Le marché du pétrole en plein stagnation
Les prix du pétrole évoluaient ce mardi sans tendance forte, pris entre les craintes de récession mondiale et les attentes d’une reprise de la demande chinoise après la levée des restrictions sanitaires. Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars perdait 0,02% à 88,17 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate pour livraison le même mois, montait quant à lui de 0,02% à 81,64 dollars.
“Bien que l’état de l’économie mondiale suscite quelques inquiétudes, le marché est globalement optimiste quant à la situation de la demande”, expliquent les analystes d’Energi Danemark.
Une reprise de la demande mondiale de brut est en effet attendue par les investisseurs, la Chine, premier pays importateur de brut au monde, ayant abandonné les derniers vestiges de sa très stricte politique sanitaire du zéro-Covid.
Mais pour l’instant, “l’écart entre la mobilité actuelle et celle d’avant la pandémie est relativement important”, affirme un analyste chez SPI.
D’autant que le pays fait toujours face à une nouvelle vague de contaminations au Covid-19 après le retrait des mesures sanitaires. Cet écart devrait se réduire à mesure que les tendances économiques en Chine évolueront favorablement, explique-t-on.
Le marché reste également attentif à l’offre de pétrole, avec l’entrée en vigueur imminente de l’embargo européen sur les livraisons de produits raffinés en provenance de Russie, et d’un prix plafond sur ces produits par les pays du G7, en complément de celui imposé sur le brut. De quoi mettre encore davantage le marché sous pression.
Cependant, la résurrection attendue de l’économie chinoise, consécutive à l’assouplissement des restrictions sanitaires, continue d’offrir un soutien de poids à l’or noir. Le manque de données chiffrées complique cependant l’appréhension de ce redémarrage et de son ampleur, alors que les festivités du Nouvel An lunaire battent leur plein cette semaine.
Les cours sont aussi soutenus par des tensions sur le marché des produits raffinés, en particulier le diesel. Les stocks américains de produits distillés, catégorie qui comprend le gazole, sont inférieurs de 9,5% à ceux de l’an dernier à la même époque et la production est en baisse de 5,9% sur un an, ce qui rend plus difficile la reconstitution des réserves.
En outre, l’industrie américaine entre dans la saison de maintenance, période durant laquelle beaucoup de raffineries limitent habituellement leur activité pour pouvoir vérifier et entretenir les installations.
Le ralentissement des raffineries promet donc d’être plus marqué cette saison, ce qui va encore réduire la production de produits raffinés et pourrait encore faire monter leur prix. Les traders attendent également l’entrée en vigueur, le 5 février, de l’embargo européen sur les livraisons de produits raffinés en provenance de Russie, ce qui devrait mettre encore davantage le marché sous pression.
“Le risque principal est que les Européens offrent des prix plus élevés pour des importations d’autres origines que la Russie, comme cela avait été le cas avec le gaz naturel l’an dernier, ce qui avait écarté les acheteurs des pays émergents”, préviennent les analystes du cabinet Eurasia Group.