Législatives: L’opération séduction d’El Binaa
En prévision des législatives du 12 juin, le Mouvement ElBinaa ouvre ses portes aux différentes catégories sociales et annonce que plus de 60% des candidats devant se présenter sur les listes du Mouvement ElBinaa ne sont pas issus de sa base militante.
C’est du moins ce qu’a affirmé, ce mercredi à Alger, le président du parti Abdelkader Bengrina, précisant que les prochains candidats seront des journalistes, des artistes et des officiers à la retraite, et même des travailleurs et paysans. Il convient de noter que les militants de sa formation politique ne représentent qu’une infime partie des prochaines listes des candidats.
M. Bengrina a fait part également d’«insuffisances» constatées sur le terrain lors des procédures du retrait des dossiers de candidature et celles-ci n’ont pas été signalées par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), estimant qu’«il y a connivence».
Le chef du parti a appelé, dans ce sens, le président de l’ANIE, Mohamed Charfi, à prolonger les délais de la révision exceptionnelle des listes électorales, qui a été clôturée mardi passé. En marge de l’installation de l’instance nationale des élections législatives, le patron du Mouvement ElBinaa a souligné «l’impératif d’organiser des législatives sans fraude électorale et sans pression, comme cela a été le cas lors des précédentes échéances».
M. Bengrina, qui a toujours prôné «la solution constitutionnelle» comme issue de la crise politique que traverse le pays, estime que «la période de transition, tant revendiquée par d’autres acteurs de la scène nationale, notamment ceux de l’opposition, n’est pas la bonne voie».
Il a réitéré la position du mouvement favorable au prochain rendez-vous, ajoutant que la période de transition est «préjudiciable pour la souveraineté nationale» car elle ouvre, a-t-il argué, «une brèche à l’ingérence étrangère dans les affaires internes du pays et paralysera le rôle des institutions de l’Etat».
Selon ses déclarations, le Mouvement ElBinaa a été récemment la cible d’«une avalanche d’insultes» et a reçu 2 000 contacts dans ce sens, et ce après le meeting populaire tenu dimanche dernier à Oran, où le parti a insisté sur «sa vision politique» permettant au pays de surmonter la période de congestion selon un processus constitutionnel. «J’ai appelé à une transition sereine entre la génération de la Révolution et celle de la post-indépendance.
J’ai dit qu’il fallait changer les mécanises, les pratiques, les visages et les organisations ainsi que les partis qui ont marqué la période précédente (…)», a-t-il expliqué, ajoutant que le mouvement a été en contact avec les différentes obédiences politiques de la scène nationale pour débattre des solutions possibles. «Après le meeting d’Oran, nous avons été la cible d’une attaque virulente.
Nous avons reçus, en une seule journée, plus de 2 000 appels d’injures et de diffamation en usant des insultes les plus ordurières, et cela n’a en rien entamé notre décision de soutenir les institutions de l’Etat et notre attachement à la solution constitutionnelle», a renchéri le président du parti