privés et spécialisés sont concernés par cette nouveauté.
L’enseignement de l’éducation routière vise à sensibiliser les élèves sur les dangers de la route et de la pollution environnementale causée par l’utilisation des moyens de transport. Il s’agit aussi d’apprendre aux élèves, à travers cet enseignement, comment utiliser les nouvelles technologies de la communication pour signaler les accidents de la circulation.
Il faut souligner que le nombre d’accidents de la circulation a augmenté de 45% durant les cinq premiers mois de 2023, selon un bilan de la Gendarmerie nationale. Tandis que les services et les unités de ce corps constitués ont enregistré 3 591 accidents de la circulation qui ont causé la mort de 1 116 personnes et des blessures à 5 326. Le même bilan a également expliqué que « la cause principale de ces accidents est due à 93% au facteur humain ».
Des chiffres qui donnent froid dans le dos et interpellent l’Etat, mais aussi les associations activant dans le domaine de la prévention routière, qui agissent au jour le jour pour réduire ces chiffres. Des actions de sensibilisation aux dangers de la route et des campagnes de prévention ciblant spécifiquement les jeunes sont, en effet, organisées tout au long de l’année, mais la prise de conscience passe aussi par un travail de fond qui débute dès le plus jeune âge et dans lequel l’Education nationale joue un rôle important.
Dans cette optique et dans le but de réduire ces accidents et leurs répercussions, le gouvernement mise sur la sensibilisation, notamment, chez les enfants, et ce à travers l’introduction de l’éducation routière «comme l’un des leviers d’action fondamental dans l’objectif de réduire le nombre de victimes sur les routes ».
Ces cours de l’éducation routière seront introduits, selon le chef du bureau de communication au Centre d’information et de coordination routière de la Gendarmerie nationale (GN), le Commandant Samir Bouchehit, dans la matière de l’éducation civique, pour l’enseignement primaire et l’enseignement moyen.
Quant à l’enseignement secondaire, cette nouvelle discipline sera enseignée sous formes de cours séparés dans plusieurs matières, ajoute M. Bouchehit, dans une déclaration à une chaine de télévision privée. « Il est possible d’ajouter des supports de sensibilisation aux accidents de la route, à travers, notamment, des travaux pratiques et des activités pédagogiques liés à l’éducation routière », a-t-il précisé.
Pour bien concevoir l’enseignement de cette nouvelle discipline, le ministre de l’Education a présenté, lors d’une réunion avec les membres de la commission interministérielle chargée de l’élaboration du programme d’éducation routière en milieu scolaire, des orientations devant permettre la formulation de propositions pratiques à adopter, notamment en matière d’activités pédagogiques et complémentaires.
Il a indiqué, lors de cette réunion, en juillet, que l’intégration de l’enseignement de l’éducation routière en milieu scolaire s’inscrivait dans le cadre de « la concrétisation d’un des dossiers prévu pour la rentrée scolaire 2023-2024, programmé au titre du plan d’action du ministère de l’Education nationale, inscrit dans le plan d’action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune».
Plusieurs secteurs impliqués
Cette nouvelle matière concerne, selon M. Belabed, tous les élèves des trois cycles d’enseignement au niveau des établissements de l’éducation, publique, privée et spécialisée, ce qui leur permettra de connaître les règles de circulation routière ainsi que les moyens de prévention et de sécurité routière. Outre la promotion des bonnes pratiques, l’enseignement de cette matière contribuera à développer une conscience des dangers de la route et de la pollution environnementale causée par l’utilisation des moyens de transport.
Il s’agit également, selon le ministre, d’orienter les élèves vers l’utilisation des nouvelles technologies de communication pour signaler les accidents de la circulation. Pour se faire, le département de Belabed compte collaborer avec les ministères de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, des Affaires religieuses et des Wakfs, des Transports, de la Santé et de la Solidarité nationale afin de concevoir le contenu de cette nouvelle matière à enseigner dès le cycle primaire.
Seront également associés à l’élaboration de ce programme les représentants du commandement de la Gendarmerie nationale, de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), de la Direction générale de la Protection civile et de l’Observatoire national de la société civile (ONSC).
Cette réunion est intervenue en application des dispositions du décret exécutif n 23-98 du 5 mars 2023, fixant les modalités d’enseignement, de prévention et de sécurité routière, au niveau des trois paliers de l’éducation avec pour objectif d’« inculquer aux générations futures cette culture routière et le respect de l’environnement ».
Le décret en question fixe les modalités d’enseignement de cette nouvelle discipline baptisée : «Éducation routière en milieu scolaire» et son intégration dans le programme. « L’intégration de l’éducation routière en milieu scolaire s’effectue à travers l’enseignement des règles de circulation, de prévention et de sécurité routières dans des activités pédagogiques et périscolaires. Elle concerne les différents cycles d’enseignement, au niveau des établissements d’éducation et d’enseignement publics, privés et spécialisés», précise l’article 2 dudit décret. Les cours dispensés devront permettre à l’élève de connaître les règles de circulation routière, l’obligation de les respecter ainsi que les différents moyens de transport et leur utilisation.
L’éducation routière devra permettre l’exploitation des nouvelles technologies de communication (TIC) pour signaler les accidents de la route. «Ces axes concernent les trois situations des usagers de la route, celle du piéton, du passager, puis du conducteur du véhicule», précise l’article 3 du décret.
Une commission interministérielle, a été créée auprès du ministère de l’Éducation nationale, et installée en vue d’élaborer le programme de cette matière. Aussi, la Délégation nationale à la sécurité routière est chargée, avec la participation du ministère chargé des Transports, et du ministère chargé de l’Education nationale, d’élaborer et d’actualiser les supports éducatifs de sécurité routière sous forme de modèles numérisés.
Le décret précise que les établissements d’éducation et d’enseignement peuvent exploiter les espaces pédagogiques et assurer les moyens nécessaires pour enseigner l’éducation routière, avec la contribution des administrations et des institutions publiques et privées, des collectivités locales et de la société civile.