L’eau au centre des pourparlers
La première réunion des ministres de l’Eau des pays de la Méditerranée dans le cadre du dialogue 5+5, prévu fin mars, constituera un « nouveau départ du dialogue autour de la problématique de l’eau en Méditerranée.
C’est ce qu’a fait savoir hier à Constantine le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib. Le ministre a informé, au cours d’un point de presse, de « l’importance de cette rencontre décidée à l’initiative de l’Algérie et de l’Espagne pour la relance du dialogue entre pays méditerranéens autour de ce thème sensible ».
Cette rencontre réunira les ministres de cinq pays de la rive sud de la Méditerranée (Algérie, Libye, Tunisie, Mauritanie et Maroc) et 5 de la rive nord (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal), M. Necib a indiqué que ce dialogue permettra de valider le projet de la stratégie de l’eau à adopter dans les pays concernés, et de définir les grands axes du plan d’action à mettre en œuvre pour sa concrétisation.
Evoquant la question des eaux partagées par l’Algérie, la Lybie et la Tunisie, M. Necib a indiqué qu’un « modèle mathématique » avait été arrêté dans un cadre consultatif mis en place pour l’exploitation de ces eaux. Il a indiqué dans ce contexte que l’Algérie, qui bénéficie de 5 milliards de m3, n’exploite que 2,5 milliards de m3, le reste étant « épargné pour les générations futures ».
Le ministre a par ailleurs fait état d’un projet de décret déposé au secrétariat général du gouvernement, destiné à conférer davantage d’efficacité à la police des eaux en la dotant de « plus de facilitations et d’outils pour lutter contre toute forme de pillage et d’agression des eaux publiques ». Au sujet de la gestion du service public de l’eau et de l’assainissement, M. Necib a indiqué que le bilan de l’assistance étrangère était « globalement positif ». Le dialogue 5+5 est le plus ancien cadre de rencontre entre pays du bassin méditerranéen.
Il regroupe les pays de la Méditerranée occidentale, et a été instauré en 1990 à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères tenue à Rome, en Italie, avec l’objectif d’engager un processus de coopération régionale en Méditerranée occidentale qui toucherait principalement l’économie, l’immigration et la sécurité.
Ce dialogue regroupe l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal ainsi que Malte pour la rive Nord, et les cinq pays de l’Union du Maghreb Arabe pour la rive sud.