Grève dans les hôpitaux les 26 et 27 avril
Les mouvements de protestation refont surface dans le secteur de la santé, faisant de ce dernier l’un des plus instables. Après les syndicats des corps médical et paramédical, à savoir le SNECHU (Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires), le SNPSP (Syndicat national des praticiens de santé publique) et le SAP (Syndicat algérien des paramédicaux), lesquels ont observé une grève nationale le 7 avril dernier, c’est au tour du Syndicat national des sages-femmes algériennes (SNSFA) relevant de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS) d’annoncer une grève nationale prévue les 26 et 27 avril.
La décision a été prise à l’issue de la réunion «urgente» du conseil national de ladite organisation syndicale, tenu le 11 avril, a indiqué le SNSFA dans un communiqué rendu public ce mardi. «Après la réunion urgente du conseil national du Syndicat national des sages-femmes algériennes, tenu le 11 avril 2021 au siège de la Fédération nationale des travailleurs de la santé, à la Centrale au 1er-mai, il a été décidé, unanimement, de recourir à une grève nationale, prévue les 26 et 27 avril 2021, tout en assurant le service minimum», est-il annoncé dans le communiqué.
Selon le même document, le syndicat dénonce la dégradation des conditions socioprofessionnelles dans lesquelles les sages-femmes exercent leur fonction, et ce à travers toutes les wilayas. Le communiqué fait également état d’un «laxisme» constaté de la part du ministère de la Santé qui, selon le syndicat, n’a pas honoré ses engagements énoncés dans les PV des réunions précédentes, signés conjointement par la tutelle et le partenaire social, et ce en vue de prendre en charge les revendications et préoccupations des fonctionnaires appartenant au corps des sages-femmes.
Aussi, cette grève nationale est prévue après que la tutelle n’a pas donné suite à la correspondance du SNSFA, datée du 6 avril 2021 rappelant les mêmes engagements. Ainsi, le SNSFA demande l’application «effective» du contenu des PV des réunions, en plus de «l’intégration de toutes les sages-femmes dans les nouvelles catégories tout en tenant compte de l’ancienneté et de l’expérience professionnelle dans l’opération d’intégration».
Le corps des sages-femmes demande également de «bénéficier d’une promotion collective et de manière effective» ainsi que l’amélioration des conditions socioprofessionnelles, non sans avoir insisté sur l’abolition de ce que les protestataires qualifient de «discrimination» à l’endroit du personnel des sages-femmes.
Par ailleurs, le SNSFA demande la révision du statut particulier de sage-femme à même de corriger les insuffisances relevées, et lui permettre de bénéficier de promotions dans sa carrière professionnelle, à l’image des autres corps de la santé, rappelant la finalisation des textes d’application relatifs à la loi sur la santé, et ce en associant le syndicat à l’élaboration desdits textes. L’organisation syndicale rappelle, dans ce sens, les efforts consentis par les sages-femmes dans le domaine de la santé procréative, d’autant plus qu’elles couvrent 70% des naissances au sein des structures sanitaires.
Des efforts qui ont abouti, estime-t-on, à l’amélioration des chiffres relatifs à la mortalité des femmes et des nouveau-nés, lesquels sont passés de 57,4/100 000 accouchements en 2016 à 48,5 en 2020. Le syndicat dénonce, par ailleurs, les restrictions que subissent ses membres adhérents lors de l’exercice de leur activité syndicale à tous les niveaux et demande l’accélération des procédures pour l’installation des différentes commissions, comme convenu dans les PV de réunion qui, selon lui, demeurent des paroles sans concrétisation.
Les sages-femmes réclament une protection juridique et la diminution des poursuites judiciaires engagées contre elles dans le cadre de l’exercice de leur métier. Pour rappel, plusieurs syndicats de santé ont débrayé la semaine dernière et tenu des rassemblements de protestation dans différents établissements sanitaires, et ce à travers le territoire national.
Ces derniers ont affirmé que «les promesses du ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, d’être à leur écoute et prêt à satisfaire leurs revendications restent des paroles jusqu’à leur concrétisation».