Le retour de Tebboune prévu avant le 31 décembre

Pour la première fois, depuis près de deux mois, le président de la République Abdelmadjid Tebboune est apparu dimanche à la télévision, expliquant être «en convalescence» pendant encore deux ou trois semaines, six semaines après son hospitalisation en Allemagne pour être soigné du Covid-19.

Le Président Tebboune, qui s’est adressé directement via son compte Twitter aux Algériens, depuis son lieu de convalescence en Allemagne, a fait taire les rumeurs distillées sur sa maladie. En effet, les uns le disaient atteint d’un AVC et d’autres le donnaient pour mort, et ce tout au long de son absence prolongée en Allemagne. Le chef d’Etat a indiqué que sa période de convalescence «pourrait être prolongée d’une à trois semaines», nécessaires pour «reprendre des forces», ajoutant que son retour au pays «est proche pour poursuivre l’édification de l’Algérie nouvelle». Le président Abdelmadjid Tebboune s’est même permis de donner aux Algériens un «rendez-vous bientôt sur le territoire national». «Dans dix à quinze jours, au plus tard, je serai de retour au pays pour que nous puissions  construire ensemble l’Algérie nouvelle, mais malgré mon absence, l’Algérie était toujours dans mon cœur et sachez que je suis de près, heure par heure, la situation du pays», a ajouté le président Tebboune. Si nombre d’observateurs ont focalisé sur les «trois semaines» nécessaires à sa guérison totale pour spéculer sur son absence au-delà du 31 décembre, date limite pour la signature de la loi de finances 2021, il est aujourd’hui quasi certain que le président Tebboune sera de retour en Algérie avant cette date puisqu’il devra absolument signer cette loi qui débloque les comptes pour l’année 2021. Tout au mieux, il sera présent, ici en Algérie, dans une dizaine de jours et continuera ensuite les jours de convalescence. Deuxième enseignement majeur : le processus post- Constitution n’a pas été abandonné comme le craignaient certains. Le président de la République a indiqué avoir enjoint à la Présidence de coordonner avec la commission d’experts présidée par le Pr Laraba, chargée de l’élaboration du projet de révision de la loi organique relative au régime électoral, afin que le document en question soit prêt «dans les meilleurs délais, soit dans 10 à 15 jours», et ce en vue de «lancer le processus post-Constitution». En langage politique, cela signifie que le chef de l’Etat maintient sa «feuille de route» avec quelques mois de retard dû à la pandémie de la Covid-19 et à sa maladie avec, en point de mire, la préparation des élections législatives et locales anticipées. Pour rappel, cette commission, qui a été installée le 19 septembre dernier, est chargée de l’élaboration du projet de révision de la loi organique portant régime électoral. Le président de la République a même donné des orientations aux membres de la commission nationale concernant leurs missions, mettant l’accent sur la «définition de normes électorales transparentes» qui consacrent une «rupture totale avec les mauvaises pratiques du passé», en «interdisant le système des quotas» dans la répartition des sièges et «l’achat des consciences» et en séparant argent et politique en tant que «conditions indispensables» pour la «moralisation de la vie politique» et la «garantie d’élections» reflétant réellement la volonté populaire. Ces conditions vont donner naissance à des «institutions démocratiques, intègres et crédibles» a-t-il promis. Et c’est cette promesse, maintes fois renouvelée, du chef de l’Etat de poursuivre son œuvre qui fait peur aux forces qui redoutent le renouveau craignant pour leurs intérêts et distillant des rumeurs malveillantes.