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L’échec scolaire en Algérie et le modèle américain

L’échec scolaire en Algérie et le modèle américain

Les différents cycles de l’éducation en Algérie sont encore aux prises avec quelques problèmes qui ont empêché son développement, son avancement et l’atteinte des résultats positifs souhaités, ce qui a aboutit à la stagnation du secteur de l’éducation sans la réalisation effective de progrès significatifs, malgré l’importance qu’il acquiert. Il reste une base fondamentale pour construire une société éduquée et civilisée, et même la meilleure façon d’atteindre le développement durable souhaité.

Sans aucun doute, il y a une intention et des efforts sont fournis pour réformer le système éducatif, mais cela n’a malheureusement pas permis de réduire l’ampleur de l’écart existant dans ce secteur, ou plus exactement, cela n’a pas permis de corriger le déséquilibre ou même de rectifier le retard enregistré dans les différents paliers du système éducatif. Si on compare la situation algérienne au niveau atteint par les pays développés, notamment les USA, qui a atteint, depuis plusieurs années, un score de zéro échec, avec zéro redoublant, dans ses différentes étapes de scolarité.

A notre humble avis, c’est le meilleur modèle qui puisse être suivi pour atteindre cet objectif auquel tous les peuples du monde aspirent… Et vu la grande différence entre les deux cas, des milliers de redoublants en Algérie et zéro échecs aux Etats-Unis d’Amérique, le secteur de l’éducation en Algérie nécessite un diagnostic précis et rapide pour révéler les véritables raisons des maigres résultats enregistrés dans les trois phases scolaires, primaire, moyen et secondaire (lycée), en s’intéressant au nombre effrayant de redoublants d’un côté, et les abondons scolaires de l’autre, inscrits dans les différentes étapes de l’enseignement !.

Un million d’élèves recalés l’année dans les trois cycles !

Ce qui nous a poussé à soulever cette question, ou plutôt ce dilemme, ce sont les chiffres révélés par le Conseil économique, social et environnemental « CNESE », car ses dernières statistiques indiquent qu’il y a un million d’étudiants ont échoués au cours de l’année scolaire 2021-2022,!! Un million d’élèves ont redoublé l’année au cours de la dernière saison scolaire, dans les trois phases d’enseignement, dont 330 000 ont échoué au primaire, 540 000 en moyenne et 252 000 ont échoué au secondaire.

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Nous ne pouvons pas trouver une description précise de ce nombre effrayant, ce qui équivaut, et dépasse peut-être de loin, la population de certains pays, il serait plus approprié de parler d’une « Grande Catastrophe » dans toutes les dimensions.

Au contraire, ces résultats malheureux et décevants nous amènent forcément à nous poser plusieurs questions, comment en est-on arrivé là ? Et pourquoi cela nous arrive-t-il à l’ère du développement scientifique, des défis de l’intelligence artificielle et des enjeux de la numérisation ? Où sont les faiblesses de notre système éducatif ? Et où réside le déséquilibre ?

L’expérience américaine… 100% réussie
Nous essayerons, à travers cette contribution, de passer en revue une partie de l’expérience de l’éducation aux États-Unis d’Amérique, qui a atteint aujourd’hui l’introduction de plusieurs étapes en préparatoire, afin de révéler les talents des enfants dès leur plus jeune âge, tout en respectant les particularités et les capacités qui diffèrent d’un enfant à un autre, tout en les entourant de soins, de suivi et d’attention nécessaires, et de veiller à ce qu’ils soient accompagnés dans leurs développements futurs, et ce dès l’ouverture de la classe préparatoire 1 pour les enfants de moins de 3 ans, et Préparatoire 2 pour ceux qui ont 4 ans, et Préparatoire 3 pour les enfants âgés de 5 ans.

La première année du primaire est destinée aux élèves de 6 ans. Les politiques éducatives des USA, prônent l’importance de la phase primaire, considérée comme la base fondamentale aux autres étapes de l’enseignement, le taux de réussite y est garanti à 100%.

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L’élève américain change de classe chaque année

Les États-Unis d’Amérique ont su extraire complètement le mot « échec (redoublant) » du dictionnaire de leurs programmes d’enseignement. La politique du « zéro échec » qu’ils ont adoptée depuis plusieurs années est adoptée par de nombreux autres pays, notamment anglo-saxons, car elle offre la possibilité d’éliminer l’analphabétisme, et d’éviter l’abandon scolaire et protéger, de la sorte, les enfants des problèmes et complexes psychologiques comme la haine, la vengeance et la jalousie qui peuvent résulter des écarts sociaux dus à la réussite scolaire et professionnelle…

L’échec scolaire pourrait avoir des répercussions sur le psychisme et le moral de l’élève, voire sur le développement de divers complexes. Sur un plan plus comportemental, l’enfant pourrait détester les études et voudra décrocher du système scolaire, et rater l’occasion de réussite que lui offre l’école. L’échec scolaire peut être une des raisons de fléaux sociaux, tels que l’analphabétisme que l’Algérie a fait de grands progrès pour éradiquer.

