Le SNTE : Permaniser les enseignants permettra la stabilité de l’école
Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) appelle le ministère de l’Education nationale à abandonner le recours au recrutement d’enseignants en qualité de contractuels dans les trois paliers de l’enseignement. Le motif de cette requête est basé, selon le syndicat, sur le fait que ce mode de recrutement risque de mettre en péril la « sécurité de l’emploi » et « la stabilité » au sein de l’école algérienne.
Le SNTE propose l’emploi permanent des nouveaux enseignants en leur donnant, dans un premier temps, le statut de « stagiaires », après avoir réussi avec succès aux concours de recrutement, à condition qu’une base juridique solide soit établie.
Le manque d’enseignants, faut-il le souligner, persiste pour cette rentrée scolaire (2023/2024) et le ministère de tutelle recourt, cette fois encore, au recrutement des contractuels. Une plate-forme numérique destinée à l’inscription des candidats au recrutement en qualité d’enseignants contractuels a été lancée le 27 du mois en cours. L’opération, qui vise à couvrir les besoins en encadrement exprimés dans les trois paliers (primaire, moyen et secondaire), concerne les détenteurs de diplômes universitaires, toutes filières confondues.
Par la voix de son coordinateur national chargé de l’organisation, Kouider Najib Yahyaoui, le SNTE a expliqué que depuis plusieurs années, le dossier de contractualisation des enseignants dans le secteur de l’éducation nationale soulève beaucoup de controverses à chaque rentrée scolaire. Il a rappelé, dans ce sens, que les enseignants contractuels protestent chaque année contre ce mode de recrutement et réclament leur intégration dans la fonction publique. Pour rappel, cette année, 62 000 enseignants contractuels ont bénéficié des procédures d’intégration sur instruction présidentielle du mois de décembre dernier.
Le SNTE a, dans ce sens, soumis un certain nombre de propositions au ministère de tutelle, à travers lesquelles il revendique l’importance de ne plus recourir au « régime de contractualisation » et de cesser le recrutement des enseignants avec des « contrats temporaires ». Le syndicat propose comme alternative de passer au recrutement permanent de ces derniers, à condition qu’ils participent et réussissent aux concours de recrutement externes, en prenant en compte leur diplôme. Il propose également de leur accorder, par la suite, le statut de « stagiaires » au lieu de « contractuels », à condition qu’ils soient intégrés dans leurs postes après leur réussite dans la formation spécialisée.
L’organisation syndicale a justifié sa proposition par le fait que celle-ci permettra d’assurer, d’une part, la stabilité de l’école publique et, d’autre part, d’assurer la stabilité psychologique, professionnelle et sociale des enseignants en leur accordant un poste permanent, considérant que la stabilité au travail est le début de la réforme.
Le SNTE a tenu à souligner que le « système de contractualisation » des enseignants avait été introduit plus tôt par le ministère de l’Education afin d’atteindre deux objectifs, à savoir combler la vacance pédagogique, garantir le droit à l’éducation pour tous les Algériens et réaliser le principe de l’égalité des chances pour tous. « Personne ne nie que ce système a contribué, à un certain moment, à l’absorption partielle du chômage chez les titulaires de diplômes universitaires et a également contribué à atténuer la pénurie d’enseignants que connaît l’école publique à chaque rentrée scolaire », a expliqué le SNTE. Il a ajouté que ce système a également permis de combattre le problème de la surcharge des classes et a contribué à réduire le volume horaire. « Malheureusement, au fil du temps, ce système est devenu obsolète et source d’instabilité de l’école publique en Algérie », a regretté le syndicat.
Ce dernier a appelé à l’importance de faire profiter la catégorie des enseignants contractuels du système des droits prévu par la loi sur la fonction publique, avec toutes les références juridiques qui le réglementent.
Il convient de souligner que le ministère de l’Education nationale a lancé, dimanche dernier, une plate-forme numérique pour l’inscription des candidats au recrutement en tant qu’enseignants contractuels. Les candidats concernés sont d’abord appelés à s’inscrire sur la plate-forme en introduisant leurs coordonnées et la date d’obtention de leurs diplômes en vue de valider leurs candidatures. Cependant, l’accès au poste convoité se fera selon des critères fixés préalablement par le ministère, à savoir l’ancienneté du diplôme, l’expérience dans l’enseignement, le mérite, la conformité des diplômes avec le poste à pourvoir et la proximité avec le lieu de travail.
Après l’étape de l’inscription, les chargés de suivi de l’opération procéderont immédiatement à la sélection des candidats admis qui seront installés dans leurs nouveaux postes avant la rentrée scolaire. Cette opération de recrutement, selon le ministère de l’Education, obéira aussi à une autre condition. Il s’agit du nombre de postes disponibles et des besoins exprimés par les différentes directions de l’éducation nationale.
Pour rappel, le ministère de l’Education nationale avait lancé, en décembre 2022, une vaste opération de recrutement des contractuels qui avait alors concerné près de 62 000 enseignants, lesquels ont fini par être permanisés. Il s’agit de la plus importante opération après celle de 2011, qui a permis également de régulariser la situation d’un nombre important d’enseignants, et ce après de longues années d’attente et de contestation. En plus du recrutement des contractuels, le ministère de l’Education a lancé une opération de recrutement d’enseignants de langue anglaise et d’éducation sportive.