Le ministère de l’Intérieur appelle au dialogue
Réagissant aux événements qui se sont produits avant-hier à In Salah, le ministère de l’Intérieur a indiqué que les voies du dialogue « sont et resteront toujours ouvertes » malgré les incidents initiés par des jeunes opposés à l’exploration du gaz de schiste dans la ville d’In Salah et qui ont fait des blessés parmi les forces de l’ordre et causé l’incendie d’édifices publics.
Le ministère recommande « les voies du dialogue » qui demeurent le meilleur moyen pour aboutir à un « consensus autour de la question ».
La ville d’In Salah a connu le 1ermars, des incidents touchant à l’ordre public, initiés par un groupe de jeunes contestant les opérations d’exploration du gaz de schiste dans cette région : « Ainsi, depuis la matinée de dimanche, ces jeunes n’ont cessé de tenter de porter atteinte aux biens publics et investir pour incendier les sièges de la daïra, de certaines structures de sûreté locale, d’un hôtel, ainsi que les sites de certaines sociétés en activité dans la région », ajoute le ministère.
Malheureusement, ces incidents ont provoqué des blessures à 40 policiers, dont deux grièvement atteints ainsi que l’incendie de la résidence du chef de daïra, du siège de la daïra, d’une partie du dortoir réservé aux agents de police, ainsi qu’un camion appartenant aux services de la Sûreté nationale », ajoute la même source. Après une journée (dimanche) marquée par de violentes protestations contre l’exploration du gaz de schiste, la ville d’In-Salah a renoué, hier, avec le calme.
Un retour au calme qui est intervenu aussi après une rencontre qui avait eu lieu dimanche soir entre les autorités sécuritaires locales et les représentants des protestataires lors de laquelle il a été convenu de ne plus recourir aux actes de violence, de saccage et d’incendie. Et la protestation n’a pas pour autant cessé mais elle a juste repris sa forme pacifique par l’organisation d’un sit-in devant le siège de la daïra d’In-Salah.
Pour rappel, la protestation contre l’exploration du gaz de schiste a pris une tournure violente durant la journée de dimanche, au cours de laquelle des heurts ont eu lieu avec les forces de l’ordre, avant que les protestataires ne prennent pour cible plusieurs édifices publics, dont le siège de la daïra, l’agence de l’opérateur de téléphonie Mobilis, des structures de police, le parc de la commune, ainsi que la résidence du chef de daïra. Ces violences ont fait plusieurs blessés à différents de degrés parmi les manifestants et les forces de l’ordre intervenus pour disperser la foule qui tentait de s’approcher de la base de vie de la compagnie américaine Haliburton.
Hier des députés issus de l’Alliance de l’Algérie Verte du MSP et du mouvement Ennahda, outre Karim Tabbou de l’Union démocratique et sociale (en voie de création) ont saisi l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire du printemps pour protester contre « l’exploitation du gaz de schiste » et « la répression des manifestations à In Salah ».
Les députés protestataires sont également rentrés à l’hémicycle avant d’en ressortir et protester encore dans le hall et lire leurs déclarations devant les caméras de télévision.
De son côté, Le FFS a annoncé, dans un communiqué que son groupe parlementaire « a boycotté l’ouverture des travaux de la session du printemps de l’APN » pour dénoncer la répression qui s’est abattue ces derniers jours sur les manifestants d’In Salah qui protestent contre l’exploration du gaz de schiste. Le FFS dénonce « avec vigueur la politique de répression menée par les autorités à leur égard » et « salue salue la mobilisation pacifique des habitants de cette région du pays ».
Le plus vieux parti de l’opposition relève dans le son communiqué » l’absence de cadres réels et effectifs de débat ouvrira la porte aux dérapages qui mèneraient inéluctablement au pourrissement de la situation et menaceraient la stabilité et la cohésion nationale « comme il « déplore l’absence de débats, au niveau de l’APN, et ce depuis son installation, sur les questions d’intérêt national, conformément à ses missions constitutionnelles ».
Enfin, le groupe parlementaire du FFS exige l’interpellation du gouvernement, conformément à l’article 65 de la loi organique fixant l’organisation et le fonctionnement de l’Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation, sur les événements de In Salah et la question du gaz de schiste.