Introduire de nouvelles méthodes d’enseignement
Les États-Unis d’Amérique offrent de nombreux choix de méthodes d’enseignement aux familles d’élèves pour ceux qui le souhaitent, bien sûr, et pour ceux qui en ont la capacité également, en particulier les familles en situation exceptionnelle, et parmi celles-ci Il y a ce qu’on appelle le « Home Schooling », c’est-à-dire « l’éducation à la maison », où les parents enseignent à leurs enfants chez eux, tout en s’engageant à appliquer les programmes scolaires, sans avoir besoin d’aller à l’école.

Notons que les familles qui ont choisi cette méthode pour des raisons particulières ont confirmé qu’elle est très importante, surtout dans les circonstances exceptionnelles que le monde a connues en raison de la pandémie du Corona virus, qui a permis de concevoir une pluralité de méthodes éducatives, nouvelles qui conviennent aux différentes couches de la société, répondent à leurs désirs et besoins, et s’adaptent à toutes les circonstances.

Encadrement et formation obligatoires pour les enseignants et professeurs
En ce qui concerne les enseignants et les professeurs, les États-Unis d’Amérique sont stricts à cet égard.  Aucun enseignant ou professeur ne peut être accepté dans le domaine de l’éducation, quel que soit son niveau d’études, même s’il est titulaire d’une maîtrise, d’un doctorat et de diplômes universitaires les plus élevés, à moins qu’il ne reçoive une formation spécialisée dans l’enseignement.

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De nouvelles méthodes d’enseignement

Il connaîtra ainsi les meilleures méthodes et les différentes techniques, qui concernent les aspects pédagogiques, scientifiques, psychologiques et sociaux, et tout ce qui concerne la communication et le traitement des diverses situations sociales, qui exigeraient de la patience, de la douceur, de la flexibilité et la capacité de s’y adapter.

Suite à cela, il obtiendra un «certificat accrédité» qui le qualifie pour être enseignant ou professeur, qui est obligatoire pour l’emploi dans le secteur de l’éducation aux États-Unis d’Amérique. Et non pas par l’intégration de titulaires de diplômes universitaires qui n’ont pas pu obtenir de travail dans le domaine de leur formation académique, sans recevoir la moindre formation sur les techniques d’enseignement, comme c’est le cas chez nous.

L’absence de formation optimale des enseignants et des professeurs peut être parmi les raisons les plus importantes derrière les maigres résultats et les chiffres et le nombre élevé de redoublants enregistrés dans le secteur de l’éducation, qui fait que la communication entre les enseignants et les élèves est absent dans la plupart des cas, et la relation entre eux n’est pas bonne, elle manque plutôt d’harmonie, d’ambiance familiale et de respect mutuel dans de nombreux cas, dans lesquels on trouve l’élève et le professeur forcés, surtout si l’enseignant n’a pas eu d’autres choix que d’exercer cette profession qu’il ne veut pas et qu’il n’aime pas.

Alors qu’un environnement éducatif sain exige de l’enseignant ou du professeur qu’il ait un œil vigilant sur ses élèves, et qu’il soit soucieux d’une communication continue avec leurs parents, pour les informer de tout ce qui concerne leurs enfants avant qu’il ne soit trop tard, car dans ce cas, l’enseignant et le tuteur/ parent se partagent la responsabilité de l’élève… Enseigner est avant tout une lourde responsabilité, et nul ne peut s’acquitter parfaitement de ce devoir, s’il n’est pas amoureux de ce noble métier, car l’enseignant est en définitive l’éducateur des générations.

Obsession du surpeuplement et du transport scolaire gratuit
Parmi les éléments qui doivent être pris en compte et reconsidérés, afin d’éviter l’échec et l’abandon scolaire, figurent les conditions de scolarisation, notamment en matière de transport, il convient de noter que les États-Unis d’Amérique ont toujours assuré le transport scolaire gratuit pour tous les élèves, et dans les différents établissements de l’enseignement, primaire au secondaire. A l’université, si l’étudiant ne réside pas dans la cité universitaire, il devra dépendre de lui-même pour aller à l’université. Au contraire, en Algérie, où l’État assure le transport des étudiants universitaires et exclut les écoles primaires, collèges et lycées.

Constatant que parmi les raisons d’abandon scolaire en Algérie figure l’absence de transport. Pourquoi ce problème reste-t-il d’actualité malgré l’importance qu’accorde l’Etat au secteur de l’éducation ?
Il y a aussi le dilemme du surnombre des élèves en classes, qui est considéré comme un point noir dans le secteur de l’éducation en Algérie, au vu de la présence des classes dans lesquelles le nombre d’étudiants dépasse 40 élèves, dans de nombreuses régions du pays.

Cela n’est point logique, car la surpopulation dans les classes conduit nécessairement à de mauvais résultats scolaires pour les élèves, et rend ici la tâche de l’enseignant presque impossible, car il lui est difficile de contrôler et de suivre ce grand nombre d’élèves dans la classe.

