Le sénateur James Inhofe : «Le Maroc a violé le cessez-le-feu »
Le Sénateur James Inhofe vient d’infliger un sévère camouflet au Maroc qui ne cesse de subir ces derniers jours des déconvenues sur le plan diplomatique suite à son agression contre les populations au Sahara Occidental.
Alors que son économie subit une récession de plein fouet, comme vient de l’annoncer le cabinet Bloomberg, le président de la commission de défense du Sénat américain, James Inhofe, a déclaré que le Maroc a «violé l’accord de cessez-le-feu en ouvrant une brèche illégale dans la région d’El-Guerguerat», où des Sahraouis organisent, depuis quelques semaines, des manifestations pacifiques pour réclamer sa fermeture définitive.
S’exprimant, devant le Sénat, sur l’évolution de la situation au Sahara occidental, l’influent sénateur républicain a déclaré que «le Maroc a tenté maintes fois d’utiliser l’ouverture illégale de Guerguerat pour transporter des marchandises, en violation de l’accord de cessez-le-feu des Nations unies». C’est en effet contre «cette utilisation illégale du territoire» du Sahara occidental que des Sahraouis protestent pacifiquement, a affirmé le sénateur, soulignant que «le Maroc, au lieu de reconnaître leur droit de manifester pacifiquement, lance des menaces à leur encontre».
Inhofe a fait état d’informations selon lesquelles «le Maroc envoie également des forces militaires dans la région dans le cadre d’une escalade manifeste. Ce n’est pas un problème nouveau, le Maroc tente depuis trop longtemps d’utiliser illégalement la question d’El-Guerguerat. «En plus de nier au peuple sahraoui son droit à la liberté et à l’autodétermination, le gouvernement marocain tente de voler et de piller autant que possible les terres qu’il a revendiquées illégalement», a-t-il ajouté. «Il (l’occupant marocain, ndlr) vole leurs ressources naturelles, exploite et vend illégalement du phosphate, et pêche illégalement dans les eaux» appartenant au peuple du Sahara occidental, a poursuivi James Inhofe.
Ce dernier a proposé à l’ONU d’envoyer une équipe à El-Guerguerat pour confirmer que le Maroc a bel et bien violé l’accord de cessez-le-feu. M. Inhofe a mis l’accent, en outre, sur la nécessité d’ «appliquer l’accord de cessez-le-feu de 1991. Cela rétablira la bonne foi (…) et permettra de faire de réels progrès pour parvenir à un référendum d’autodétermination au profit du peuple du Sahara occidental».
Le gouvernement sahraoui a averti fermement que l’entrée de tout élément militaire, sécuritaire et civil marocain, dans cette partie des zones libérées de la RASD, ou la soi-disant bande de séparation, sera considérée comme une agression flagrante à laquelle la partie sahraouie répliquera énergiquement, en légitime défense et en défendant sa souveraineté nationale. «Ce qui signifiera également la fin de l’accord de cessez-le-feu et enclenchera une nouvelle guerre dans toute la région», est-il mentionné.
Des informations font état de la présence sur le terrain des forces d’occupation marocaines qui ont commencé à habiller des groupes avec des habits civils, au vu et au su des observateurs de la Minurso, dans le but de les introduire dans la zone tampon, et ce afin d’attaquer des civils sahraouis en sit-in, il y a plus de deux semaines, dans le cadre de leur manifestation pacifique contre la brèche illégale à El-Guerguerat.
Après avoir placé ses forces militaires le long du mur de la honte, dans la zone adjacente à la brèche illégale dans la région d’El-Guerguerat, et en violation flagrante des termes de l’Accord militaire n°1, les forces d’occupation marocaines ont commencé à déplacer un grand nombre de gendarmes et autres forces de sécurité dans la région, est-il encore indiqué.