Le nouveau président du Niger évoque l’échec de Barkhane
Le nouveau président du Niger Mohamed Bazoum a considéré que Barkhane, l’opération militaire lancée sur les cendres de la défunte Serval, a échoué, estimant qu’un retrait des troupes françaises n’aurait pas de grand effet sur le terrain.
« Nous aurions souhaité, dans le cadre de coopération avec l’armée française, avoir de meilleurs résultats que nous n’en avons. Cet échec relatif, c’est notre échec à tous, l’échec de l’ensemble de la coalition », a expliqué M. Bazoum dans une interview sur la chaine de télévision française France 24.
« Un retrait partiel de la France, dans la mesure où elle maintiendrait le dispositif aérien, n’aura pas de grand effet sur le cours de la situation et sur le rapport de force », a-t-il indiqué, assurant qu’il ne ressentirait « pas cela comme un abandon de la part des Français ».
« Ce qui nous importe nous c’est une certaine présence des forces aériennes françaises qui, de mon point de vue, sera garantie quels que soient les effectifs français qui seront présents », a-t-il ajouté.
Huit ans après le début de la mise en place du dispositif de lutte contre le terrorisme dans les anciennes colonies Français au Sahel, le tableau demeure très sombre.
Acculé par une classe politique dénonçant le lourd bilan humain et financier de cette intervention et une opinion publique défavorable à plus de 51% selon un sondage Ifop, à la présence de militaires français au Sahel, la politique française dans cette région d’Afrique semble vouée à l’échec.
A cela s’ajoute un sentiment anti-français qui s’accentue dans la région avec des manifestations organisées à mainte reprise au Mali, au Centre-Afrique et au Tchad, pour dénoncer l’ingérence française et les conséquences désastreuses de la guerre menée par Paris, sur les économies des pays du Sahel.