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Nationale

Le Sud « patriote » pour la survie du Nord

Le Sud « patriote » pour la survie du Nord

Il n’y a plus de temps à perdre, semble insinuer le long passage du discours du président de la République destiné aux habitants du grand Sud, « prunelle de nos yeux », lu le jour de la victoire par l’un des conseillers du Palais d’El Mouradia.

Il devient donc clair que pour le pouvoir la stabilité du pays passe inéluctablement par le règlement aujourd’hui, avant demain de la situation bouillonnante au Sahara. Une année d’instabilité dans la région du M’zab, à Ouargla et plus récemment à In Salah, font que le pouvoir s’attache désormais à l’option du règlement d’antagonismes qui n’ont que trop duré.

S’il est admis qu’à l’origine des émeutes ayant émaillé cette vaste contrée, le chômage et la frustration sociale ont été les éléments déclencheurs, il n’en demeure pas moins que les confrontations qui ont dans certains cas fait des victimes et engendré des dégâts considérables, à l’image de la vallée du M’zab, ne sauraient se soustraire à des desseins inavoués. Il est clair aussi que les engagements économiques du pays passent inéluctablement par une aisance financière qui, et ce n’est plus un secret, puise l’essentiel des réserves de dame nature du Sud.

Les fluctuations des prix du pétrole et le risque de recourir au « grignotage » des réserves de change évaluées cette semaine à 178 milliards de dollars, ne laissent désormais plus insensibles. Poussé par l’urgence, l’Etat n’a plus le choix que de recourir à « la magnanimité et à la sagesse » des habitants du Sud, plongé depuis décembre 2013 dans des conflits interminables.

A Ghardaïa, où la rivalité avait pris l’aspect d’une guerre communautaire entre deux populations culturellement et religieusement distinctes, il a fallu dénombrer une quinzaine de victimes et près de 700 habitations et commerces partiellement ou totalement détruits pour que la situation revienne partiellement à la normale, non sans l’intervention très musclée des forces de l’ordre appuyées par des appels à la raison de sages de la région.

A Ouargla, la révolte des chômeurs quelques mois plus tard, en mai 2014, allait sonner le glas d’une situation vécue depuis des années par une population lassée de vivre aux confins d’une contrée d’où il est puisé la quasi-totalité du trésor qui a permis l’épanouissement du nord, à son détriment. 

Plus récemment à In Salah, l’exploration du gaz de schiste prend des airs de confrontation entre population carrément opposée à son exploitation et un pouvoir décidé à en puiser le maximum pour sauvegarder une crédibilité financière qui a jusque-là permis une relative stabilité dans toute la région.
C’est dire que l’avenir de toute la région nord-africaine est suspendu à la capacité du pays à gérer la situation.

« Le Sud est indissociable de l’Algérie et l’un ne peut exister sans l’autre », est ainsi un message destiné à ceux qui continuent de brandir la menace d’une scission entre les deux parties.
En tout état de cause, la stratégie du pouvoir arrivera à bon port.

Et le discours du Président ne laisse aucune ambigüité quant à la poursuite des recherches de toutes formes d’énergie susceptible de maintenir la rente, et les habitants des régions concernées devraient faire preuve de patience et de « patriotisme ». C’est clair.



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