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Nationale

Plafonné à 350 Da le kg, le poulet est-il accessible ?

Plafonné à 350 Da le kg, le poulet est-il accessible ?

Bien que l’annonce de l’Office national des aliments du bétail (ONAB) de plafonner les prix du poulet à 350 dinars/kg, soit saluée, les consommateurs algériens ont, cependant, exprimé leur non satisfaction, notamment, les petites et moyennes bourses, qui estiment que ce prix demeure toujours inaccessible pour eux.   

L’Office national des aliments du bétail (ONAB) a annoncé, ce mardi, dans un communiqué, la mise en œuvre des instructions du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, portant sur le plafonnement des prix du poulet suite à la hausse des prix injustifiée de ces derniers mois. 

En effet, l’entreprise publique a décidé de plafonner les prix du poulet à 350 dinars/kg, et ce, au niveau de tous les points de vente et de ses succursales répartis au niveau national. Cette démarche vise, selon les autorités concernées, à préserver le pouvoir d’achat des citoyens algériens et apaiser les prix des volailles, néanmoins, ces prix restent inaccessibles, sachant que le poulet reste la seule viande abordable aux petites bourses.  

Pour le président de l’Association nationale de protection des consommateurs et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, le prix de 350 Da/kg, annoncé par l’ONAB reste « un peu excessif, » car on ne connaît pas, selon lui, le prix d’achat.  

Contacté par le Jeune Indépendant, le président de l’APOCE a fait remarquer que l’ONAB n’a pas précisé dans son communiqué, s’il s’agissait de la viande congelée ou fraîche, estimant que ça devrait probablement être congelée. Il a aussi soulevé une autre préoccupation liée aux points de vente, qui selon lui, doivent être importantes pour que le prix sur le marché de la viande fraîche baisse. « Si ces points de vente sont rares et loin des regroupements d’habitations, ça n’aura aucun impact auprès des consommateurs », a-t-il souligné.      

Zebdi suggère, à cet effet, qu’au cas où l’ONAB a suffisamment de viandes congelées, qu’elle les mette à la disposition des vendeurs de détails, avec une marge bénéficiaire de 10 ou 20 DA.

«Les vendeurs de détail vont avoir bénéficié des produits de l’ONAB, d’autant plus que ce poulet congelé, il ne sera pas considéré comme poulet frais et donc il n’y aura pas possibilité de tricherie », a-t-il encore ajouté. C’est de cette manière, affirme M. Zebdi, que la viande du poulet sera vraiment à la portée des consommateurs et permettra, ainsi, de stabiliser les prix de la viande fraîche.

 Il convient de souligner, que le marché de la viande blanche a connu ces derniers mois, une situation sans précédent. Les prix ont flambé jusqu’à s’approcher de ceux de la viande rouge. Une situation qui risque de perdurer même durant le mois de Ramadhan. Ainsi, à quelques semaines du mois sacré, le portefeuille du citoyen est mis à rude épreuve. Les records atteints dans la vente du poulet qui se commercialise à des prix exorbitants dans les marchés, en est la preuve. 

Donnant un nouveau coup dur pour le pouvoir d’achat des citoyens algériens, cette flambée de prix avait atteint un record pour l’escalope de poulet qui a frôlé les 650 DZD / le kilo. Le poulet de son côté a atteint les 480 dinars le kilogramme.

L’augmentation du prix du poulet a attisé la colère des citoyens qui se plaignaient déjà d’une hausse excessive des prix des produits de large consommation. Et voilà l’ONAB qui annonce un plafonnement à hauteur de 350 DA le kilo. Un prix jugé inabordable par les consommateurs. Les témoignages recueillis, hier, dans quelques marchés sont unanimes sur le fait que le prix proposé par cette entité publique ne changera rien à la situation. 

«Je me suis étonné par le prix proposé par l’ONAB, qui ne change rien en réalité», nous explique Nassim, employé de la fonction publique, ajoutant qu’un simple fonctionnaire ne pourra pas se permettre de manger du poulet régulièrement. « Avec ce prix, un poulet moyen peut coûter 1000 dinars, ce qui est à mon avis cher surtout pour les petites et moyennes bourses », a-t-il ajouté.

Pour sa part, Sid Ahmed, a indiqué que la décision du plafonnement des prix annoncée auparavant, «nous a induits en erreur ». «Personnellement, j’avais cru qu’il concernera les viandes de volaille vendu au niveau de toutes les boucheries, mais en fin de compte ça ne concerne que les produits de l’ONAB et au niveau de ses points de vente», s’est-t-il étonné, ajoutant, qu’il faut d’abord trouver ces points de vente, car elles ne sont pas disponible partout. 

Cette situation a poussé, faut-t-il le rappeler, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni à annoncer, fin novembre 2022, la décision de plafonner les prix des viandes blanches. Cette mesure est, selon lui, une manière d’assurer une stabilité des prix des viandes blanches, afin d’éviter l’habituelle flambée des prix, notamment en périodes de grosse consommation.  

Le ministre avait rejeté alors les thèses selon lesquelles la hausse de l’aliment de bétail justifierait l’envolée actuelle des prix des produits agricoles frais. Il avait annoncé à la même occasion que d’autres mesures allaient être prises aux fins de stabiliser les prix des œufs et des viandes rouges.  

Pour ce qui est de la hausse des prix des œufs, le ministre avait affirmé que la production était « abondante » et que la spéculation serait à l’origine de ces prix « exorbitants », assurant que les mesures nécessaires prises porteront leurs fruits « dans les plus brefs délais » au profit des consommateurs.  



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