Le Premier ministre Italien à Alger pour discuter des questions énergétiques

A l’invitation du président de la République, Abdelamadjid Tebboune, le Premier ministre italien Mario Draghi effectuera ce lundi 11 avril une visite officielle en Algérie.

Il sera accompagné d’une forte délégation, dont le ministre des Affaires étrangères,  Luigi Di Maio,  le PDG de la compagnie ENI,  Claudio Descalzi, et le ministre de la Transition énergétique, Roberto Cingolani, ainsi que des hommes d’affaires.  Il rencontrera le président de la République Abdelmadjid Tebboune au palais d’El Mouradia. Un iftar est prévu après la rupture du jeûne dans la résidence d’Etat. Après une série d’entretiens et une rencontre avec la communauté italienne établie en Algérie, le PM italien regagnera Rome en fin de soirée.

Cette visite a été longuement préparée par les deux pays, notamment depuis quelques semaines avec l’exacerbation des tensions mondiales suite à la guerre en Ukraine et les mesures de rétorsions des Etats Unis et de l’Union européenne.

L’objet de cette visite sera dominé par l’actualité énergétique, notamment l’augmentation des approvisionnements en gaz délivré en Italie. Rome ambitionne de rentabiliser au maximum la capacité du gazoducgazoduc Un gazoduc est une canalisation destinée au transport de matières gazeuses sous pression, la plupart du temps des hydrocarbures. Selon leur nature d'usage, les gazoducs peuvent être classés en trois familles principales : 1- gazoducs de collecte, ramenant le gaz sorti des gisements ou des stockages souterrains vers des sites de traitement. 2- gazoduc de transport ou de transit, acheminant sous haute pression le gaz traité (déshydraté, désulfuré, ...) aux portes des zones urbaines ou des sites industriels de consommation 3- gazoducs de distribution, répartissant le gaz à basse pression au plus près des consommateurs domestiques ou des petites industries. Transmed, espérant devenir d’ici l’an prochain un hub gazier qui desservira toute l’Europe, grâce à d’autres achats et acquisitions de pays producteurs de gaz comme l’Azerbaidjan.

Outre l’augmentation d’approvisionnement en gaz à court et à moyen terme, l’accord comprendrait également des co-investissements dans des projets d’énergie renouvelable. D’autres dossiers sont également au menu des entretiens entre Tebboune et Draghi, comme l’investissement et la coopération dans le secteur de la PME.

Enfin, Draghi devrait mettre les dernières retouches dans la perspective de la tenue du  prochain sommet intergouvernemental prévu à Alger en automne, et les préparatifs de la visite d’Etat qu’effectuera fin mai le président Tebboune en Italie.

Pour les observateurs, les italiens évoquent l’augmentation de l’approvisionnement  de gaz vers leur pays. Il s’agirait d’une question stratégique. Mais les on ne connait pas encore ni les besoins réels, ni les modalités, ni les données techniques, ni véritablement les capacités algériennes à satisfaire ces demandes.

Une source de Sonatrach a indiqué à l’agence de presse italienne Nova que la société algérienne exporterait actuellement environ 22 milliards de mètres cubes via Transmed, laissant place à une capacité potentielle de 10 milliards de mètres cubes supplémentaires. «Avec la consommation locale actuelle, l’Algérie peut exporter au maximum 2 milliards de mètres cubes supplémentaires dans les délais actuels», a tenu à préciser le responsable de Sonatrach à Nova.

Il faut savoir que l’Algérie est le deuxième fournisseur de gaz de l’Italie. Le gazoduc Transmed achemine du gaz algérien vers les côtes italiennes depuis 1983. Il a une capacité quotidienne de plus de 110 millions de mètres cubes mais transporte actuellement moins de 60 millions de mètres cubes. Rome a déclaré qu’elle cherchait à obtenir 9 milliards de mètres cubes supplémentaires de l’Algérie.

Pour rappel, le PDG du géant italien des hydrocarbures Eni, s’est réuni avec le patron de Sonatrach pour voir comment mettre en œuvre immédiatement cette augmentation de la quantité de gaz destine à l’Italie, mais également, comment augmenter ce quota dans les mois à venir.

Sonatrach cherche des financements pour booster l’exploration et l’extraction, grâce aux facilitations offertes par la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Le patron italien a été reçu également le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.

Un communiqué du Premier ministère a déclaré que les pourparlers entre les deux parties « ont évoqué l’état et les perspectives des relations de coopération entre les deux pays dans les domaines de l’énergie, tout en exprimant leur détermination à les renforcer et à les diversifier ».

Depuis le début de la guerre en Ukraine et l’imposition de sanctions sur Moscou, la diplomatie italienne a intensifié ses activités pour trouver des alternatives au gaz russe. Les visites se sont multipliées en Algérie ces dernières semaines.