Le ministre face à la colère des transporteurs
Le ministre des Transports, Lazhar Hani, veut canaliser la colère des milliers de transporteurs routiers. Ces derniers avaient menacé de débrayer dimanche 20 septembre , en lançant des opérations escargot, et en maintenant la pression sur le gouvernement, afin qu’il trouve des solutions à leurs problèmes.
Le ministre a reçu ce samedi les présidents des transporteurs routiers de personnes et de marchandises, qui lui ont présenté leurs préoccupations socioprofessionnelles, notamment celles liées à la pandémie de coronavirus.
Le ministère a indiqué dans un communiqué, que « dans le cadre de la concertation permanente entre le ministère et les différentes organisations professionnelles, M. Hani a reçu les présidents des transporteurs routiers de personnes et de marchandises et des transports par taxi automobile ».
Il s’agit de l’Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA), de l’Union nationale des transporteurs (UNAT), de l’Union générales des commerçants et artisans algériens-Transport (UGCAA), du Syndicat national des transports terrestres (SNTT-UGTA) ainsi que l’Union nationale des chauffeurs de taxis (UNACT).
A cette occasion, les représentants des transporteurs routiers ont fait part de leurs préoccupations socioprofessionnelles, notamment celles inhérentes au gel de l’activité des transports en raison de la pandémie de la Covid-19, aux indemnités y afférentes décidées par les pouvoirs publics, au renouvellement du parc, à la conversion de la motorisation des véhicules de transport au GPL ainsi qu’aux autres points en rapport avec la profession.
Le ministre, qui a enregistré avec attention les doléances des intervenants, a tenu à les assurer du « soutien de l’Etat, de sa compréhension et de son entière disponibilité à œuvrer à leur satisfaction et à leur prise en charge, en tenant compte de la situation sanitaire et économique du pays ». Cette rencontre s’est déroulée « dans un esprit empreint de franchise et de responsabilité, dans l’intérêt bien compris du pays, de ses opérateurs et du citoyen », a souligné le communiqué.
Pour rappel, après l’avoir reportée, les transporteurs de voyageurs avaient décidé d’observer une journée de grève pour faire entendre leur voix. L’indemnisation des transporteurs en arrêt d’activité depuis plusieurs mois et la reprise des transports inter-wilayas sont leurs principales revendications.
Fortement impactés par le confinement instauré pour endiguer le coronavirus, les transporteurs signalent de grandes pertes.. L’union nationale des transporteurs a appelé à une grève nationale pour aujourd’hui, premier jour de semaine. « Ce débrayage a pour but de satisfaire un certain nombre de revendications à savoir principalement l’indemnisation des transporteurs pour l’arrêt de leur activité du 22 mars dernier à ce jour », note-t-on dans le communiqué de l’UNT, diffusé à l’issue de la réunion de son bureau national, mardi passé.
L’UNT qui a décidé, à la veille des examens de fin d’année (BEM et BAC), de surseoir à l’opération escargot pour ne pas perturber leur bon déroulement, a appelé à cette grève en signe de protestation. Ces derniers réclament, principalement une indemnisation.
Tout en affirmant que les transporteurs ne sont pas contre les décisions du Comité scientifique chargé du suivi de l’évolution de la pandémie du coronavirus, qui a exigé une reprise de travail à seulement 50% de leurs capacités, ils réclament cependant la prise en charge des 50% restants par l’Etat.
Si certains ont choisi de prolonger « volontairement » l’arrêt d’activités, car selon eux reprendre à seulement 50% des capacités n’est pas rentable, d’autres ont repris de service depuis le feu vert donné par les autorités. Néanmoins et dans la perspective de compenser les 50% restantes, certains, notamment le transport suburbain ont augmenté leur tarif au grand dam des usagers qui dénoncent cette nouvelle tarification.
Selon plusieurs témoignages, les transporteurs n’hésitent pas à demander aux voyageurs jusqu’à 50 dinars de plus que le tarif initial. Une augmentation qui se répercute directement sur le pouvoir d’achat des citoyens, d’où la nécessaire intervention des services concernés pour mettre fin à cette anarchie.
Par ailleurs, l’UTA réclame la reprise des transports inter-wilayas (transport de voyageurs et taxis) qui n’est pas, jusqu’à présent, autorisé à reprendre le service. Car, si une catégorie des transports est autorisée à reprendre le service comme, le transport urbain, celui inter-wilayas n’est pas encore concerné par la reprise. Les dernières mesures décidées par le gouvernement, dans le cadre du déconfinement progressif n’ont pas inclues cette catégorie. Avec cette rencontre et les promesses de Hani, la grève sera sans doute repoussée.