Le Ramadhan, entre cupidité et gaspillage

Le mois de ramadhan est synonyme de comportements atypiques forcement incompréhensibles. Si les consommateurs sont pris par la frénésie des achats, qui provoque, au demeurant, du gaspillage, des commerçants cupides, n’hésitent pas à recourir à tous les subterfuges pour réaliser des profits supplémentaires. Les mises en garde et les alertes pour abandonner ces habitudes néfastes ne cessent d’être lancées. Souvent sans échos.
C’est dans ce sens que des actions de sensibilisation sont menées ici et là. Les associations qui prennent le relais et occupent la scène en ce mois de ramadhan, incitant consommateurs et commerçants à adopter des comportements raisonnables . C’est le cas de l’association nationale El-Aman pour la protection des consommateurs, qui a émis un nombre de recommandations censées favoriser un mois de Ramadhan sans ostentation ni dérapage.
Dans un communiqué, l’association s’est adressée aux pouvoirs publics, aux opérateurs économiques et commerçants, ainsi qu’aux consommateurs. Tout en saluant les mesures « fortes et nécessaires » prises par les pouvoirs publics, relatives, entre autres, à l’approvisionnement du marché des denrées alimentaires, l’association estime que les autorités doivent renforcer les mesures de maîtrise, de régulation et de surveillance.
El-Aman recommande, dans ce sens, « le renforcement des commerces et des marchés de proximité ainsi que des dispositifs de contrôle à tous les niveaux ». Elle préconise également la nécessité d’imposer aux commerçants le respect des horaires d’ouverture, de fermeture, la continuité des services et la disponibilité des produits alimentaires de base.
Souvent ignoré par nombre de commerçants, l’affichage des prix sur les étiquettes des produits devrait être rendu obligatoire, selon l’association de protection des consommateurs, qui appelle à la généralisation de cette mesure au niveau des marchés de fruits et légumes.
Selon l’association, il est aussi recommandé de bannir le marché de l’informel, qui est qualifié de « source de tous les détournements et de tous les maux dans la sphère socio-économique et commerciale ». Elle appelle à circonscrire toutes les activités « circonstancielles, opportunes et parasites qui voient le jour lors du mois de ramadhan et à l’origine de risques sanitaires reconnus ».
A l’adresse des opérateurs économiques, des distributeurs et des commerçants, l’association a lancé un appel à cette catégorie, dont le rôle est primordial durant cette période. Elle les incite à « apporter une contribution significative en matière de quiétude sociale, à l’heure où nombre de foyers vivent une situation financièrement précaire ».
Ils sont appelés à maintenir le niveau de production voire le renforcer dans le but d’assurer un approvisionnement régulier et suffisant du marché tout en distribuant exclusivement la production dans le marché formel.
L’association, qui appelle à l’application des normes sanitaires, interpelle les opérateurs sur la nécessité de réduire « symboliquement les prix », mais aussi de réduire le sucre, le sel et les matières grasses dans les produits transformés. Fortement diffusées sur les différents supports à l’occasion du mois sacré, la publicité « excessive » des produits de consommation alimentaire devrait être bannie.
Connu par l’adoption de nouvelles habitudes alimentaires durant ce mois, le consommateur doit, de son côté, jouer son rôle et surtout revoir son mode de consommation. Il est donc nécessaire d’établir « un mode de consommation sain et équilibré » en privilégiant notamment la consommation des produits de saison et frais, de « composer intelligemment l’assiette », de bien s’hydrater et de maintenir une activité physique modérée et régulière.
Un comportement diffèrent devrait être, par ailleurs, adopté par les citoyens qui sont invités à « prioriser l’approvisionnement dans les commerces de proximité », à « favoriser un approvisionnement hebdomadaire » et à planifier et budgétiser les dépenses afin d’adopter une consommation responsable et rationnelle.
Et dans le souci de lutter contre le gaspillage, qui prend des proportions alarmantes durant cette période, il est recommandé de bannir toute « surconsommation, source de gaspillage », de « réutiliser les restes alimentaires » et, surtout, de ne pas « succomber aux publicités trompeuses et mensongères ».
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