Le Sahara occidental et les enjeux géopolitiques sous-jacents : La lutte pour la justice contre la loi de la jungle
Le conflit du Sahara Occidental, considéré comme la dernière colonie d’Afrique, continue de diviser la communauté internationale. Des experts ont souligné l’importance de respecter le droit international et de permettre au peuple sahraoui de déterminer son avenir à travers un référendum d’autodétermination.
Une rencontre a été organisée jeudi en fin de journée sous le thème « Le Sahara occidental : dernière colonie d’Afrique », au 27e Salon international du livre d’Alger (SILA). Le représentant permanent de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) auprès de l’Union africaine (UA), Malainin Lakhal, et le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Said Ayachi, ont soulevé des questions essentielles concernant la manière dont le conflit est perçu et manipulé à l’échelle internationale.
Le premier point soulevé par les deux intervenants est la nécessité de résoudre le conflit du Sahara occidental en appliquant le droit international et en respectant les résolutions de l’ONU. Malainin Lakhal a vigoureusement souligné que le respect des principes du droit international était la clé de la résolution de ce conflit.
Cependant, il a également mis en lumière un phénomène préoccupant : des puissances extérieures, notamment la France et certains pays européens, continuent de soutenir les intérêts du Maroc dans la région, bien au-delà des considérations humanitaires ou des principes de justice. Cette ingérence, souvent motivée par des intérêts économiques, entrave toute avancée vers une solution durable. Selon M. Malainin, « il est inacceptable que la cause sahraouie continue à évoluer sous la loi de la jungle. Nous nous dirigeons vers la fin de l’histoire. Ceux qui bloquent ce processus s’éloignent des valeurs et principes humains fondamentaux ».
Le rôle de la communauté internationale apparaît ainsi comme l’un des principaux obstacles à la paix au Sahara occidental. Les interventions étrangères, qui se concentrent principalement sur l’exploitation des ressources naturelles de la région, notamment le phosphate, compliquent davantage les efforts pour parvenir à un règlement du conflit. Said Ayachi a souligné que « les Marocains eux-mêmes ne bénéficieront pas de ces richesses, et sont manipulés dans un conflit fictif avec leurs voisins sahraouis ».
Said Ayachi a abondé dans ce sens, en insistant sur le fait que ces puissances étrangères ont non seulement des intérêts économiques dans la région mais qu’elles manipulent également le Maroc dans un conflit fictif, à des fins géopolitiques et économiques. Selon lui, le Maroc sait très bien qu’un référendum sur l’autodétermination du Sahara occidental mènera à un choix clair en faveur de l’indépendance du peuple sahraoui.
Derrière cette dynamique se cache une question de souveraineté et de respect des droits humains. La RASD se présente comme un acteur régional majeur, mais son rôle au sein de l’Union africaine est souvent perçu comme affaibli par la non-coopération de certains Etats et la domination des puissances coloniales passées, notamment la France. Le constat de Ayachi, selon lequel l’Union africaine n’a pas réussi à jouer un rôle actif et déterminant dans le règlement du conflit, est un appel à repenser la place de cette organisation dans les processus de paix en Afrique.
A cela s’ajoute un autre aspect fondamental : la solidarité africaine. Le Sahara occidental est le dernier vestige de la colonisation en Afrique, et pour les intervenants, il est impératif que le continent fasse front commun pour mettre fin à cette injustice historique. Cette position a une double portée. D’une part, elle critique la faiblesse de certains Etats africains, encore sous l’influence de leurs anciennes puissances coloniales. D’autre part, elle rappelle que l’Afrique doit défendre ses principes d’indépendance et de solidarité, et ne pas laisser des intérêts étrangers s’immiscer dans ses affaires internes.
Said Ayachi a mis en lumière les défis de la diplomatie internationale et la complexité du rôle que jouent les acteurs internationaux dans le conflit. Alors que certains Etats membres de l’Union africaine, tels que l’Algérie, continuent de soutenir fermement le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, d’autres, influencés par des intérêts géopolitiques et économiques, restent silencieux ou se rangent du côté des puissances coloniales.
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