Vaccin anti-covid: L’Algérie en observation
L’Algérie est en période d’observation concernant l’acquisition du vaccin anti-Covid. Les critères d’efficacité, de prix et de non-nocivité, mais surtout celui d’adaptation du vaccin avec le système et la stratégie vaccinale déjà existante devront déterminer la ou les marques de vaccin que l’Algérie devra acquérir. Les premières opérations de vaccination pourraient débuter dans le courant du mois de janvier.
Mohamed Bekkat Berkani, membre du comité scientifique de lutte contre le coronavirus, a affirmé que l’Algérie pourrait être amenée à acquérir plusieurs marques de vaccin et ne pas avoir affaire à un seul fournisseur. «Nous sommes sur des pistes. Le ministère de la Santé, le comité expert de vaccination et l’Institut Pasteur sont à l’écoute de tout ce qui se fait et se dit dans le monde. Nous déterminerons notre choix en fonction des possibilités car l’Algérie peut acquérir plusieurs types de vaccin», a-t-il indiqué ce lundi, lors de son passage sur la Radio nationale. Si la garantie d’efficacité et de non-nocivité sont des critères à prendre en considération, l’aspect logistique peut être, souligne Mohamed Bekkat Berkani, une contrainte pour le choix du vaccin. Selon les observateurs, le vaccin américano-allemand Pfizer-BioNTech, pourrait être éliminé de la liste des vaccins que l’Algérie pourrait acquérir, sachant que ce dernier doit être conservé à -70 degrés. Chose qui rend son transport et son stockage difficiles. Le vaccin que le pays devra acquérir devrait donc s’adapter au système de vaccination du pays. «Il serait souhaitable que le vaccin que nous utiliserons soit adapté à la stratégie de vaccination que nous avons utilisée en Algérie», a-t-il souligné. «Nous ne pouvons pas nous permettre des conteneurs de -80 ou -70 degrés», a-t-il expliqué, affirmant que cette condition disqualifie certains vaccins.
L’invité de la rédaction de la Chaîne 3, qui a indiqué que le vaccin anti-Covid sera distribué gratuitement en Algérie, affirme qu’une stratégie vaccinale doit être établie pour mener à bien la campagne de vaccination. Selon lui, il faudra, au préalable, savoir «qui vacciner ? Comment vacciner ? Dans quelles conditions ? Comment acheminer les vaccins ? ». Il faudrait qu’il y ait zéro défection dans la chaîne de vaccination en elle-même, soulignant la nécessité de toucher le plus grand nombre de la population. Par ordre de priorité, le vaccin sera destiné au personnel soignant, aux personnes âgées ainsi qu’aux personnes atteintes de maladies chroniques.
Concernant la meilleur façon de s’assurer de l’efficacité du vaccin, l’intervenant, qui évoque des «surenchères» des laboratoires, voire des pays, affirme que l’Algérie observe depuis longtemps l’efficacité, et ce, explique-t-il, à travers tout ce qui se dit mais surtout à travers les dossiers scientifiques fournis par les éventuels fabricants, à travers aussi les autorisations que les autorités de contrôle de ces pays peuvent donner, surtout dans le cadre du collectif Covax. Mohamed Bekkat Berkani, qui rappelle que le pays est sensible aux recommandations de l’OMS, affirme que «les instances de contrôle du pays, à l’instar de l’Agence du médicament, de l’Institut Pasteur, du comité de lutte contre la Covid, ont aussi leur mot à dire concernant l’efficacité, la maniabilité et l’éventuelle toxicité de ces vaccins». Le choix du vaccin sera ainsi fait en fonction de son efficacité, de son prix et de sa non-nocivité.