Le pétrole sous forte tension : Le brut à 58 dollars – Le Jeune Indépendant
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Le pétrole sous forte tension : Le brut à 58 dollars

Le pétrole sous forte tension : Le brut à 58 dollars

Les cours pétroliers ont été impactés de plein fouet ce mardi par la guerre commerciale sino-américaine, qui pèse déjà sur la demande et risque, à court terme, de provoquer un effritement des cours sur un marché incertain et frileux.Ce mardi, pour la seconde séance d’une semaine qui a débuté dans le rouge, les cours du brut étaient en baisse d’environ 0,5%, le marché pétrolier restant dominé par la perspective d’un ralentissement de la demande, qui l’emporte sur celle d’une poursuite de la réduction de l’offre par l’OPEP et ses alliés. Mais selon des opérateurs de marché, les prix du pétrole restaient stables hier en cours d’échanges européens, dans un environnement où les efforts des pays producteurs de pétrole pour soutenir les prix se confrontent aux craintes des investisseurs quant à la croissance mondiale.

En début de séance, le baril de Brent, qui sert de référence pour le brut algérien, pour livraison en octobre valait 58,39 dollars à Londres, en baisse de 0,31% par rapport à la clôture de lundi.

A New York, le baril américain, le West Texas Instrument, pour livraison en septembre, s’échangeait à 54,89 dollars, 0,07% de moins que la veille. Selon des opérateurs, le pétrole vit une période incertaine depuis plusieurs mois, notamment due au conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis, qui risque de peser sur la demande en pétrole en ralentissant la croissance mondiale. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a abaissé vendredi dernier ses prévisions pour la croissance de la demande mondiale de pétrole en 2019 et 2020.

Sa prévision de croissance de la demande de brut pour cette année a ainsi été révisée en baisse de 100 000 barils par jour (mbj). Elle devrait atteindre 1,1 mbj en 2019.

Cependant, les acteurs du marché pétrolier envisagent de soutenir activement les prix, à l’image de l’Arabie saoudite, qui « a un intérêt accru pour des cours du pétrole forts et devrait réduire sa production en conséquence », expliquent des analystes.

Selon l’agence Bloomberg, Ryad a contacté les autres membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) après une chute des cours de pétrole mercredi dernier pour discuter de mesures susceptibles de les faire remonter. L’Organisation et dix pays partenaires, dont l’Algérie et la Russie, sont engagés depuis 2016 dans un accord de réduction de leur production.

Les marchés sous tension

En fait, tous les analystes pointent du doigt, pour expliquer ce soudain dégoût des investisseurs au risque et donc une baisse des prix pétroliers, notamment la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Une guerre commerciale qui risque de provoquer un ralentissement de la croissance et donc de la demande de brut. Il y a également la crainte que la Chine n’aille s’approvisionner en brut auprès de l’IRA, ce qui exacerberait davantage une crise qui risque de saper le moral des marchés et accentuerait la baisse des cours de l’or noir.

Mais, en dehors de la poursuite des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, il y a également la crise politique en Italie, le Brexit, la poursuite des manifestations à Hong Kong ou encore la perspective d’une alternance politique à Buenos Aires, soit autant de facteurs politiques déprimants et de signaux négatifs pour les marchés.

« Les intervenants sur les marchés semblent devoir affronter des vents contraires dans toutes les directions », résume Naeem Aslam, analyste de ThinkMarket, qui note, entre autres, que « la probabilité de voir l’économie

américaine entrer en récession n’est plus une question de long terme ».

Pour l’Algérie, le risque d’une aggravation de la crise financière consécutive à une baisse de prix du pétrole en dessous des 55 dollars/baril est réel.

Selon des analystes de Merrill Lynch, les cours du pétrole pourraient perdre la moitié de leur valeur et dégringoler aux alentours de 30 dollars si la Chine venait à outrepasser les sanctions imposées par les Etats-Unis à l’Iran en achetant du pétrole iranien.

La Chine pourrait notamment prendre une telle décision en réponse à la décision américaine d’imposer de nouveaux droits de douanes de 10% sur quelque 300 milliards de dollars de produits chinois entrant aux Etats-Unis. « Si l’on maintient nos anticipations d’un baril de brut à 60 dollars en 2020, nous admettons que si la Chine décide de relancer ses achats de pétrole iranien, les cours pourraient partir en vrille », admettent les analystes de Merrill Lynch, qui prévoient un recul de l’or noir de près de 20 dollars.

En fait, « la décision de racheter du pétrole iranien saperait la politique étrangère américaine et amortirait les effets négatifs de la hausse des tarifs douaniers américains sur l’économie chinoise », affirme encore Bank of America Merrill Lynch.

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