Le Palestinien Karim Younes libéré après 40 ans de prison dans les geôles sionistes
Considéré comme le doyen des prisonniers Palestiniens, le militant Karim Younes a été libéré, ce jeudi 5 janvier, après avoir passé 40 ans dans les prisons de l’occupant israélien.
Membre du Comité central du mouvement Fath, Younes à été arrêté, le 6 janvier 1983 par les forces d’occupation sionistes alors qu’il étudiait à l’Université Ben Gourioun.
Condamné à mort pour l’enlèvement et le meurtre présumés d’un soldat israélien, Avraham Bromberg, sa peine a finalement été commuée en une peine de 40 ans de prison. Son frère Maher, qui aurait également participé au meurtre, devrait être libéré de prison dans les prochains jours.
Karim Younes avait poursuivi son parcours universitaire à l’intérieur des prisons sionistes où il avait rejoint l’Open University of Abu Dis et avait obtenu sa maîtrise en sciences politiques et relations internationales.
« Quarante ans ont passé comme si rien ne s’était passé, car nous considérons que c’est l’un des principaux piliers de la lutte », a déclaré Younes, 64 ans, à sa sortie de prison.
Portant une kufiyya noire et blanche sur ses épaules et brandissant un drapeau palestinien, Younes – considéré comme le « doyen des prisonniers palestiniens » – a été accueilli par des centaines de partisans dans sa ville natale d’Ara, dans le nord d’Israël.
« L’histoire de chaque prisonnier est l’histoire de tout un peuple et je suis fier de faire partie de ceux qui se sont sacrifiés pour la Palestine », a dit Younes.
Malgré sa joie de retrouver sa liberté, Younes a reconnu ressentir de la « tristesse » pour les prisonniers palestiniens encore en prison. L’un de ses frères a affirmé que le bonheur de Younes était « sans limite » mais « incomplet » car ses parents sont morts pendant qu’il était en prison. « Ses cheveux et son visage ont changé, mais sa résilience a augmenté et s’est multipliée », a-t-il ajouté.
Younes et son frère faisaient partie des prisonniers qui devaient être libérés il y a dix ans dans le cadre d’un accord négocié par John Kerry, alors secrétaire d’État américain.
Toutefois, ces négociations ont échoué et Younes est resté en prison jusqu’à ce matin, lorsque les services pénitentiaires l’ont libéré dans la ville de Ra’anana.
Les membres de la famille de Younes n’ont pas été informés de sa libération afin d’éviter les foules et les célébrations à l’extérieur de la prison. La famille a été menacée de représailles si des célébrations seront organisées pour la libération de Younes.
Le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a salué la libération de Younes, le qualifiant de « symbole du peuple palestinien et des peuples libres du monde », selon l’agence de presse palestinienne Wafa.
Abbas a souligné que les prisonniers « sont la cause de tout le peuple palestinien » et « la plus haute priorité », assurant que la direction palestinienne « fera tout son possible pour les libérer » des centres de détention israéliens.