Le rapport de la Gendarmerie nationale dévoile un « génocide » routier – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Le rapport de la Gendarmerie nationale dévoile un « génocide » routier

Le rapport de la Gendarmerie nationale  dévoile un « génocide » routier

La moyenne quotidienne des accidents routiers constatés par la Gendarmerie nationale (GN) en 2017 était de l’ordre de 29 accidents, contre 40 accidents durant l’année 2016, soit une baisse de onze accidents par jour.

Entre 2000 et 2017, le Commandement de la Gendarmerie nationale a comptabilisé 400 538 accidents de la circulation à travers tout le réseau routier du territoire national, faisant près de 58 000 morts, dont près de 1 000 enfants, ainsi que plus de 550 000 personnes blessées. Le bilan de la Gendarmerie nationale a par ailleurs constaté 17 752 décès, uniquement entre 2013 et 2017. Ce bilan s’ajoute à celui déjà établi pour la période allant de 2001 à 2012, lequel fait état de plus de 40 000 morts dont 504 enfants.

Les deux bilans donnent ainsi près de 58 000 morts sur les routes en dix-sept ans. Concernant les blessés, si leur nombre a dépassé les 550 000 cas en dix-sept ans, il reste qu’un recul surprenant a été noté durant ces cinq dernières années, a souligné la Gendarmerie nationale. Alors qu’on dénombrait 49 120 blessés durant l’année 2013, quatre ans plus tard, soit en 2017, leur nombre a fortement diminué pour atteindre 18 175 blessés. Une performance jamais enregistrée auparavant, explique le Commandement de la Gendarmerie nationale. Ainsi, entre 2013 et 2017, la GN a constaté un net recul du nombre d’accidents de la circulation mais aussi de morts et de blessés à déplorer, et ce malgré une hausse considérable du parc automobile du pays. En chiffres, durant 2013, le nombre de décès suite aux accidents de la route a été de l’ordre de 3 748 morts alors qu’en 2017, il était de 2 913 morts, soit 853 morts en moins en 2017. Le pic a été atteint en 2014, avec 3 984 victimes enregistrées par les unités de la Gendarmerie nationale, notamment la section de sécurité routière (SSR). En 2015, le nombre de morts est passé à 3 801, soit moins de 100 morts par rapport à l’année 2014. Durant l’année 2016, les accidents routiers ont provoqué moins de dégâts humains avec 3 306 morts et 25 750 blessés, soit l’un des meilleurs bilans.

L’explication de cette baisse des accidents, et donc celle des pertes humaines, s’expliquent par les grands efforts consentis par les unités de la Gendarmerie nationale et celles des autres forces de sécurité mobilisées pour un seul objectif, celui de réduire le taux de mortalité sur les routes. Un pari presque gagné pour la Gendarmerie nationale car, malgré ces résultats plus que positifs, le nombre de morts et celui d’accidents de la circulation sont toujours alarmants.

Le parc automobile a dépassé les 8,8 millions de véhicules en 2017

Une forte croissance du parc automobile du pays a été constatée. Officiellement, en 2017 le parc automobile a atteint 8 858 162 véhicules contre seulement 2 947 517 en 2000. Ayant presque triplé en l’espace de dix-sept ans, il est appelé à augmenter davantage au cours de la prochaine décennie. Durant l’année 2000, le nombre d’accidents de la circulation a atteint 19 000, mais ce qui est surprenant, c’est qu’en 2017, il a fortement diminué pour atteindre 10 500 accidents, en dépit d’une forte croissance du parc automobile. Selon les explications de la Gendarmerie nationale, le renforcement de son dispositif routier grâce à de nouveaux radars plus modernes, en sus de la « répression » contre la délinquance routière, sont à l’origine de cette baisse. En matière de surveillance du réseau routier national, les différentes unités de la Gendarmerie nationale ont exécuté le plus grand nombre de patrouilles mobiles en 2017 et ont dressé le plus grand nombre de barrages de

contrôle durant la période en question. En 2017, plus de 850 000 patrouilles mobiles ont été effectuées sur les réseaux routiers du pays, tandis que le nombre de barrages dressés a dépassé les 711 000 points de contrôle.

Une hausse de 22% des amendes forfaitaires en 2017

Sur le plan répressif, la Gendarmerie nationale a enregistré une hausse du nombre de délits et d’infractions durant l’année 2017, avec plus de 889 000 P.-V. établis par les gendarmes. Au total, 607 891 délits et 281 499 infractions ont été enregistrés durant l’année 2017. Les infractions ont connu en 2017 une hausse de près de 22% par rapport à l’année 2016 ; quant aux délits, ils ont grimpé de 7% entre 2016 et 2017. Il convient de souligner qu’il y a eu plus de 1,8 million d’amendes forfaitaires à l’encontre des automobilistes. En payant leurs pénalités, ces derniers ont permis de renflouer les caisses du Trésor public avec près de 339 milliards de centimes durant l’année 2017. Entre 2015 et 2017, près de 1 000 milliards de centimes sont entrés à la caisse du Trésor public à travers le paiement de plus de 5 millions d’amendes forfaitaires. Durant cette période, le taux a grimpé une année après une autre, avec une hausse de plus de 17%, sanctionnant quelque cinq millions de conducteurs. Il en est de même pour le retrait de permis pour lequel la Gendarmerie nationale a enregistré, durant l’année 2017, un pic avec le retrait de plus de 1,6 million de permis de conduire.

Les piétons à l’origine de 7% des accidents

Les piétons ont contribué, malgré eux, à l’augmentation des accidents de la circulation durant l’année passée. En effet, en 2017, 7,2% des accidents ont été causés par les piétons. Cependant, ce qui provoque chaque année des accidents de la circulation, c’est le facteur humain. 9 029 accidents ont été causés par des conducteurs (85,95%). L’état des véhicules a été à l’origine durant la même période de 467 accidents de la circulation (4,45%). Enfin, 2,59% des accidents ont été provoqués par, notamment, l’état des routes et le climat. Ainsi, 272 accidents routiers ont été constatés en 2017, note la Gendarmerie nationale.

L’inconscience des conducteurs à l’origine des accidents

Concernant le comportement des conducteurs sur les routes, la Gendarmerie nationale a signalé plusieurs cas de conduite dangereuse ayant entraîné des pertes en vies humaines. L’excès de vitesse est le facteur qui est le plus constaté par la Gendarmerie nationale, avec un taux de 37% et 3 898 accidents en 2017. Le bilan de la GN a néanmoins montré une forte diminution des accidents causés par l’excès de vitesse durant 2017 (30%).

Une baisse qui a été le fruit d’un plan spécial adopté par le Commandement de la Gendarmerie nationale depuis 2014 et qui, au fil de ces quatre dernières années, a connu une diminution progressive du taux de mortalité sur les routes et des accidents de la circulation. Le mauvais comportement des usagers de la route (dépassement dangereux, excès de vitesse, etc.) a malheureusement causé 1 225 accidents de la circulation durant l’année 2017 et représente 11,66% du taux des accidents constatés. Le non-respect du feu rouge, la circulation en sens inverse, les manœuvres dangereuses et l’ignorance des piétons ont contribué, à leur tour, à la multiplication des accidents routiers en 2017, avec un taux de près de 22%.

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