Le président de l’ONSC à Tizi Ouzou : La démocratie participative et l’économie locale à l’ordre du jour

C’est avec les honneurs que le président de l’Observatoire national de la société civile (ONSC), Noureddine Benbraham, a été accueilli, samedi à Tizi Ouzou, où il était venu rencontrer les acteurs de la société civile, notamment les membres des comités de villages et des associations, mais surtout pour expliquer et vulgariser le concept de l’Observatoire national de la société civile qui a pour triptyque : « société civile – citoyenneté – développement local ».

Cette rencontre, abritée dans l’espace de la maison de la Culture Mouloud-Mammeri, a été l’occasion pour Noureddine Benbraham de souligner le rôle majeur de l’initiative citoyenne dans le développement du pays. Le président de l’ONSC a commencé son discours en faisant l’historique de « tadjmaït » du village, où la démocratie et l’esprit d’initiative étaient les deux principaux éléments basiques de réussite de tout projet. Dans ce sens, Noureddine Benbraham n’a pas manqué de faire les éloges des villages kabyles dont le positivisme de leur forme organisationnelle date d’avant l’ère coloniale.

Il a ajouté que la culture démocratique de la wilaya de Tizi Ouzou sera, dès lors, une référence pour l’ensemble des wilayas du pays. Au passage, le président de l’ONSC a évoqué le soutien de la cause palestinienne par le peuple algérien puisque la défense des causes justes a toujours été l’apanage de l’Algérien.

Revenant à ce qui relève directement de la mission et de la compétence de l’ONSC, M. Benbraham a dit explicitement que le développement dépend fondamentalement de l’implication citoyenne et, de ce fait, de la liberté de dialogue et d’expression. Dans le même sens, il a plaidé pour « l’encadrement de la société ». Il a souligné l’importance de la jeunesse, d’où la nécessité de l’écouter et l’accompagner dans ses initiatives.

Pour sa part, le wali, Djillali Doumi, qui a fait le discours d’ouverture, a mis l’accent sur les attentes de l’Algérie concernant sa jeunesse. Djillali Doumi a mis aussi en valeur le rôle prépondérant des comités de villages et du mouvement associatif dans le développement local. Après l’intervention de ces personnalités, la parole a été donnée aux gens de la science.

C’est ainsi que le Pr Arezki Chennane de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a pris la parole pour souligner les différentes conditions de la réussite du développement local. Il s’agit, entre autres, de définir et de faire jouer à chaque partie concernée le rôle qui est véritablement sien.

L’intervenant a également incité l’assistance, nombreuse et attentionnée, à ne pas faire d’amalgame entre les concepts de la société civile et la citoyenneté. Tout en mettant en exergue de rigoureux paramètres scientifiques, le Pr Arezki Chennane a fait inclure dans ceux-ci le rôle des pouvoirs publics dans l’accompagnement des projets de développement dans le cadre de l’initiative citoyenne.

D’autres enseignants et chercheurs de l’université Mouloud-Mammeri sont intervenus dans le même sens, plaidant pour le respect des rigueurs scientifiques et la mobilisation de toutes les parties concernées afin d’assurer la synergie nécessaire quant à l’aboutissement du projet initié.

Agissant toujours dans la dynamique du sujet, les organisateurs de cette manifestation ont invité des présidents de comités de villages à parler des expériences de leurs villages respectifs dans la réussite de la démocratie participative et l’implication directe du citoyen. Selon les témoignages de ces différents présidents de comités de village, l’organisation, la discipline et la concertation entre villageois sont la principale clef de la réussite.

Le village d’Ath-Koufi a financé deux projets de développement dépassant 1,85 milliard de centimes, et ce sans le moindre concours des pouvoirs publics. Au village Izza, dans la commune de Yakouren, par l’initiative citoyenne, la culture du safran fait actuellement merveille. Le projet en question a été initié par 18 femmes.

D’autres femmes de ce même village, agissant dans le cadre de la formule « Femme rurale », se sont lancées dans un vaste projet portant sur la culture oléicole. Ce même projet a été salué par l’Union européenne qui a décidé de le financer et de l’appuyer.

Une multitude d’autres villages de la wilaya de Tizi Ouzou ont, par le respect de la démocratie et l’initiative citoyenne, réussi des projets de développement au coefficient certain. Notons enfin que, selon sa feuille de route, après le rendez-vous de la maison de la Culture Mouloud-Mammeri, Nourredine Benbraham devait se rendre dans l’après-midi à Ath-Yenni, plus exactement au village Ath Lahcène, puis dans la commune de Mekla.

Dans ces deux localités, le président de l’ONSC devait rencontrer les jeunes et recenser leurs différentes préoccupations, mais aussi et surtout les sensibiliser à ce qu’attendent d’eux leurs compatriotes.