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Nationale

Le Pr Mebtoul au Jeune Indépendant : « La réévaluation du dinar exige des réformes urgentes »

Le Pr Mebtoul au Jeune Indépendant :  « La réévaluation du dinar exige des réformes urgentes »

La valeur de la monnaie nationale connaît une dégradation ces dernières années, impactant sévèrement sur le pouvoir d’achat des Algériens.

Une chute qui a atteint, selon les statistiques, 18% entre 2019 et 2022, où 1 euro s’échangeait contre 160,9 DA, selon le taux officiel. Du coup, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est engagé pour la réévaluation du dinar. Selon le Pr Abderrahmane Mebtoul, il serait économiquement impossible de réévaluer le dinar si l’on ne procède pas à des réformes urgentes et à une nouvelle gouvernance afin de se débarrasser de l’économie de la rente.  

« Ce n’est pas facile, c’est un processus techniquement complexe car il dépend de la croissance convoitée », a affirmé M. Mebtoul au Jeune Indépendant. Selon lui, la réévaluation du dinar ne peut être à l’ordre du jour. « Actuellement, la cotation de la monnaie nationale est liée à la productivité et, malheureusement, cette dernière dépend essentiellement de la rente des hydrocarbures et du niveau des réserves de change », a-t-il dit. Il a expliqué que « si demain les réserves de change étaient à zéro, la Banque d’Algérie serait obligée de dévaluer le dinar à 300 DA/1 dollar ». Donc, selon lui, ce qui retient la réévaluation du dinar c’est la rente des hydrocarbures et la production non variée. 

 « Il faut que l’Algérie accroisse sa production hors hydrocarbures », a-t-il indiqué, notant que près de 98% des recettes en devises viennent des hydrocarbures. Or, ce n’est pas pour demain. Si les réformes ont lieu en 2022-2023, on pourrait avoir une économie diversifiée dans quatre ou cinq ans, mais pas avant », a précisé notre expert. 

A ce sujet, il a indiqué que l’Algérie est un grand pays qui possède d’importantes potentialités et que l’urgence est de faire de grandes réformes, à savoir « la réforme des institutions, la réforme du foncier et celle du système financier », comme l’avait préconisé Abdelmadjid Tebboune, qui avait avoué que l’Algérie ne dispose pas d’un système financier mais plutôt d’un guichet administratif. 

Cependant, l’économiste a précisé que ces réformes aideront à s’ouvrir sur une économie diversifiée et développée, mais aussi productive.

Concernant l’augmentation des salaires, M. Mebtoul a fait savoir qu’il existe un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) qui dit que la productivité algérienne est la plus faible de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Donc, a indiqué le professeur des universités au Jeune Indépendant, « si l’on verse des salaires sans contrepartie productive, cela va créer de l’inflation ». Il a enfin mis en garde contre ce phénomène, qui a connu une augmentation durant les deux dernières années et dont le taux oscille entre 7 et 9%. 

 « C’est là que se pose le problème », a-t-il dit, insistant sur le fait que le niveau des salaires doit correspondre au niveau de la productivité. « On ne peut pas augmenter les salaires d’une baguette magique sans contrepartie productive », cela pénaliserait davantage les bourses les plus défavorisées, a-t-il prévenu, indiquant que si le taux d’inflation est élevé, les banques seront obligées de relever le taux d’intérêt.  

Il convient de préciser que le chef d’Etat a évoqué, lors de sa dernière rencontre avec les médias, une éventuelle révision à la hausse de la valeur du dinar algérien. « Aujourd’hui, nos capacités nous permettent de réviser la valeur du dinar. On pourrait se diriger vers une augmentation de sa valeur, mais tout cas doit passer par des procédures afin d’éviter de retomber dans l’inflation », avait expliqué le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.



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