Le retour aux élections au centre des débats
Les yeux des observateurs seront braqués sur la rencontre de l’opposition ce samedi à Ain Benian. Parmi les personnalités ayant confirmé leur participation à cette rencontre dite « des forces du changement » qui regroupe les partis FJD, Jil Jadid , Ahd 54, le MSP, El-Adala, et Talaie El-Houriyet, il faut citer Me Ali Yahia Abdennour, l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, l’ancien ministre des AE Ahmed Taleb Ibrahimi, la moudjahida Djamila Bouhired, et la sœur de Larbi Ben M’hidi. D’autres personnes seraient contactées, à l’instar de l’ancien président Liamine Zéroual, l’ancien chef de gouvernement sous Chadli Mouloud Hamrouche.
Parmi les partis invités, le FFS pourrait participer à ces assises, alors que le RCD s’est montré réticent sans pour autant fermer la porte à une éventuelle participation.
Le président du conseil consultatif du FJD, Lakhdar Benkhellaf, a déclaré récemment que la conférence du dialogue national s’intitulera « Assises nationales du dialogue », et verra la participation de tous les acteurs sur la scène politique (partis, société civile, syndicats et militants du hirak, en vue « d’élaborer un document, objet de discussion et de validation qui pourrait, une fois adopté, offrir au pays une sortie de crise ». Il a précisé que ce document serait « une feuille de route pour le dialogue qui pourra être engagé entre les différentes franges de la société algérienne et le pouvoir, afin de trouver un mécanisme pour sortir de la crise.
Le dirigeant du FJD a ajouté, au sujet de la feuille de route proposée à la mi-juin par les représentants de la société civile, qu’« elle n’est pas très différente de celle qui sera débattue à l’occasion des assises nationales du dialogue, étant donné que la majorité de ces syndicats et associations sont membres des Forces du changement qui regroupent des partis de l’opposition, des syndicats, des associations et des personnalités ».
La feuille de route qui sera examinée et adoptée par les pratiquants à cette rencontre repose essentiellement sur « le retour au processus électoral le plus vite possible, mais avec des garanties réelles pour assurer la régularité des élections, la révision du code électoral et l’élaboration d’une loi organique pour l’instance devant superviser et organiser ce rendez-vous », tout en accordant le « temps suffisant » pour l’installation de cette instance aux niveaux central et local ». L’autre partie de l’opposition, regroupée autour de l’ « alternative démocratique » et composée des partis politiques signataires du pacte politique pour une véritable transition démocratique (FFS, PT, RCD, UCP, PST, MDS, PLD et une aile de la LADDH) s’élève « contre la multiplication d’actes répressifs contre le mouvement populaire et tous les acteurs qui rejettent l’agenda du pouvoir » selon un communiqué ayant sanctionné leur troisième rencontre mardi dernier : « Les déclarations du régime inhérentes à l’accompagnement du mouvement populaire » et les « appels au dialogue » lancés par le régime en place sont contredits de manière flagrante par ses mesures belliqueuses contre tous les acteurs qui s’opposent au plan de sauvetage du régime/système qui veut imposer une élection présidentielle », relèvent ces partis qui dénoncent « l’offensive répressive qui s’est accélérée, marquée notamment par la mise sous mandat de dépôt, le 30 juin dernier, de plusieurs manifestants pour le port de l’emblème amazigh », ajoute la déclaration qui s’étonne que le jour-même, « un symbole de la Révolution algérienne, Lakhdar Bouregaâ, commandant de l’ALN, opposant au système et membre fondateur du FFS, ait été incarcéré pour avoir exprimé une opinion politique. Une incarcération suivie par une infâme campagne
de dénigrement et de diffamation à son encontre par les médias publics et privés, devenus organes de propagande du régime ». Ces partis ont décidé d’une action commune en manifestant ensemble le 5 juillet 2019, 57e anniversaire de l’indépendance nationale, et appellent « les Algériennes et les Algériens « à manifester massivement et pacifiquement pour exiger le départ définitif du système, la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, l’arrêt de toutes les mesures répressives et le respect des libertés démocratiques ».