Le ministère de l’Agriculture installe le comité national de labellisation
Le comité national de labellisation des produits agricoles du terroir a été mis en place, avant-hier, à Alger. Cet instrument devrait accompagner les agriculteurs dans ce processus qui permet de garantir l’origine ou la qualité de leurs produits. « Ce comité est un nouvel outil qui vient renforcer les autres instruments d’organisation de la production et de l’amélioration de la qualité des produits », a déclaré, avant-hier, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, lors de l’installation de cette nouvelle structure.
Expliquant le fonctionnement de ce nouvel outil, il a affirmé que le comité devrait coordonner avec les associations des producteurs et des éleveurs pour pouvoir marquer, par des signes distinctifs la qualité et l’origine des produits agricoles du terroir. Le ministre a fait remarquer que certains produits connus, sont difficilement reconnaissables dans leurs signes par le consommateur, faite de marquage. Et le comité, avec les professionnels, devrait justement mettre en place des dispositions en vue de qualifier plusieurs produits afin qu’ils soient repérables sur le marché. Ainsi, le comité aura pour principal rôle d’organiser la production nationale, de donner des signes distinctifs aux consommateurs.
Mais, il permettra aussi la valorisation de ces produits au niveau de l’exportation afin de diversifier l’économie nationale et créer de l’emploi, selon le ministre. A cette occasion, Sid-Ahmed Ferroukhi a appelé les représentants des différentes administrations membres du comité de faciliter le travail aux producteurs à travers l’allègement des procédures bureaucratiques.
L’installation de ce comité vient en application des dispositions législatives et réglementaires prévues par la loi d’orientation agricole du 3 août 2008 qui définit l’architecture générale du système de reconnaissance de la qualité des produits agricoles par des signes liés à l’origine, par des labels agricoles ainsi que des produits d’agriculture biologique. Le comité regroupe des représentants des administrations publiques concernées (Industrie, Agriculture, Ressources en eau, Commerce…), des agriculteurs, des artisans, des institutions techniques, la société civile et les consommateurs. Le président du comité, Hamid Hamdani, a souligné, pour sa part, que cet instrument aura pour rôle essentiel d’examiner les demandes de reconnaissance et de labellisation, de donner une indication géographique, une appellation d’origine. Il aura aussi à promouvoir le système de labellisation et assurer sa durabilité. Le comité, qui dispose d’un secrétariat permanent et des institutions techniques, aura des sous-comités spécialisés composés de chercheurs et de scientifiques.
Pour le président de ce nouveau comité, l’Algérie compte une centaine de produits du terroir recensés qui sont connus. Il a, toutefois, déploré qu’aucun de ces produits ne permette à l’économie de tirer une plus-value aussi bien sur le marché local qu’international. Actuellement, trois produits agricoles-pilotes du terroir ont été choisis par le secteur de l’Agriculture, dans le cadre des projets de jumelage entre l’Algérie et l’Union européenne lancés en octobre 2014. Il s’agit de la datte de Deglet Nour de Tolga (Biskra), de l’olive de table de Sig (Mascara) et de la figue sèche de Beni Maouche (Béjaia).
Financés par l’UE à hauteur de six millions d’euros, ces projets devraient aboutir à la finalisation du dispositif institutionnel et réglementaire, au démarrage opérationnel des institutions centrales chargées de la reconnaissance des produits par les signes distinctifs liés à l’origine, au renforcement des capacités des acteurs concernés et à la reconnaissance de trois produits pilotes par les signes distinctifs liés à l’origine. Cette initiative fait partie du programme d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’association, signé entre l’Algérie et l’UE en 2005, qui prévoit l’instauration d’une zone de libre-échange en 2020.