L’enseignant et le professeur ne doivent pas être surchargés, en gardant à l’esprit que des expériences, des études et des recherches scientifiques ont prouvé que le nombre d’étudiants ne doit pas dépasser 20-25 étudiants par classe, et dans une superficie d’au moins 60-70 mètres carrés, c’est ce qu’appliquent les États-Unis d’Amérique et tous les pays développés dans leur système éducatif, et donc l’école algérienne, reste toujours aux prises avec le problème de la surpopulation scolaire !?

En ce qui concerne l’enseignement moyen, par exemple, est-il obligatoire pour un élève de réussir l’examen du “certificat d’enseignement moyen” pour passer au lycée, et de ne pas prendre son taux annuel, même s’il est le plus élevé.

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La formation base de l’enseignement

S’il est plus correct, à notre avis, que le passage de l’élève au lycée se fasse en fonction de sa moyenne annuelle, afin de ne pas diminuer ses efforts tout au long de l’année scolaire, et qu’on valorise les bons résultats qu’il a travaillé fort pour obtenir, tandis que l’examen du “certificat d’enseignement moyen” pour ceux-ci est une seconde chance pour les autres de rattraper leur retard afin d’atteindre un taux de réussite de 100%, car ce sera la plus grande incitation pour ceux qui ont obtenu de mauvais résultats pendant l’année scolaire et un soutien psychologique pour qu’ils produisent plus d’efforts au lycée.

C’est ainsi qu’il percevra l’avenir
Dans leur système éducatif, les Américains s’appuient sur la méthode du brassage des élèves (mélanger les élèves) au cours de chaque année scolaire. Il en résulte que l’élève du primaire, par exemple, termine cette phase pédagogique en s’instruisant avec tous les élèves de l’école primaire dans laquelle il a étudié.

Chaque rentrée scolaire, il entre en contact avec de nouveaux camarades de classe, et il en est de même  quand il déménage…

Au collège et au lycée, cela peut sembler sans importance pour certains, mais c’est tout le contraire, car le but de cette méthode adoptée, du point de vue des Américains et des experts, est d’assurer la création d’une société savante, compacte, homogène et ouverte, car cela conduira à l’avenir à obtenir des résultats positifs lors de leur intégration dans la vie pratique…

D’autre part, l’enseignement au lycée aux États-Unis d’Amérique est similaire à l’enseignement du collège dans son principe, c’est-à-dire qu’il n’y a pas des spécialités dans des matières spécifiques comme c’est le cas en Algérie. Les experts scientifiques ont confirmé qu’il n’y a pas d’esprit littéraire et un autre scientifique, l’élève doit étudier toutes les matières, qu’elles soient scientifiques ou littéraires, après le bac, il décide ce qu’il va choisir et cela dépend bien de son talent et de son envie.

Les Américains ont conclu que l’élève ne peut pas déterminer le cours de ses études universitaires, sauf après avoir terminé le lycée, à partir de là, l’idée mûrit en lui et l’image deviendra plus claire pour lui pour choisir le domaine qu’il veut étudier, se spécialiser et exceller.

Ce que l’on peut déduire de l’expérience américaine en matière d’éducation, c’est qu’elle est simplifiée, facile, souple et sans complications, et que les résultats de son succès sont garantis.

C’est ce que les réformes du système éducatif doivent prendre en compte, pour qu’il puisse sortir du carcan de la structure complexe qui empêche son développement et l’atteinte des résultats souhaités, notamment à travers des méthodes d’enseignement qui ont prouvé leur efficacité, parce que toutes ces solutions et propositions sont à la disposition et à la portée de tout Etat.

Pourquoi, alors, abandonner les pédagogies faciles qui mènent au succès, et recourir à des cursus difficiles et voués à l’échec ? Alors pourquoi ne pas prendre l’initiative de lancer des programmes de jumelage entre les écoles primaires, secondaire et lycées algériens, avec leurs homologues américains ou internationaux, et encourager l’ouverture d’écoles privées et internationales en Algérie.

L’éducation ne doit pas être compromise ou sous-estimée, car elle est l’arme des nations développées et civilisées. C’est pourquoi l’éducation en Algérie devra être plus ouverte sur le monde si elle veut se développer et se hisser à une position plus élevée et jouir de la réputation qu’elle mérite entre les pays.

Sans une éducation, une science et des connaissances appropriées, efficaces et réussies, les pays puissants et développés n’auraient pas été en mesure de provoquer la révolution industrielle, économique et numérique et d’innover dans les technologies de pointe, qui contrôlent aujourd’hui le monde entier.

Nous sommes conscients, que ce que nous venons d’avancer, tout le monde le sait et le reconnaît, mais il fallait le rappeler, pour que le souvenir profite aux croyants, et aux responsables de ce secteur important et sensible.

* Mohamed Gahche est économiste et ancien député de la communauté algérienne à l’étranger



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