Le prochain forum contre le terrorisme à New York
Les Etats-Unis coordonnent depuis peu avec l’Algérie sur un éventail de questions notamment politiques, sécuritaires et de lutte contre le terrorisme. Ainsi le Dialogue stratégique, dont la première réunion s’était tenue en octobre 2012 à Washington, a été instauré à la faveur de l’intensité des relations entre l’Algérie et les Etats-Unis depuis ces cinq dernières années, si bien que les dirigeants des deux pays ont décidé de les structurer dans un cadre formalisé et de conférer un caractère régulier aux concertations bilatérales.
Outre sa qualité de pays membre du programme Partenariat pour la lutte contre le terrorisme transsaharien (TSCTP), l’Algérie joue un rôle-clé au sein du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF, lancé en 2011 à New York) pour unir les pays aux vues similaires dans l’élaboration de stratégies efficaces contre les enlèvements contre rançon, laquelle constitue une source de financement considérable pour les groupes extrémistes en Afrique du Nord. Dans le cadre de l’échange autour de la lutte antiterroriste entre l’Algérie est les Etats-Unis d’Amérique, le ministre algérien délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel a rencontré hier mardi les représentants de la cellule antiterrorisme du Département d’Etat américain. Messahel a, à ce propos, indiqué, peu avant le lancement du premier sommet afro-américain, qu’il a été sollicité par la cellule antiterroriste du département d’Etat pour débattre de ce dossier.
Les préparatifs du Forum mondial de lutte contre le terrorisme qui va se tenir le 25 septembre prochain à New York seront à l’ordre du jour des discussions entre les deux parties, et ce, dans le but de renforcer la coopération entre l’Algérie et les Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme, notamment depuis que la vaste région du Sahel est devenue l’un des terrains de jeu des djihadistes après la chute du régime libyen de Mouammar El Gueddafi en 2011. Washington a eu à réaffirmer en avril dernier, lors de la visite du secrétaire d’Etat John Kerry à Alger, sa volonté à travailler en coordination avec Alger pour sécuriser la région du Sahel.
La sous-secrétaire d’Etat américaine aux Affaires politiques, Wendy Sherman a évoqué également en juin dernier une coopération tous azimuts avec l’Algérie pour combattre le terrorisme au Sahel. De même que la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis à Alger, Mme Joan Polaschik, a soutenu récemment devant le Sénat américain, avant de prendre son poste à Alger en remplacement de S. Esher, que la relation entre les Etats-Unis et l’Algérie continuait «à se consolider de plus en plus fortement» et que depuis les attentats du 11 septembre 2001, les deux pays «se sont joints pour la lutte contre le terrorisme».
L’Algérie, a-t-elle encore affirmé, est «sur les lignes de front de la lutte contre le terrorisme» après avoir subi ce fléau durant les années 1990 et, plus récemment, l’attaque de l’installation gazière d’In Amenas en janvier 2013. Mme Polaschik a souligné que si la lutte antiterroriste et la question sécuritaire demeurent la «pierre angulaire» des relations entre les deux pays, la coopération bilatérale s’est également élargie au-delà du contre-terrorisme pour former un solide partenariat dans les domaines diplomatique, politique et économique. Poursuivant son intervention, elle a assuré au Congrès qu’en dépit de l’insécurité et de la situation dangereuse qui règnent dans des pays limitrophes à l’Algérie, le gouvernement algérien «est profondément engagé» pour assurer la sécurité du personnel et des établissements américains activant en Algérie.
Elle a également évoqué les mesures prises par l’Armée algérienne pour sécuriser la frontière de l’est de l’Algérie afin de combattre la contrebande et la prolifération des armes, ainsi que l’établissement d’une «coopération sécuritaire étroite» avec la Tunisie pour faire face aux terroristes. Sur un autre plan, Mme Polaschik a mis en exergue le rôle de médiateur dans les conflits à travers le continent africain qui «restera vital pour trouver des solutions pacifiques».