Le Maroc lâché par son parrain – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Le Maroc lâché par son parrain

Le Maroc lâché par son parrain

Le Maroc a reçu un véritable camouflet hier dans le dossier malien. Ce pays, qui s’est arrogé le droit de s’incruster dans les affaires internes de l’Algérie à travers un communiqué signé par son ministre des AE où il pointait la responsabilité de l’Algérie dans l’échec du conflit intermalien, en a eu pour son compte et se retrouve complètement lâché par son parrain français.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a fait part hier, lors d’une rencontre avec son homologie algérien Ramtane Lamamra, du « soutien total » à la médiation que l’Algérie conduit dans la résolution de la crise au Mali en vue de la signature rapide, par l’ensemble des parties en conflit, de l’accord de paix paraphé le 1er mars dernier à Alger : « Nous soutenons totalement la médiation de l’Algérie (dans le dialogue intermalien). C’est une médiation extrêmement utile qui donne ses fruits », a-t-il insisté.

Le chef de la diplomatie française a affirmé, par la même occasion, que la stabilité dans la région (du Sahel) est tributaire d’une réconciliation entre le gouvernement basé à Bamako et les groupes du nord du Mali. Le Maroc, qui essaie de manipuler une partie des mouvements touareg, le MNLA en l’occurrence, est plus que jamais isolé.

Le MNLA laisse pourrir la situation

Mais à ce jeu de dupes, le MNLA pourrait bien perdre des plumes. Déjà décrédibilisé par ses actes qui ont mené à la guerre au nord du Mali et à la prise de pouvoir des groupes terroristes en 2012, ce nouvel épisode pourrait bien avoir pour effet de l’isoler un peu plus du processus de réconciliation nationale qu’il prétend souhaiter.

Dans le même temps, Rabat, qui a pour ambition de prendre une place plus large au niveau de la politique régionale, cherche à influer sur les discussions entre Bamako. Reste désormais à savoir si le Maroc prendra le risque de mécontenter le Mali en rencontrant à nouveau les dirigeants du MNLA.

Concernant la Libye, Fabius a indiqué que la crise dans ce pays est « très compliquée », compte tenu de la prolifération des groupes terroristes qui le menacent, a-t-il expliqué. Il a, dans ce sens, exprimé le soutien de son pays aux efforts de l’émissaire onusien pour la Libye, Bernardino Leon, en vue d’une « solution politique » pour une sortie de crise dans ce pays. Il rejoint en ce sens la position algérienne, qui plaide pour un consensus politique de toutes les parties libyennes, sauf ceux qui prônent la violence.

La France, qui avait à un certain moment privilégié une intervention militaire, s’est rétractée puisqu’elle adhère aujourd’hui à la solution politique. Le ministre des AE Ramtane Lamamra, qui a rencontré longuement Laurent Fabius avec lequel il a évoqué les relations bilatérales, a souligné la qualité des relations bilatérales et du partenariat d’exception existant entre les deux pays.

Un partenariat qui sera conforté par les prochaines visites qu’effectueront le mois prochain Fabius et le ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique français, Emmanuel Macron, dans le cadre du suivi du comité mixte économique algéro-français.

Cette visite permettra de « pousser nos relations bilatérales et de veiller à maintenir la bonne cadence de développement de ces relations », a ajouté le chef de la diplomatie algérienne. « Nous avons évoqué les crises au Mali, en Libye et la menace terroriste dans cette région. Nous sommes en parfait accord (sur le règlement de ces questions) », a-t-il détaillé.

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