Le statut particulier de l’éducation nationale applicable à la prochaine rentrée ?

Très attendu par la famille éducative, le statut particulier régissant le secteur de l’éducation nationale devrait entrer en vigueur à partir de la rentrée scolaire 2023/2024. Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, avait assuré, lors d’une précédente réunion qu’il était en phase finale et devrait faire le bonheur de tous les salariés du secteur. Pour leur part, les syndicats s’interrogent sur l’applicabilité d’un texte qui n’a pas été promulgué jusqu’à présent.
Dans le nouveau texte, il est question d’introduire de nouveaux postes budgétaires dans le secteur, à l’instar de ceux d’enseignant d’éducation physique, d’enseignant d’anglais, d’auxiliaire de vie scolaire, d’enseignant d’art dans le secondaire, et le classement de l’inspecteur de l’éducation nationale au grade le plus élevé.
M. Belabed a fait savoir, dans une déclaration récente, que « le projet de loi portant statut particulier des travailleurs de l’éducation nationale sera promulgué prochainement ». Il s’agit, selon lui, d’un statut qui devrait « améliorer » la situation socioprofessionnelle de l’ensemble des fonctionnaires du secteur.
Contacté par le Jeune Indépendant, le secrétaire général du Syndicat algérien des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a estimé que l’application du statut particulier pour la rentrée n’est pas garantie, ce texte n’ayant pas encore été publié.
Il a qualifié les déclarations de la tutelle d’effets d’annonce. Il s’est dit convaincu que la révision du statut particulier ne réglera pas le problème de l’érosion du pouvoir d’achat des travailleurs même si cela permettra de mieux gérer la carrière des fonctionnaires. Il a, à cet effet, réclamé la révision de la politique salariale de l’Algérie en général.
Il a également fait savoir que son syndicat n’a d’ailleurs participé à aucune des réunions bilatérales. « Le ministre s’est engagé à officialiser la commission chargée de la révision du statut particulier avec décret et la publication de la décision de sa création dans le Journal officiel, chose qui n’a pas été faite. Nous ne voulons pas tomber dans les mêmes erreurs du passé », a-t-il indiqué.
Dans le même contexte, il a réitéré la nécessité de la révision de l’ordonnance 06-03 du statut général de la fonction publique, qui chapeaute tous les statuts de tous les secteurs. Selon M. Amoura, tant qu’« on n’aura pas révisé ce statut général, on ne peut pas parler de révision du statut particulier des travailleurs de l’éducation ».
D’autres syndicats ont également exprimé leurs réserves, affirmant que leurs propositions n’ont pas été prises en compte. Ils estiment que les conclusions de la commission ad hoc chargée de l’examen du projet du statut particulier étaient « décevantes », en plus qu’ils n’ont pas eu droit à une copie finale de ce projet.
Chose qui a suscité la colère des partenaires sociaux qui appellent, toutefois, à l’accélération de l’élaboration du statut particulier des travailleurs de l’éducation nationale, avec son application avec effet rétroactif.
Le secrétaire national chargé de la communication, porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, a regretté que la totalité de la mouture du nouveau statut particulier n’ait pas été communiquée. II avait en effet réclamé une copie du projet de loi avant son élaboration, et ce afin de pouvoir participer à son enrichissement après concertation au niveau du syndicat.
M. Boudiba a rappelé que le ministère de tutelle s’est engagé le 25 octobre 2021, date de la mise en place de la commission chargée de la révision du statut particulier, de remettre aux syndicats la copie finale après 4 mois. « Depuis l’installation de cette commission, rien n’a été fait », regrette le syndicaliste. Selon lui, les responsables du ministère mettent les syndicats devant le fait accompli en leur imposant un projet de loi qui n’a pas été étudié ou enrichi par les principaux acteurs du secteur de l’éducation.
Du côté de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), son président, Sadek Dziri, a fait savoir au Jeune Indépendant que son syndicat a participé aux travaux de la commission mixte chargée de l’élaboration du statut particulier. Il a indiqué que le syndicat est satisfait, dans l’ensemble, des points contenus dans le nouveau statut, lesquels permettront de corriger certaines injustices dans certains corps.
M. Dziri a indiqué que le nouveau statut permet une certaine visibilité dans la promotion, à travers la création de nouvelles catégories, notamment l’enseignant-chercheur, et la possibilité offerte aux enseignants formateurs de devenir directeurs. Il a également cité de nouvelles catégories touchant les autres corps, particulièrement les inspecteurs et les intendants, le corps de l’orientation scolaire et la restauration scolaire.
Toutefois, il a émis certaines réserves en matière de classification. Il a proposé, à cet effet, d’unifier la classification des enseignants des trois cycles. Idem pour la réduction du volume hebdomadaire de l’enseignant.
Il a, dans le même contexte, mis en garde contre l’incapacité de la nouvelle mouture du statut particulier à traiter les dysfonctionnements ayant porté atteinte à certains corps de l’éducation, à l’instar des adjoints de l’éducation et des laborantins.
M. Dziri a interpellé la tutelle pour accélérer la finalisation de l’élaboration du statut particulier, avec son application avec effet rétroactif, et ce pour ne pas perdre six mois de mise en œuvre.
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