Le président de la CAF à Alger : Une étape à l’ombre … de la légende Mandela

Un détour et des convictions. Des remises en ordre en perspective rendus nécessaires par des idéaux et deux pays que tout unit. Beaucoup de promesses aussi alors que la structure faitière du ballon rond africain est à un tournant annonçant bien des changements
Il est venu, il a vu, parlé et, surtout, écouté. A dû prêter une oreille plus qu’attentive au Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui l’a reçu dans ce qui aura été le sommet d’une visite qu’on pourrait qualifier d’historique. Sinon « spéciale » pour bien des raisons. Bien des côtés. Le point d’orgue d’une étape africaine « spéciale », la raison, on l’aura compris, les relations bilatérales historiquement plus que « spéciales » (on se répète) unissant les deux pays.
Motsepe, considérant (on peut le croire), et à juste titre, son détour par la Mecque de l’Afrique de particulièrement décisif pour le reste d’un mandat qu’il vient juste d’entamer. Sur fonds de grosses remise en cause, le legs laissé par son prédécesseur, le Malgache Ahmed Ahmed, poussé à la démission pour diverses affaires, étant lourd à porter.
En plus de l’influence grandissante de certains membres du Comité Exécutif, à l’image du N°1 du football marocain, Lekjaa, qui faisait (fait encore ?) la pluie et le beau temps au sein d’une institution marquée, bon an mal an, par des scandales à répétition entachant une crédibilité particulièrement mise à mal, le règne d’un Issa Hayatou ( qui s’en souvient ?) laissant des traces indélébiles, la corruption, à grande échelle et érigée en règle, n’ayant de cesse d’ébranler un édifice finissant par s’écrouler.
Motsepe, le Sud-africain, en besoin de soutiens pour asseoir son fauteuil et mener à bien son programme de refonte, des dossiers lourds et épineux s’amoncellent sur son bureau en plus de ceux en souffrance depuis l’ère Ahmed, sans parler de l’empire Hayatou qui a régné en maître absolu de lieux où le népotisme, le clientélisme et les pots de vin ont en fait une tour d’ivoire ouverte à trous les vents.
C’est un football en souffrance et à la recherche d’un nouveau souffle, voire d’une véritable révolution (des mentalités notamment et dans la gestion) croulant sous le poids des affaires et qu’il prend les commandes, sa venue, à Alger, intervenant au moment où le football algérien se choisit un nouveau chef. Une conjoncture particulière où il s’agira de savoir avec qui il faut le faire et sur qui compter, la mission ne s’annonçant pas de tout repos, les forces d’inertie ne manquant pas.
Plus que tâter un terrain dans des terres pas inconnues pour le peuple d’Afrique du Sud (un pays, celui de la légende Mandela, le Prix Nobel de la paix qui a su conduire sa nation vers la liberté, l’icône et ami de l’Algérie), Motsepe a dû se rendre à l’évidence, constater combien ces mêmes relations dépassent le cadre sportif et ne sauraient entacher de quelque manière que ce soit l’unité de destin qui les unit, après sa sortie du palais présidentiel où le Chef de l’Etat a dû en souligner la noblesse.
A l’ombre donc du « dernier grand libérateur du 20e siècle », celui qui disait toute sa gratitude éternelle en direction de notre pays en des mots entrés dans la postérité (« Une Algérie qui a fait de moi un homme »), Motsepe a vu Alger. A su écouter. S’est fait une idée de ce que peut être l’apport de l’Algérie à son œuvre de remise sur rails d’un football africain capable de mieux. Du meilleur. Qu’en sortira-t-il ?
Qu’attendre de ce détour de deux jours dont on ne saura pas plus que les déclarations protocolaires ?
Quand commencera la vraie mission du nouveau président de la Faf, Djahid Zefizef qui sait au moins que ce ne sera pas partie facile, lui qui ne tardera pas longtemps (il le sait déjà) à se faire une idée sur ses prérogatives extra-muros et le long chemin à faire pour assumer ( les complots, et encore plus les coalitions douteuses, sont légion dans une maison Caf, voire Fifa, où le jeu des alliances fait rage) au mieux sa mission de remettre à sa vraie place le sport-roi national bizarrement hors-circuit. Que se sont-ils dit, lui et Motsepe, sur les sujets sensibles, pour ne pas dire qui fâchent, depuis Tchaker et le scandale contre le Cameroun ?
En quoi la défense des intérêts de notre football peuvent-elles paraître à ce point relever (la question ne se posant même pas) de l’impossible pour un homme en principe préparé pour, lui dont l’expérience (il a travaillé successivement avec Raouraoua, Zetchi et Amara, ce qui n’est pas rien, au passage) lui permet de relever ce genre de défis d’ordre diplomatique. Et il sait pourquoi…
Allez à la page entière pour voir et envoyer le formulaire.