Le dollar entraîne dans sa chute le pétrole

Les prix du pétrole sont à la traîne, les barils de Brent et de WTI plongeant de près de 2%. Les stocks américains de pétrole brut ont pourtant chuté de 9,362 millions de barils au cours de la semaine qui s’est terminée le 28 août 2020, selon le rapport de l’EIA, soit la sixième période consécutive de baisse, alors que le marché tablait sur un repli de 1,887 million. Dans le même temps, les stocks d’essence ont diminué de 4,320 millions de barils, alors que les marchés avaient prévu une baisse plus faible, de 3,036 millions.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a cédé 2,5 %, perdant 1,15 dollars, pour finir à 44,43 dollars mercredi en fin de journée.
A New York, le baril américain de WTI pour octobre a baissé de 2,9 % ou 1,25 dollar pour clôturer à 41,51 dollars. Ce repli est intervenu malgré la publication du rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’Information sur l’Énergie (EIA) qui a montré que les stocks commerciaux de brut aux États-Unis ont dégringolé de 9,4 millions de barils (MB) la semaine dernière, s’établissant à 498,4 MB. Cela aurait dû encourager une hausse des cours d’autant que la baisse des stocks était bien plus importante que ne le pensaient les analystes. Mais cette chute des stocks n’a pas impressionné les acteurs sur les marchés, qui selon Bill O’Grady de Confluence Investments, anticipent déjà un renflouement des cuves après le passage des ouragans dans le Golfe du Mexique. « Les ouragans Laura et Marco ont provoqué une baisse de la production ainsi que la fermeture de nombreuses raffineries », a expliqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates.
C’est surtout l’appréciation du billet vert mercredi qui a pesé sur les cours du pétrole, estime M. O’Grady.
Le pétrole étant libellé en dollar, une hausse de celui-ci rend l’or noir plus onéreux pour les acheteurs utilisant d’autres devises, ce qui déprime les prix.
Le « dollar index », qui calcule la valeur du billet vert face à un panier composé des principales devises, est remonté mardi alors qu’il était tombé la veille à un niveau plus vu depuis plus de deux ans. Vers 11 h, l’euro perdait lui 0,74 % face au billet vert, à 1,1866 dollar.
Dans le même temps, « l’OPEP et ses alliés semblent toujours avoir le niveau d’offre sous contrôle et, avec leur baisse de production » s’assurer que le marché soit légèrement sous-approvisionné, a expliqué Eugen Weinberg de Commerzbank. Evoquant des données provenant d’une enquête de Bloomberg, il souligne que « l’OPEP a plus que dépassé ses objectifs (de baisse de la production), même en tenant compte des¨” retardataires “comme le Nigeria, l’Irak et l’Angola, qui ont produit plus que ce à quoi ils s’étaient engagés entre mai et juillet ».
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