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Nationale

Le secteur de l’Éducation va t-il retrouver l’apaisement?

Le secteur de l’Éducation va t-il retrouver l’apaisement?

C’est sans doute le temps de l’apaisement dans le secteur de l’Education. Secoué par des grèves à répétition, par une escalade de menaces et de tensions socioprofessionnelles, les travailleurs du secteur de l’enseignement primaire, moyen et secondaire vont entrevoir une lueur d’espoir quant au règlement de leurs doléances.

C’est ainsi que l’engagement pris par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d’ouvrir un dialogue social avec les syndicats, est perçu comme un signe positif et une promesse sereine et objective. L’une des figures de proue de la contestation syndicale depuis plusieurs années, Meziane Meriane, responsable du SNAPEST, a réagi positivement à cette décision du chef de l’Etat, qui semble vouloir prendre en main le dossier, après moult tergiversations de la part des ministres et des gouvernements qui ont défilé ces dernières années.

Pour Meziane Meriane, « c’est la faute à la tutelle ( le ministère) si on est arrivé à cet état de fait. C’est elle qui a fermé les portes du dialogue ». Selon une déclaration faite ce lundi à la radio en réaction à la décision du Conseil des ministres, le responsable syndical a expliqué que « les syndicats ont planché pendant une année sur un projet de statut particulier qui est finalisé, mais bloqué au niveau du ministère ».

Le patron du SNAPEST, un des syndicats membre de la Coordination, propose la mise en place d’un planning, dans le cadre du dialogue prôné par le président de la République et exprime sa préférence pour un dialogue avec le Premier ministre pour, explique t-il « aller très vite ». Une façon indirecte de refuser carrément une nouvelle expérience de pourparlers avec la tutelle, cette dernière se dit toujours être liée par des considérations et des dispositions législatives propres à la fonction publique et qu’elle n’a pas les prérogatives nécessaires pour trancher sur des questions ou des dossiers précis.

Ces dernières semaines, l’agitation dans le secteur a pris de nouvelles tournures, avec l’émergence de grèves hebdomadaires initiées par plusieurs syndicats, qui réclament de plus en plus une amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs du secteur, impacté par la crise sanitaire qui persiste depuis plus d’une année.

Cette noria de grèves semble inquiéter les autorités, notamment dans une conjoncture politique assez tendue, avec le maintien du mouvement populaire du hirak, voire sa radicalisation dans leurs revendications politiques, et l’approche de la campagne électorale des législatives anticipées du 12 juin prochain. Les grèves des enseignants coïncident avec les débrayages dans plusieurs secteurs de la Fonction publique, comme la Santé, la Protection civile, les Impôts. Une colère sociale qui pourrait trouver des convergences et se transformer en ras le bol politique.

En fait, c’est la menace brandie par la Coordination syndicale, alors que les examens approchent dans les trois paliers, qui a fait réagir le président Tebboune, en ordonnant, lors du Conseil des ministres ce dimanche, au gouvernement Djerad d’engager un dialogue avec les différents partenaires sociaux. Ce dialogue devrait se focaliser sur deux points essentiels: amélioration de la situation socioprofessionnelle des employés du secteur de l’Education nationale et la révision du Statut particulier de l’enseignant.

Si pour le premier point, la marge pour le gouvernement est très large, notamment avec le problème du logement des enseignants, la retraite anticipée, la classification dans les métiers à risque, la révision du régime indemnitaire, l’intégration des contractuels et les œuvres sociales, le second point du statut particulier pourrait demander du temps et exiger plusieurs rounds de négociations et de consultations. Ce statut particulier de l’enseignant est une revendication majeure des syndicats qui date depuis plus de vingt ans, au temps du ministre Benbouzid.

Pour rappel, les enseignants des trois cycles de l’éducation avaient organisé le 12 avril dernier une grève à laquelle avait appelé le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’Education (CNAPESTE), afin de réclamer la prise en charge des revendications socioprofessionnelles.

L’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF), le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF) et le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), avaient appelé à observer des sit-in pour la satisfaction d’un ensemble de revendications socioprofessionnelles et pédagogiques soulevées depuis des années. D’autres syndicats ont rejoint le mouvement de colère, en dépit des invitations lancées par la tutelle pour relancer la discussion.

Avec l’engagement de Tebboune pour satisfaire les doléances des travailleurs, le secteur pourrait retrouver enfin une accalmie et une stabilité, en attendant que l’Etat dégage une improbable cagnotte d’autres dizaines de milliards de dinars pour prendre en charge les besoins de plus d’un demi million de travailleurs et améliorer leur pouvoir d’achat.

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